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Course à la Primature : Dr Bocary Tréta en pole position pour succéder à Modibo Kéita
Publié le dimanche 20 decembre 2015  |  Le Tjikan
Première
© aBamako.com par Androuicha
Première session du Comité de pilotage du PRIA.
Bamako, le 27 mars 2015 à la DFM du Ministère du Développement Rural. Le Ministre Dr. Bocary TRETA a présidé la première session du Comité de Pilotage du Projet Résilience contre l`Insécurité Alimentaire (PRIA).




Le changement de l’attelage gouvernemental est sur toutes les lèvres et plusieurs candidatures sont vantées par les médias, mais celle du secrétaire général du parti majoritaire Dr Bocary Tréta semble se détacher du lot.

Depuis de long mois, le microcosme politique malien est secoué par des informations persistantes relatives au changement de l’attelage gouvernemental. Plusieurs motifs sont invoqués pour justifier le remaniement. Le premier justificatif est la nécessité de la prise en charge des aspirations des ex-rebelles qui désirent briguer des postes ministériels dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord qui aiderait à mieux cimenter les relations sociales, politiques et intercommunautaires sérieusement entamées après de longs mois d’affrontements armés.

Le deuxième justificatif qui commence à faire son chemin est beaucoup plus récent. Il fait référence à l’état physique de l’actuel occupant de la Primature, le doyen Modibo Kéita. Des rumeurs persistantes le donnent pour partant pour raison de fatigue. Selon des indiscrétions, l’homme aurait déjà manifesté son désir d’abdiquer. Car, les charges deviennent de plus en plus lourdes à porter pour lui. Vrai ou faux ? En tous les cas, les supputations vont train. Toutefois, il apparaît de plus en plus évident que des fissures semblent perceptibles dans la ligne de défense du gouvernement qui commence à être atteint par l’usure du temps. La cohésion gouvernementale semble entamée. Le ministre des Domaines de l’Etat et des Affaires Foncières, Mohamed Aly Bathily a effloré la problématique dans son intervention lors de son interpellation à l’Assemblée nationale. Cela veut dire qu’objectivement, le gouvernement mérite un coup de lifting, ne serait-ce que de recharger les batteries pour les batailles électorales de 2018. Dès lors, les actions à venir ont valeur de rampe de préparation pour les campagnes à venir.



Pour cela, plusieurs noms reviennent fréquemment à la Une des journaux et relayés par les radios. Mais, de toutes les candidatures annoncées, celle qui semble plus cohérente et plus plausible se rapporte au secrétaire général du parti majoritaire, Dr Bocary Tréta. Plusieurs raisons sont avancées par ses supporteurs. D’abord son poids politique au sein de la majorité présidentielle et dans l’actuel attelage gouvernemental. En sa qualité de N°2 du gouvernement, il est non seulement en pool position pour remplacer son patron, mais de tous les compétiteurs, il est le plus proche du fauteuil. Le faiseur de roi ne l’a pas bombardé gratuitement à ce poste. Il l’a fait en connaissance de cause. C’était pour le préparer à assumer cette haute fonction qui est une sorte de tour d’ivoire entre le Président de la République et le reste de la chaine de commandement.

Tout aura été dit sur les relations entre Bocary Tréta et le président de la République Ibrahim Boubacar Keita. Mais la réalité est toute autre. Ils se sont connus il y a des décennies dans des circonstances pas aisées avant de se retrouver à l’ADEMA-PASJ. Le premier occupait le poste de secrétaire à l’organisation et le second, la présidence du parti et Premier ministre d’alors. Au moment de se séparer du PASJ à la faveur d’un congrès extraordinaire réclamé et obtenu en 2000 par le courant adverse avec la bénédiction du locataire d’alors du Palais de Koulouba, Alpha Oumar Konaré, les amis d’IBK créeront le mouvement politique Alternative 2002 pour soutenir sa candidature aux élections présidentielles de 2002. Le mouvement était alors animé par le duo infernal: Bakary pionnier et le professeur Issa N’Diaye. Mais, il manquait un troisième homme pour que le fruit soit mûr. Il s’agissait de Bokary Tréta, le maître organisateur et excellent stratège politique. Et, pour des raisons stratégiques, il était resté à l’ADEMA-PASJ pour préparer en bonne intelligence le départ de plusieurs cadres et élus abeilles avec lui dans la nouvelle formation politique alors en gestation. Entre temps, IBK entama une tournée africaine auprès des Chefs d’Etats amis pour se confier à eux et expliquer les raisons de son divorce avec le président de la République. Alpha Oumar Konaré, puisqu’il s’agit de lui avait un agenda autre que celui de l’ADEMA-PASJ son parti. C’était la promotion de la candidature de l’ancien président de la Transition démocratique, le général Amadou Toumani Touré (ATT). C’est quand il était fin prêt que l’homme a fait son apparition sous l’escarcelle d’IBK comme secrétaire général du nouveau parti, le Rassemblement Pour le Mali (RPM) dont la naissance a été un grand évènement de mobilisation à Bamako en 2001. C’était une première qu’un homme politique en situation d’opposition fasse le plein du Stade Modibo Kéita. Ainsi débuta un nouveau et long combat politique avec tous les écueils que cela a comporté jusqu’au soir de la proclamation des résultats du second tour des élections présidentielles de juin et juillet 2013 qui ont consacré IBK, président de la République. C’est dire que ce qui unit les deux hommes est plus fort que ce qui les divise.

Tréta à la Primature est un impératif catégorique pour le président IBK, commentent ses supporteurs. Pour cela, les arguments ne manquent pas. Ils avancent trois raisons pour soutenir leur choix.

La première est relative à la situation de son parti qui est atteint de sclérose à cause de la pratique du pouvoir qui a aiguisé les appétits. Dès lors, le parti est devenu la grande convoitise où les nouveaux bousculent les anciens qui ont enduré des années de souffrance pour le maintenir en vie. Cette vieille garde qui est poussée jusqu’au bout de sa patience a besoin d’être renforcée pour mieux asseoir les bases du parti qui se prépare à affronter de nouvelles échéances électorales (communales et présidentielles de 2018). Pour cela, il faut le chef du parti qui connaît tout le monde et qui sait apprécier l’apport de tout un chacun dans la victoire finale pour non seulement mieux le consolider mais le mettre dans une perspective de victoire prochaine.

La seconde raison s’impose par le besoin de restructuration des alliances autour du parti pour mieux asseoir les bases du pouvoir. Ce travail qui doit se construire avec beaucoup d’intelligence nécessite une certaine technicité et la doigtée dans le choix. Pour cela aussi, il faut que le travail soit conduit par quelqu’un qui a une connaissance solide de la pratique politique du pays. Et la troisième raison est commandée par sa proximité avec la base du RPM. Selon ses proches, Tréta est un véritable pétrisseur. C’est pourquoi, ils mettront toutes les chances du coté de leur champion pour qu’il soit propulsé au poste de Premier ministre. Attendons de voir.

M . A. Diakité
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