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Mali : Peut-on faire confiance au MNLA ?
Publié le mercredi 16 janvier 2013  |  L'Observateur


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© Autre presse par DR
Des rebelles Touareg du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) en 2012


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Cela fait quelques jours déjà que les djihadistes qui avaient fait du Nord-Mali leur repaire ne savent plus à quel saint se vouer ; les évènements se sont précipités ces derniers temps, et l’aviation française fait pleuvoir sur leurs positions, qu’ils croyaient définitivement acquises, un véritable déluge de feu ; et de toute évidence, les choses ne devraient pas s’arrêter là : les forces armées du pays de nos ancêtres, les Gaulois, promettent d’envoyer des renforts en matériel et en hommes ; moult Etats de la sous-région se mettent en branle-bas de combat pour expédier au Mali des combattants dont la feuille de route sera assurément d’aider à éradiquer toute présence de ces terroristes faussement religieux d’un autre âge qui auront, presque une année durant, défié et nargué une communauté internationale qui, par moments, fut presque à bout d’idées quant à la découverte d’une solution idoine à l’équation malienne.

L’œuvre a commencé et se poursuit bien, soulageant les uns, donnant le sourire de l’espoir aux autres ; les unes après les autres, la coalition Ansar Dine-Mujao perd les villes qu’elle avait conquises ; c’est dans ce contexte que retentit la voix du MNLA, portée par son porte-parole du jour, Moussa Ag Assarit : «Nous soutenons absolument l’intervention aérienne française. Bien sûr, nous sommes prêts à aider l’armée française et à faire le travail au sol». Curieux tout de même, ce MNLA ! Pour un groupe par lequel tout est arrivé, pareille sollicitude pourrait relever presque de la fourberie, aux yeux de nombres d’analystes.

Car enfin, personne n’oubliera que c’est ce mouvement qui, aux premières heures de l’année 2012, a sonné l’attaque et l’a justifiée en disant qu’elle réclame la partie septentrionale du pays, à ses yeux injustement occupée par l’Etat malien. C’est seulement par la suite qu’il se fera déborder par les groupuscules religieux qui, plus armés, réussiront à lui infliger défaite après défaite au point de le réduire à la portion congrue et silencieuse qu’on lui connaît depuis quelque temps. On n’oubliera pas non plus que ce même MNLA, pour des besoins de survie, pactisa avec les djihadistes, histoire d’occuper le territoire malien. Que ce même mouvement se montre aujourd’hui hilare et enthousiaste, qu’il félicite une armée française pour laquelle il ne tarit pas d’éloges, et pousse l’outrecuidance jusqu’à lui proposer son aide quant au travail à faire au sol, la chose est tout simplement renversante.

Car la première des questions que l’on se pose en toute légitimité est bien celle-ci : ce MNLA-là est-il crédible ? Il est difficile de répondre par l’affirmatif pour ceux qui suivent le jeu de rôles et des acteurs dans ce nord malien qui s’allient et se désallient selon les circonstances ! Alors, qu’est-ce qui fait courir les désormais ex-partisans de la partition du territoire malien ? Il se peut que les bombes françaises, qui font battre en retraite les coupeurs de mains, les aient fait réfléchir et les aient amenés à réviser leurs ambitions à la baisse ; il se peut qu’il se soient dit que l’armée française, à supposer qu’elle nettoie le territoire malien des barbus partisans de la charia, décide de ne pas s’arrêter en si bon chemin et de les faire passer, eux aussi, à la trappe ; au regard de leur palmarès, ils savent en effet qu’ils le méritent amplement ; alors ils entreprennent de pratiquer cette fuite en avant, dont ils espèrent qu’elle sera salutaire.

Reste à savoir si la ruse prendra. Car si ce MNLA-là n’avait pas eu la malencontreuse initiative de déclencher les hostilités, peut-être bien qu’Ansar Dine et Mujao n’auraient pas fait du Nord-Mali cette contrée de larmes et de désolation qu’il est devenu à ce jour. Et cela, tout le monde le sait, l’armée française y compris. Pareil repentir, on le craint, est loin d’être sincère, et visiblement il convaincra peu de monde. Au MNLA de savoir dès à présent ce qu’il lui reste à faire.

Par Jean Claude Kongo

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