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Mali: six morts dans l’attaque d’une base d’ex-rebelles à Kidal (ex-rebelle et source onusienne)
Publié le dimanche 27 decembre 2015  |  AFP
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Les trois régions administratives de Tombouctou, Gao et Kidal, dans le Nord du Mali, sont occupées depuis cinq mois par le Mouvement pour l`unicité du jihad en Afrique de l`Ouest (Mujao) et Ansar Dine (Défenseurs de l`Islam)




Bamako - Six personnes au moins ont été tuées cette semaine dans la région de Kidal, dans le nord-est du Mali, dans l’attaque d’une base d’ex-rebelles touareg revendiquée samedi par le groupe islamiste Ansar Dine qui dit avoir frappé "des traîtres à la solde de la France".

"Les terroristes ont attaqué jeudi une de nos positions dans la région de Kidal, vers la frontière algérienne. Six de nos combattants ont été tués", a déclaré à l’AFP Moussa Ag Tinflou, un membre de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), l’ex rébellion à dominante touareg dans le nord du Mali.

"Les terroristes" désignent pour lui les groupes islamistes opérant dans le nord du Mali. Ces derniers ont occupé la région pendant près d’un an du printemps 2012 à l’hiver 2013 avant d’en être chassés par une opération militaire lancée par la France.

Des véhicules appartenant à la CMA ont également été brûlés par les assaillants, selon la même source. Une information confirmée par une source de sécurité au sein de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).

"L’attaque a été menée par des combattants du mouvement (islamiste) Ansar Dine du Touareg Iyad Ag Ghaly qui n’a pas du tout apprécié la signature de l’accord de paix par les mouvements de la CMA" qui sont ses anciens alliés, a précisé la source onusienne.

Ce raid a été revendiqué samedi par Ansar Dine, dans un communiqué diffusé par l’agence de presse privée mauritanienne Al-Akhbar. Il a visé la base de Telhandok, à la frontière entre le Mali et l’Algérie, et a fait "onze morts parmi les traitres à la solde de la France", affirme l’organisation jihadiste.

Elle affirme aussi avoir "détruit deux véhicules appartenant l’un à la France, l’autre au Tchad".

"Nos combattants ont visé particulièrement cette base" commandée par un "traître" qui "dirige ce qu’on appelle les +cellules de la sécurité intérieure+ financées par la France dans le nord-malien pour combattre l’islam et les musulmans et répandre le mal sur terre", poursuit le communiqué.

L’attaque a "permis de libérer des prisonniers parmi les moujahidine et de mettre la main sur les véhicules et armements disponibles dans la base", ajoute le texte.

Un accord pour instaurer une paix durable dans le nord du Mali a été signé en mai juin entre le gouvernement malien et la CMA.

- Assassinats et attentats -

Dans un enregistrement remontant à octobre et authentifié le 16 novembre, Iyad Ag Ghaly, le chef d’Ansar Dine, et ex-chef rebelle touareg malien, avait dénoncé l’accord de paix et appelé à poursuivre le jihad et la lutte contre la France.

D’autres opérations revendiquées récemment par des jihadistes ont visé des alliés présumés de la France dans la lutte contre les groupes islamistes. Ainsi Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a revendiqué cet automne l’assassinat de cinq hommes qu’elle accuse d’être des espions à la solde du Mali, de la Mauritanie ou de la France.

Le nord du pays est tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, dont Ansar Dine. D’abord alliés aux rebelles touareg, ils les ont ensuite évincés.

Les jihadistes ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l’initiative de Paris, d’une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères.

Les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l’année vers le centre, puis le sud du Mali. Dans la capitale même, des jihadistes ont lancé un assaut le 20 novembre contre l’hôtel Radisson Blu de Bamako, faisant 20 morts, dont 14 étrangers.

L’attentat a été revendiqué parallèlement par deux organisations islamistes : le 20 novembre par Al-Mourabitoune de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar et deux jours plus tard par le Front de libération du Macina (FLM), un mouvement malien.



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