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Accord d’Alger: Les vraies raisons du blocage
Publié le lundi 14 decembre 2015  |  L’aube
Cérémonie
© aBamako.com par DR
Cérémonie de signature de l`accord de paix au Mali.
Bamako, le 20 juin 2015 au CICB. La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé à Bamako l’accord de paix entériné le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale.




A l’initiative du Parena, des membres de l’opposition, de la majorité présidentielle ainsi que de la société civile, se sont retrouvés, le samedi 12 décembre dernier au Cicb, pour échanger sur la situation sécuritaire de pays, et surtout identifier les voies et moyens susceptibles de donner un coup d’accélérateur au processus de mise en œuvre de l’accord d’Alger. Objectif recherché à travers cet exercice de remue-ménage : capitaliser les efforts pour sauver le Mali. Au cours de cette rencontre, beaucoup d’intervenants ont dénoncé à la fois le laxisme du régime et l’immobilisme du gouvernement dans le traitement du problème du nord du Mali. Reportage.
Younous Hamèye Dicko, membre de la majorité présidentielle ; Tiebilé Dramé et Souleymane Koné, tous deux membres de l’opposition ; Fahad du Gatia, Me Harouna Toureh de la plateforme ; et Mohamed Ould Mahamoud de la Cma ; tous étaient là, dans la même salle. L’image est plutôt rare. Mais que ne ferait pas le Parena pour la survie de ce qui nous lie : le Mali qui, malgré la signature d’un accord pour la paix et la réconciliation, peine à sortir de la crise multidimensionnelle qu’il connait depuis 2012. La situation sécuritaire ne s’améliore point. Et pour preuve. Du 1er janvier 2015 à la fin du mois de novembre, quelques 350 personnes (maliennes et étrangères) ont perdu la vie. Face à cette situation qui n’incite guère à l’optimisme, s’impose l’union des fils et filles du pays, de quelque bord qu’il soit. C’est du moins la conviction du parti du bélier blanc qui amorce ainsi le sursaut national à travers cet exercice qui a tenté de dégager des propositions concrètes pour sauver le Mali. Le fond du débat ? La mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, signé (le 15 mai et 20 juin dernier) après près d’une année de tractations entre les parties engagées dans le dialogue inter-malien à Alger. Ce n’est pas la teneur du document (sur lequel s’est plusieurs fois prononcé le Parena) qui focalise désormais les débats, mais plutôt la lenteur constatée dans sa mise en œuvre. En effet, selon Tiebilé Dramé, « six mois après sa signature, en dépit des déclarations de bonne foi et d’une dynamique bien perceptible de réconciliation et les nombreuses réunions organisées par le gouvernement, le processus de paix connait des lenteurs préoccupantes au moment où la situation sécuritaire se dégrade sur tout le territoire ». Conséquences : le nombre de réfugiés maliens ne cesse d’augmenter. Quelques 350 personnes sont mortes, de janvier 2015 au 28 novembre. Une centaine d’incidents armés ont été enregistrés, dont la moitié a eu lieu après la signature de l’accord. Autre réalité, c’est la recrudescence des activités de groupes djihadistes, dont Aqmi qui s’est récemment signalé à Bouchbea (région de Tombouctou), durant une réunion communautaire.
