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INTERVIEW: « IBK et Soumaïla incarnent l’ancienne classe politique » dixit NIAGA DIOP DU PACP
Publié le jeudi 10 decembre 2015  |  Le soft
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© AFP
Les candidats Ibrahim Boubacar Keita et Soumaila Cissé




Deuxième Vice-président du Bureau National des jeunes du Parti pour l’Action civique et patriotique (PACP), Niaga Diop est sorti de son silence depuis la Chine où il suit de très près l’actualité de son pays. La tendance politique du Centre, la jeunesse, ses ambitions, rien n’échappe à ce jeune leader qui croit au renouveau du Mali.
Eclairez nous sur le slogan de votre parti ?
Le Slogan reconnu dans les textes à savoir les statuts et règlements intérieurs du PACP est le suivant: "Unis, nous gagnons tous, divisés nous perdons tous.". J'espère que vous ne faites pas allusion à notre slogan pour la campagne présidentielle. Ce Slogan du Parti guide nos actions dans la vie politique malienne actuellement. Nous sommes convaincus que seule l'Union dans la différence fera gagner le Mali.
Parlons de la dernière présidentielle, vous avez décidé de ne pas vous rallier à un parti lors du 2ème tour, pourquoi ce choix ?
Nous pouvons être en désaccord de façon idéologique mais cela ne doit pas être une source de division, de fracture sociale. Nous ne sommes pas des ennemis mais des adversaires. Voilà ce que sous-entend notre slogan. Je m'en doutais que vous faisiez allusion à notre slogan de campagne. Je ne me déroberai point cependant. En effet, lors de la présidentielle de 2013, nous avons décidé de ne pas soutenir aucun des deux candidats qualifiés pour le second tour, ce qui a donné naissance au Centre.
Notre Slogan de campagne était le suivant " Tourner la page de 20 ans de mauvaise gestion de la chose -État-". Cela voudrait dire qu'il faut nécessairement changer tout ce qui causait les souffrances du Mali. Parmi ces souffrances, il y a la vieille classe politique, la mauvaise gouvernance, la corruption, l'injustice sociale, le manque d’autorité de l’État, la mauvaise éducation dans les espaces scolaires et universitaires lié à l’inconscience professionnelle, etc.
Ibrahim Boubacar KEITA et Soumaila CISSE étant les candidats qualifiés pour le second tour ne répondaient aucunement à notre ligne politique. Ces deux-là incarnent l'ancienne classe politique. Ils sont la continuité de ceux qui ont causé ces souffrances depuis l'indépendance sinon depuis la deuxième république. Alors, le PACP a décidé de rester fidèle à sa vision et de choisir la nation au lieu de suivre des personnalités qui ont contribué à l’échec de la société malienne.
C'est en tout état de cause que nous avons refusé de soutenir un candidat au second tour. Le peuple malien a fait son choix et nous avons respecté ce choix en tant que démocrate.
Que devient alors Yeah SAMAKE, actuellement Ambassadeur du Mali en Inde et leader du PACP?
Récemment au pays, Yeah Samaké vient de rallier l’Inde. C’est à travers les résultats en tant que Maire de Ouéléssébougou qu’il a été nommé Ambassadeur du Mali en Inde. Ayant fait ses études supérieures aux Etats-Unis, il a été aussi du côté de son pays d’accueil et cette expérience internationale a beaucoup pesé. Malgré ses nouvelles tâches, il s'éprend pour l'éducation de ses concitoyens et c'est dans ce sillage qu'il s'illustre à travers sa fondation pour faire sortir de l’obscurantisme de milliers d'enfants maliens.
Que prévois votre formation pour l’intégration des Jeunes dans les instances du Pays ?
Pour vous répondre, je dois dire que nous avons un programme de gouvernement et un projet de société des plus ambitieux où nous voulons Restaurer l'Action et faire Oser inventer l'Avenir. Ces grandes lignes ont des répercussions sur tout notre programme de gouvernement. Parlant de nos priorités, le PACP a élaboré un programme de gouvernement réformateur au niveau institutionnel, économique, socio culturel. Nous voulons un Mali Nouveau, un Malien Nouveau. Pour cela, il faut éduquer de nouveau le citoyen du Mali. L'éducation est la clé de ce programme.
