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Opération française au Mali : La position d`Alger a évolué
Publié le lundi 14 janvier 2013  |  AFP




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ALGER - Alger, initialement réticente à une intervention militaire dans le conflit malien, soutient maintenant l'opération française contre les islamistes au Mali en autorisant le survol de son territoire par l'aviation française.

"L'Algérie a sans doute été un peu surprise que l'opération ait été lancée
aussi rapidement", ont estimé des diplomates étrangers à Alger. "Elle a fait
contre mauvaise fortune bon coeur", a ajouté l'un d'eux, tout en rappelant que
l'option militaire pour combattre le terrorisme n'avait jamais été écartée par
Alger.

Omar Belhouchet, patron du quotidien francophone algérien El-Watan,
confirmait à RFI lundi un "incontestable" tournant dans la position d'Alger
qui "a tout fait, à juste titre, pour que les choses se règlent de manière
diplomatique".

Les Algériens, selon lui, "se sentent aujourd'hui trahis par les
représentants d'un certain nombre de groupes maliens", qui ont profité des
négociations pour se réorganiser.

"La position d'Alger a évolué", confirme le politologue Rachid Tlemçani,
pour lequel l'autorisation de survoler le territoire revient à "une forme de
participation indirecte" algérienne à cette entreprise militaire.

Mais pour lui, les Algériens "doivent être vraiment déçus", car "la France
jouait le double jeu de la négociation pendant qu'elle se préparait
militairement".

Dimanche soir, le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a précisé
que Paris "travaillait avec les Algériens. Nous continuons de discuter",
avait-il dit, après avoir annoncé qu'Alger avait "autorisé sans limite le
survol de son territoire" aux Rafale français basés en France.

"Ce que nous avons à l'esprit c'est que si les troupes africaines doivent
remonter au nord, il faudra que les Algériens ferment leurs frontières", a
précisé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius.


Silence à Alger

Alger, qui n'avait toujours pas commenté ces déclarations lundi à la
mi-journée, réitère depuis des mois qu'elle a intensifié la surveillance de
ses frontières en y renforçant sa présence militaire, une tâche bien difficile
dans le territoire sahélien désertique et accidenté, scène de toutes sortes de
trafics.

Samedi, son ministère des Affaires étrangères relevait que Bamako avait
demandé l'aide "de puissances amies" pour lutter contre le terrorisme "en
toute souveraineté" et exprimé le soutien "sans équivoque" d'Alger.

Mais il n'est pas question officiellement à Alger d'envoyer des troupes au
Mali frontalier.

Les Algériens ont toujours eu pour principe la non intervention militaire
dans un pays étranger.

Pour l'heure, ce sont les Africains de l'Ouest, dans le cadre de la
Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), qui
dépêcheront leurs soldats pour réunifier le Mali et en chasser Aqmi ainsi que
ses alliés du Mouvement unifié pour le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao),
dirigés par des islamistes radicaux Algériens et Mauritaniens, et Ansar Dine,
qui veulent prendre Bamako.

Le Conseil de Sécurité de l'ONU devait se réunir lundi à la demande de
Paris, désireuse qu'on "accélère la mise en oeuvre de la résolution 2085" qui
autorise le déploiement de la Force internationale de soutien au Mali (Misma),
approuvée le 20 décembre. Ce déploiement était prévu par étapes.

Et les dents grincent en Afrique de l'Ouest, selon le politologue nigérian
Jibrin Ibrahim. "L'Algérie et la Mauritanie ont déployé leur vaste pouvoir de
lobbying au sein de l'Union africaine et de l'ONU pour faire seulement
prévaloir la ligne de négociations" inter-maliennes. Entretemps, les insurgés
ont pu "consolider leurs positions", accuse-t-il.

Ils ont "tout fait pour bloquer le rôle de leadership de la Cédéao. Pour
nous en Afrique de l'Ouest, nous ne pouvons pas permettre à l'Algérie et à la
Mauritanie de poursuivre cette politique d'exportation de leurs problèmes dans
notre région".

Le Premier ministre malien par intérim Diango Cissoko, accompagné d'une
importante délégation, dont le ministre de la Défense Diaran Koné, se trouve à
Alger depuis dimanche. Aucune information n'a filtré sur les discussions.
bur-bmk/sw

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