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Le RPM et la crise : IBK perd le contrôle de ses troupes
Publié le jeudi 17 janvier 2013  |  Le Prétoire


Conférence
© aBamako.com par A S
Conférence de presse animée par IBK, le président du RPM
Bamako le 03 janvier 2013 à Sébénikoro


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Il croyait jusque-là être dans le sens du vent pour compter sur le suffrage des Maliens lors des prochains scrutins. Mais ces derniers temps, Ibk semble être sur une mauvaise pente.

Le Rassemblement pour le Mali d’Ibrahim Boubacar Keïta, dès les évènements de mars 2012, ne s’est jamais affiché de manière courageuse. De sorte que le parti du Tisserand, après son passage éclair au Front pour la sauvegarde de la Démocratie et de la République, s’était bien gardé de participer aux grands regroupements sociopolitiques qui se sont constitués après le coup d’Etat. « Mais, que dit IBK dans tout cela », se demandaient chaque fois de nombreux observateurs, nostalgiques de la fermeté et du langage de la vérité avec lesquels l’homme s’est toujours prononcé sur les gros dossiers du pays.

Nul besoin de se creuser la cervelle. Le calcul électoraliste avait eu raison du courage et du « kankélentiguiya» du tisserand en Chef. A jeter juste un regard sur son parcours de mars dernier à nos jours, le Rpm passe pour beaucoup de Maliens comme une organisation inconstante et souvent indécise. Pire, pour avoir pactisé avec Satan, Ibk et les siens se trouvent désormais sur une mauvaise pente. En effet, il y a une semaine, jour pour jour, le Rpm marchait aux côtés de la Copam et consorts en faveur des concertations nationales. Les marcheurs, ce jour-là, scandaient le départ du président de la République et de son gouvernement. Pire, Boubacar Touré alias « Bou», chargé de communication du Rpm, était même allé loin en estimant que Dioncounda Traoré veut, comme Laurent Gbagbo l’avait fait en Côte d’Ivoire, profiter de l’actuelle crise pour s’éterniser au pouvoir. Il n’en sera jamais ainsi au Mali, avait-il dit.

Quelle ne fut la surprise, voire l’indignation des Maliens, lorsque quelques jours plus tard, le n°1 du Rpm avait désapprouvé ses partisans, pas les moindres, qui avaient participé à cette marche. Sur les antennes de Rfi, dimanche dernier, le président du Rassemblement pour le Mali a dit n’avoir jamais été dans cette logique. Homme d’Etat qu’il est, Ibrahim Boubacar Keïta a dénoncé les manifestations de rue. «Je pense que la tâche est déjà assez difficile pour qu’on la complique d’avantage », avait-il reconnu. Cette déclaration de l’ancien Premier ministre du Mali, si elle n’est pas l’expression d’une résipiscence, est la preuve que les troupes du kankélentigui sont désormais en divagation. Sinon, comment comprendre que des militants de haut calibre, de surcroit des responsables comme Nankoma Keïta, ancien ministre, Mamadou Diarrassouba, ex-député élu à Dioïla et Boubacar Touré se retrouvent dans la rue en dehors de tout mot d’ordre du parti ?

Sur la question, des sources proches du président du Rpm font état d’une guerre de clans qui serait désormais ouverte au sein du parti. A les croire, les militants marcheurs seraient de ceux qui estiment que le moment était enfin venu de tourner la page en déposant un président qu’ils trouvent vieux, donc démodé. Dès lors, plusieurs observateurs de la scène politique malienne craignent, si cette hypothèse s’avère vraie, que le parti du tisserand connaisse un avenir tumultueux. Il y a donc urgence à recoudre les morceaux.

L’évidence aujourd’hui est que beaucoup de Maliens ont du mal à saisir la position d’Ibrahim Boubacar Keïta et son parti face à la crise malienne. En se confinant dans l’inconstance et le manque de courage dès le coup d’Etat de mars 2012, le Rpm croyait éviter de se mettre des Maliens sur le dos et, de ce fait, mieux se positionner pour les élections à venir. Cela a du malheureusement produire l’effet contraire car, de plus en plus, le parti est en train de perdre sa crédibilité. Les tisserands pourront-ils rectifier le tir avant les prochaines échéances électorales ? C’est tout l’enjeu de cette situation.

Bakary SOGODOGO

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