Laxisme du régime, principale cause du blocage
En somme, cet accord, destiné à restaurer la paix et la stabilité au Mali et qui a bénéficié d’un large soutien de la totalité de nos voisins, semble tout simplement inapplicable. En tout cas, l’effet escompté est loin d’être perceptible sur le terrain. Pourquoi ? Chacun a ses explications. Pour le président du Parena, l’immobilisme dans lequel baigne le processus résulte d’un manque de mobilisation pour la mise en œuvre de cet accord, sans doute, capital pour la paix et la réconciliation. « Le processus sait quelque peu ensabler » dit-il. Au Parena, l’on estime que le gouvernement ne joue pas le rôle locomoteur qu’on attend de lui. Aussi, on ne sent pas de vision refondatrice, de mobilisation nationale pour refonder la gouvernance et les institutions. Devant cette lenteur et les difficultés actuelles, le parti de Tiebilé Dramé préconise le recours à d’autres dispositions pertinentes de l’accord, dont la conférence d’entente nationale et la période intérimaire. « Pour relancer le processus, nous proposons que la conférence s’ouvre plus vite. Et que son objet son élargit aux questions relatives à la paix, à la sécurité, à la gouvernance et à l’indispensable refondation des institutions. Commencera alors au plus vite la période intérimaire pour la mise en œuvre des conclusions de la conférence nationale pour le passage à la 4ème république pour moderniser rationaliser nos institutions et notre dispositif électoral » explique Dramé. D’ores et déjà, le Parena recommande, pour une meilleure préparation de ladite conférence, une rencontre entre majorité, opposition et la société civile.
L’accord est en péril
Pour Sidi Ali Ould Bagna, président de la jeunesse Arabe, l’inertie dans la mise en œuvre de l’accord est-elle que les populations du nord deviennent sceptiques. Au-delà, ce jeune arabe estime que la résolution de la crise doit prendre en compte d’autres enjeux, notamment la présence des groupes terroristes sur le terrain. « Ils sont présents physiquement, matériellement et philosophiquement. Cet état de fait n’est pas négligeable. », a-t-il clamé. Aujourd’hui, révèle-t-il, l’Etat est absent du Nord. « Déjà à 10 km hors de Tombouctou, le Mali ne contrôle plus rien. Finalement les populations, dans ces zones, ont donné raison à ceux qui avaient dit que cet accord n’a rien de nouveau ».
Le secrétaire général du Gatia, pointe du doigt la gestion lamentable du gouvernement actuel, et les multiples erreurs commises dans la gestion des différentes rébellions par le Mali depuis l’indépendance. Entre autres erreurs, il a mentionné le pacte national qui a amoindri la présence des forces armées dans le nord. Or, explique-t-il, la nature a horreur du vide. Ainsi, les forces obscurantistes (djihadistes et narcotrafiquants) ont occupé le terrain. S’agissant de l’accord, le secrétaire général du Gatia recommande plus de de sérieux, afin de cantonner et désarmer le plutôt que possible les groupes armés. « En ce moment, on pourra isoler les parties non-prenantes à l’accord…».
Pour Me Harouna Toureh, « l’accord est en péril ». Il n’y a suffisamment pas de motivation de la part du gouvernement dans la mise en œuvre de cet accord. Entre temps, a-t-il déploré, les djihadistes occupent le terrain. « Ils participent à des réunions communautaires, ils se font filmer… ». À en croire maitre Toureh, il est impérieux que les Maliens se mobiliser en faveur de cet accord. Et que le gouvernement met en œuvre les mesures transitoires (dites mesures de confiance). « Au lieu de cela, on assiste à des nominations de préfets et autres qui n’auront rien à contrôler une fois sur le terrain » s’indigne-t-il.
Même sentiment de révolte chez Souleymane Koné, ancien ambassadeur et non moins membre du parti Fare An ka Wuli. Pour lui, l’équipe actuelle (le gouvernement) nous tire vers le bas. « On a l’impression que tout est fait pour que le problème ne soit pas résolu ». Souleymane en veut pour preuve la dissimulation du contenu de l’accord. Pourquoi nous maintenir dans cette vie végétative ? s’interroge-t-il.
Mohamed Ould Mahamoud, porte-parole de la Cma, a lui appelé à l’union sacrée autour de cet accord pour sauver le Mali. Un cri de cœur partagé par Younous Hamèye Dicko, membre de la majorité présidentielle, et bien d’autres intervenants, dont certains se disent préoccupés par l’intérêt accordé par les jeunes (aussi bien du nord que sud) aux mouvements armés. « Chacun veut devenir combattant, pour enfin être recruté dans l’armée ou dans d’autres services de l’administration publique… ».

IBD
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