Nous portons un programme qui permettra de mettre de l’argent dans la poche du pauvre, d’accéder à la meilleure qualité de l’éducation, de doter chaque village de salle de classe pour que les enfants ne marchent plus 3 Km pour aller à l’école, un programme de développement unique assurant la stabilité du Mali et la prospérité de chaque famille malienne. Chaque région sera dotée de sa propre université car on ne peut plus assister au drainage des cerveaux et cette réalité est en phase avec le programme de Régionalisation prôné par le Gouvernement.
Pourtant, il y a aussi la jeunesse du monde rural !
L’ambassadeur Niankoro Yeah SAMAKE a inculqué un sens de leadership des plus enviables dans la politique malienne. Si vous êtes jeune, avec un talent certain, et des prémices de leadership avéré, et quand aurez la chance de le rencontrer, il vous ceci : " Je veux faire de vous une envergure nationale". Alors c'est pour dire que pour nous, on veut faire émerger les jeunes en leur donnant le drapeau pour courir aussi. Au PACP, la majorité soit 90% de nos candidats aux futures élections sont des jeunes. Nous avons une méthode que nous appelons PAA : Penser, Anticiper et Agir pour le développement durable du Mali. Le PACP mise sur le long terme donc construire dans la durée. La sauvegarde de l’intérêt général et la transcendance des intérêts particuliers constitueront le fondement de ses actes. Cette vision du Mali sera renforcée au quotidien par le PACP.
On n'attend pas les élections pour écouter les jeunes car sous sommes sur le terrain. Nous sommes issus du monde rural autrement dit, au cœur des problèmes du Mali. Des fora d'écoute sont organisés et animés par les structures du parti les comités, sous sections, sections et coordinations. Les conclusions sont remontées jusqu'à Bamako au niveau du Bureau Exécutif National du PACP. A cet effet, une cellule prend la relève pour une mise en application des conclusions issues de ces auditions. Nous voulons inspirer les maliens car « Diriger c'est servir », dit Niankoro Yeah SAMAKE.
Le Mali a eu un taux de croissance de 7, 2%, qui n'est pas au service de l'emploi. Que préconisez-vous au président IBK et à son gouvernement pour ce fléau du chômage grandissant?
J’avoue que la croissance dans un pays est une bonne chose. Quoique nous puissions dire, c'est encourageant. La distribution équitable des richesses aux populations doit être le souci de nos gouvernants. Ils sont au pouvoir pour cela. Diriger c'est servir. La croissance économique ne doit pas profiter seulement à l'oligarchie.
Pour gérer le chômage, il faut une vraie politique volontariste. Nous pensons qu'il faut créer un fonds de prêt qui va soutenir les initiatives privées de création de Petites et Moyennes d’Entreprises (PME). Ce fonds doit pouvoir financer les projets des jeunes. Ces fonds devront être remboursés bien sûr.
A ce jour le PACP compte combien d'élus à travers le Mali ?
Aux législatives de 2013, notre grande chance pour avoir un élu à l’Assemblée Nationale était Yeah SAMAKE. Il a été injustement écarté de la course pour des raisons les plus injustes connues de tous. A ce jour, nous n'avons pas d'élus à l'Hémicycle. Mais aux communales prochaines, nous comptons dépasser nos scores passés. En 2009, le PACP n'était pas créé. En 2011, après sa création, nous n'avions que Yeah SAMAKE comme élu communal sans compter les conseillers communaux du PACP.
Depuis une année, vous êtes en Chine pour des études universitaires de Master. Comment se passe votre cursus universitaire ?
En effet, je suis au Master en droit de l'environnement pour la deuxième année. Je vais rédiger un mémoire portant sur les Énergies Renouvelables (ER) au Mali. Le Mali a de fortes potentialités en ER. Cependant, seulement 1 à 5% sont utilisés dans notre consommation énergétique. Ce n'est pas normal. Nous pouvons accélérer notre développement durable avec la création de nombreux emplois si nous faisons le pari des ER. Hélas ! Le pire c'est qu'il n'existe pas au Mali un cadre juridique spécifique aux ER pour encourager et prioriser ce secteur d'avenir. Mon mémoire vise à montrer comment avoir ce cadre juridique pour soutenir les nombreuses politiques qui existent déjà dans ce secteur.
Votre mot de la fin ?
J’'ai été honoré de répondre à vos questions en vous félicitant pour leur pertinence. Très bientôt je ferai mon retour et alors, j’apporterai du sang neuf au parti qui reçoit des adhésions non des moindres à tout moment. Alors, je vous ferai échos de mes priorités nationales.

Interview réalisée par KEITA IDRISSA
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