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Dossier Sanogo et compagnons : Le Collectif des avocats souhaite une distribution équitable de la justice
Publié le jeudi 24 decembre 2015  |  L’Indicateur Renouveau
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Le capitaine Amadou Haya Sanogo
Le chef de l’ex-junte malienne, le capitaine Amadou Haya Sanogo




Samedi 19 décembre 2015, s’est tenue dans les locaux de la radio Kayira la conférence de presse du Collectifs des avocats du général Amadou Haya Sanogo et compagnons. Cette conférence de presse, organisée à l’intention de la presse, a mobilisé des centaines d’intellectuels, d’ouvriers, de paysans, de scolaires venus de tous les horizons du Mali et de pays voisins et européens. Sortis massivement, les citoyens et amis du Mali voulaient savoir de sources autorisées, où en est le dossier des militaires détenus à présent sans jugement en rapport avec l’affaire dite des bérets rouges et verts.

La conférence de presse a été animée par d’éminents avocats qui ne sont plus à présenter au Mali parce que connus comme les avocats des causes justes et le droit équitable. Il s’agit entre autres de Me Tiéssolo Konaré et de Me Mariam Diawara. Elle avait deux objectifs essentiels à savoir : donner la bonne information à la presse nationale et internationale dans l’affaire des bérets rouges et bérets verts, affaire qui fait suite aux tragiques événements du 30 avril 2012 et exiger la meilleure distribution de la justice dans notre pays. Cela à l’avantage d’arrêter ce précédent dangereux dans ce pays : détention abusive et illégale de citoyens maliens.

A la table de la conférence, on notait la présence de l’honorable député Dr Oumar Mariko, avocat des sans-voix, des démunis de notre pays. Comme pour dire que c’est avant tout leur affaire, les femmes des détenus, regroupés au sein d’un collectif, ont-elles aussi massivement fait le déplacement avec à leurs côtés les enfants, frères et amis des soldats détenus pendant pratiquement deux ans sans jugement aucun et dans l’illégalité la plus totale.



Dans sa note liminaire, Me Tiéssolo Konaré a commencé par un rappel de l’histoire récente du Mali notamment le processus de l’éviction du pouvoir du président de l’époque Amadou Toumani Touré et les tentatives manquées de commandos parachutistes de la ramener aux affaires ou tout au moins ses anciens compagnons. C’est ainsi qu’il a débuté ses propos par un rappel sommaire des conditions socioéconomiques, politiques et sécuritaires dans lesquelles ATT a plongé notre pays.

Entre autres, Me Konaré a fait allusion aux conditions drastiques de vie dont nos soldats, à l’image de tout notre peuple, étaient victimes. Notamment, le conférencier a expliqué que dans le septentrion malien, nos soldats ne disposaient d’aucun matériel militaire ni de munitions pouvant leur permettre d’accomplir avec honneur et dévouement la mission qui est la leur : la défense de l’intégrité territoriale du Mali et de la libre circulation des personnes et des biens au quatre coins du Mali.

Ainsi, les troupes de Kati ont décidé de marcher vers Koulouba pour dire de vive voix à ATT leur profond malaise. Ces soldats mutins ont été rencontrés entre Kati et Koulouba par le colonel Abdine Guindo, le chef des bérets rouges de la garde présidentielle. Il leur a dit de l’attendre pour lui permettre de voir ATT en vue de recevoir la délégation des mutins de Kati. C’est au moment où ils attendaient d’être reçus par ATT qu’ils se sot vus attaquer par les éléments du colonel Guindo. Là, six (06) bérets verts auraient été tués (chose dont on ne parle pas). Malgré sa puissance de feu, le corps des commandos parachutismes a cédé.

Face à la détermination du capitaine Amadou Haya Sanogo et ses hommes, ATT a choisi de prendre la tangente en sa qualité de général fuyard. C’était le 22 mars 2012. C’est ainsi que les hommes de Kati sont venus à bout de toutes les résistances des parachutismes à Bamako avant le matin du 23 mars 2012. Leur défaite fut absolument humiliante d’où l’aventure de vengeance que les commandos ont tenté le 30 avril 2012.

Dans sa note liminaire, Me Konaré a dit : «Blessé dans leur orgueil en tant que corps d’élite, s’estimant mieux formés, donc plus forts que les éléments des autres corps de l’armée, les commandos parachutistes décident de se venger.

