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Mali: état d’urgence jusqu’au 1er janvier, une dizaine de jihadistes "neutralisés" par les forces françaises
Publié le mercredi 23 decembre 2015  |  AFP
Serval
© Autre presse par DR
Serval




Bamako, 23 déc 2015 (AFP) - Le Mali est officiellement passé mardi sous
état d’urgence jusqu’à la fin de l’année, pour la deuxième fois depuis
l’attaque contre un grand hôtel de Bamako en novembre, alors qu’une dizaine de
jihadistes ont été "neutralisés" par l’armée française.

Par ailleurs, dans un rapport, la division des droits de l’Homme de la
Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a dénoncé des "violations graves du droit
international" lors de l’attaque d’une localité du nord du pays par la
Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion à dominante touareg)
puis lors de sa reprise par les forces pro-gouvernementales.

Deux civils ont été tués pendant l’attaque de la CMA sur le village de Tin
Hama, et le lendemain, six autres ont été victimes d’exécutions sommaires, et
leur communauté, soupçonnée de sympathies pour les rebelles, a été expulsée
sous la menace, soit près de 230 personnes, selon ce rapport, confirmant le
récit recueilli à l’époque auprès des protagonistes.

La Minusma condamne les violations du droit international par les groupes
armés et déplore en particulier qu’aucune enquête judiciaire n’ait été
ouverte, ainsi que la passivité des forces armées, réclamant du gouvernement
une enquête "concernant le comportement des troupes stationnées à Tin Hama les
20 et 21 mai, et leur implication, active ou passive" dans ces exactions.

Les combats entre CMA et groupes pro-Bamako se sont poursuivis malgré la
signature d’un accord de paix en mai-juin, mais ont cessé depuis la conclusion
de "pactes d’honneur" entre les belligérants le 16 octobre, au terme de trois
semaines de rencontres à Anéfis, dans le nord-est du pays.

Depuis, la menace jihadiste, un temps éclipsée par ces affrontements, est
revenue au premier plan, avec en particulier le 20 novembre l’attaque de
l’hôtel Radisson Blu de Bamako, qui a fait 20 morts, dont 14 clients
étrangers, en plus des deux assaillants, selon le bilan officiel.

L’attentat a été revendiqué le jour même par le groupe Al-Mourabitoune de
l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, en coordination avec Al-Qaïda au Maghreb
islamique (Aqmi), les deux formations annonçant ensuite avoir scellé à cette
occasion leur alliance.

- ’Eviter les attroupements’ -


Les militaires français de l’opération Barkhane de lutte contre le
jihadisme dans le Sahel ont d’ailleurs "neutralisé" dans la nuit du 19 au 20
décembre "une dizaine de terroristes", lors d’une opération visant des membres
d’Al-Mourabitoune dans la région de Méanka, près de la frontière du Niger, a
annoncé mardi le ministère français de la Défense.

Peu après, le gouvernement malien a proclamé l’état d’urgence pour dix
jours en raison de "l’évolution de la situation sécuritaire au Mali et dans la
sous-région", selon un communiqué officiel publié lundi soir après un Conseil
des ministres extraordinaire sur la sécurité.

Cette mesure d’exception donne notamment plus de possibilités
d’interventions aux forces de sécurité et restreint les rassemblements.

Interrogé par l’AFP sur d’éventuelles menaces spécifiques, un ministre
malien a répondu, sous couvert d’anonymat: "Même en France, à l’approche des
fêtes de fin d’année, il y a des mesures qui sont prises. Le Mali a le devoir
de prendre les devants".

"Pour les fêtes de fin d’année, il faut éviter les attroupements. L’ennemi
peut profiter de ces attroupements", a-t-il estimé.

L’attentat du 20 novembre avait également été revendiqué par le Front de
libération du Macina (FLM), formation jihadiste apparue récemment dans le
centre du pays, "avec la collaboration d’Ansar Dine", groupe jihadiste de
l’ex-chef rebelle touareg Iyad Ag Ghaly.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de jihadistes
liés à Al-Qaïda, après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante
touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée.

Les jihadistes ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à
la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de la France, d’une
intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des
zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.
sd/mrb-sst/plh
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