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Mauritanie : Les réfugiés maliens en proie à une «malnutrition aiguë»
Publié le vendredi 25 decembre 2015  |  El watan
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© Autre presse par DR
Journée mondiale des refugiés 2013 : Les maliens victimes du déracinement




Près de six mois après la signature de l’accord d’Alger, les réfugiés maliens en Mauritanie n’ont toujours pas regagné leurs villages de l’autre côté de la frontière. Confrontés à la sécheresse, puis au déluge, ils peinent à trouver une aide constante. Les ONG ont alerté depuis le mois de juillet sur la détérioration de leur situation qui demeure inquiétante.


La situation dans le camp de M’Bera en Mauritanie a connu plusieurs dégradations, et cela depuis le début de la crise politique au Mali. Les pluies torrentielles ont détruit une grande partie des campements, depuis juillet les ONG alertent sur la famine qui guette les réfugiés», explique Sambe Abdoul, observateur malien et militant des droits de l’homme. Selon les ONG, près de 50 000 réfugiés maliens sont rendus vulnérables par l’interruption de l’aide alimentaire dans leur camp du sud-est de la Mauritanie.

Les ONG alertent sur une hausse importante de la malnutrition aiguë, notamment chez les enfants de moins de cinq ans et les femmes enceintes et allaitantes. «Cela fait deux mois que nous ne recevons plus aucune ration», a dit Amsaleh Ould Mohamed, président de l’équipe de gestion du camp de M’Berra, à l’agence humanitaire IRIN (Integrated Regional Information Networks). Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui fournissait la majeure partie de l’aide alimentaire au camp, dont du riz, des légumes, de l’huile, du sucre et du sel, dit manquer de fonds pour poursuivre ses distributions.

Le PAM avait déjà réduit les rations en juin, ne distribuant plus que 5,4 kg de riz par personne au lieu de 12. Certains réfugiés du camp de M’Berra ont commencé à élever du bétail, et d’autres ont mis sur pied de petites boutiques vendant du savon et d’autres produits, mais la plupart des résidents dépendent surtout de l’aide extérieure et notamment des rations alimentaires pour survivre.

Malnutrition

«Les réfugiés ont tenté de cultiver dans des jardins communautaires, mais la chaleur extrême, les tempêtes de sable et les insectes détruisent la plupart des plantations», explique Maya Walet Mohamed, présidente du comité des femmes du camp. Moulay, réfugié malien et l’un des quelque douze bouchers et vendeurs de bétail du camp, a commencé à accepter de faire des prêts pour que ses clients puissent faire face à cette situation alimentaire critique.

«J’accepte souvent de faire crédit pour des vaches ou des chameaux, et je suis remboursé après leur vente», a-t-il dit. «Mais dans les moments difficiles comme maintenant, je paye la différence (entre la vente et la revente) de ma propre poche.» D’après Moulay, avec la récente sécheresse et l’interruption des distributions d’aide alimentaire, les résidents n’ont plus de bétail ni de biens à échanger ou à revendre contre de la viande.

Il est trop tôt pour dire quel impact aura l’interruption des distributions d’aide alimentaire, mais dès qu’elles ont cessé au mois de mars, Médecins sans frontières (MSF) a observé une «augmentation manifeste» du nombre d’enfants malades dans ses programmes nutritionnels au camp de M’Berra. Avant l’interruption, MSF prenait en charge en moyenne 30 enfants par mois. Ce nombre est depuis passé à 79. «Toute interruption supplémentaire des rations régulières pourrait dégrader les conditions de santé dans le camp», avait dit Mohamed Gbane, coordinateur des services médicaux de MSF en Mauritanie.

Mohamed Gbane avait expliqué que la malnutrition «ouvre la porte» à d’autres maladies comme les infections respiratoires et la diarrhée. Le PAM dit avoir besoin de 600 000 dollars par mois pour couvrir les frais des distributions d’aide alimentaire dans le camp. Début juillet, le projet n’avait obtenu que 35% des financements nécessaires pour tenir jusqu’en septembre.

En octobre, des pluies torrentielles ont détruit les campement construits approximativement par les réfugiés. «Je n’ai même plus de bois pour refaire mon abri et m’installer sans craindre de nouvelles intempéries», confie une réfugié à un observateur qui se déplace régulièrement dans le camp de M’Bera. El Watan Week-end a obtenu, en temps réel, des photos et des vidéos de témoignages grâce à une application mobile.



Faten Hayed
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