Le 30 avril 2012, sous la direction du colonel Abdine Gundo, ils passèrent à l’action préméditée avec pour objectifs précis de prendre l’aéroport avant le 1er mai 2012 à 6 heures, assainir les lieux pour permettre l’atterrissage aux avions contenant des mercenaires en provenance d’Abidjan (RCI) destinés à les renforcer et de prendre l’ORTM en éliminant systématiquement tous les gardes rencontrés à ce niveau. Prendre Kati et éliminer le capitaine Amadou Aya Sanogo, ex-président du CNRDRE et d’y rétablir leur ordre»

Le Collectif des avocats du général Sanogo et compagnons s’est saisi de l’occasion de la conférence de presse massivement suivie pour rappeler à l’opinion nationale et internationale que cette agression a fait des victimes tant civiles que militaires et paramilitaires.

Par la voix de Me Tiéssolo Konaré, le Collectif a dit qu’il s’offusque de la tentative des pouvoirs politiques de la transition et du régime du président IBK d’occulter les actes criminels posés par les bérets rouges avec le soutien matériel et moral de certains hommes politiques du Mali.

Me Tiéssolo porta ensuite à la connaissance de la presse et de l’opinion nationale et internationale que c’est sur un fond de rumeur qu’une instruction est ouverte contre le général Amadou Haya Sanogo et autres. C’était le 24 octobre 2013. C’est au regard de la gestion calamiteuse des procédures par les juges que le Collectif a adressé, selon Me Konaré, une lettre ouverte au président de la République IBK. L’objectif de cette lettre s’est d’attirer l’attention du président sur cette assertion que «Nul n’est au-dessus de la loi au Mali» n’est qu’un slogan et non une vérité établie surtout dans le domaine judiciaire.

Ainsi, le constat est amer : c’est l’arbitraire qui a pris le pas sur l’esprit de justice et d’équité, source de frustration de bien de nos citoyens. Pour Me Tiéssolo, c’est tout simplement parce que la machine judiciaire au Mali est grippée par le népotisme, le clientélisme et l’influence de certains politiciens maliens. La preuve (parmi tant d’autres) c’est que le dossier ouvert depuis 2012 n’est pas encore bouclé.

La note liminaire du Collectif des avocats de la défense de Sanogo et compagnons atteste que des inculpés (bérets rouges) mis en liberté avant le jugement sont déployés dans des services étatiques et pendant ce temps d’autres croupissent encore en prison (bérets verts). C’est le cas du caporal Seyba Lamine Sangaré (28 février 2014), du maréchal des logis Ali Mahamane Touré, du caporal Hamedi Sissoko (24 juin 2014).

Pour la défense des détenus, un béret rouge n’est pas plus Malien qu’un béret vert. En conséquence, l’on ne peut se tailler le luxe de continuer à occulter les victimes des agressions des bérets rouges du 30 avril contre les bérets verts.

C’est après cette note liminaire que l’assistance a écouté attentivement la déclaration du Collectif des femmes des militaires détenus. Les journalismes ont ensuite eu droit à poser des questions aux conférenciers.

Me Mariam Diawara, avocate à la cour, a fait remarquer que le dossier de Sanogo et compagnons est politique. Aussi, a-t-elle dit, très probablement les 21 corps de bérets rouges qui ont été déposés à la morgue de l’hôpital Gabriel Touré, ont été enlevés et transportés à Diago. Me Tiéssolo Konaré reviendra à la charge pour dire que pendant que les bérets rouges recevaient leur salaire même en prison (aujourd’hui, ils sont tous libérés), les bérets verts ont vu le leur couper. Il faut dire le droit ! C’est une exigence de justice !

De l’indépendance de la justice, Me Konaré dira que le poste de procureur est un poste administratif et donc politique et ne saurait être indépendant, et d’ajouter que ceux qui ont demandé l’embargo contre ceux sont eux aujourd’hui des conseillers. L’affaire bérets rouges- bérets verts doit, selon toute vraisemblance, être traitée par des tribunaux militaires. Mais les agresseurs que furent les bérets rouges ne peuvent bien entendre un tel scénario car ils connaissent d’avance la suite.

Aujourd’hui, donc, il convient de retenir deux impérieuses nécessités à savoir :

– Une meilleure distribution de la justice pour tous les citoyens du Mali.

– La libération pure et simple du général Sanogo et de tous ses compagnons car là, il y a une justice à deux vitesses.

– Personne n’est contre la justice mais qu’elle obéisse à son serment : la vérité, rien que la vérité et toute la vérité.

IBK doit saisir l’opportunité que lui offre la lettre ouverte du Collectif des avocats du général Sanogo et compagnons car, ceux qu’il nomme à certains postes se servent de lui mais ne le servent nullement.

Enfin, il doit savoir qui œuvre pour le Mali et qui travaille pour des intérêts sordides inavouables.

Pour l’honneur du Mali et pour la paix dans notre pays !

Fodé KEITA
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