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La Bourse des valeurs : un créneau à exploiter par les Maliens
Publié le mercredi 6 janvier 2016  |  Le Katois




L’économie des marchés financiers est un fabuleux véhicule d’épargne nationale et d’enrichissement pour les investisseurs avertis. Les marchés financiers ou bourses des valeurs sont des marchés organisés ou s’échangent quotidiennement les titres financiers : obligations, actions, billets de trésoreries… Les entreprises, les individus et bien entendu, les états, font recours aux marchés financiers pour satisfaire leurs besoins de financement.
Qui n’a pas entendu parler des places boursières comme : Wall Street à New York, du palais Brouignard à Paris, de Frankfort en Allemagne, de la City à Londres ? Toutes ces places susmentionnées sont de hauts lieux de la finance internationale où chaque jour pourvoyeurs de fonds et demandeurs de fonds se rencontrent par l’intermédiaire des courtiers qu’on appelle Traders.
Le marché boursier est essentiel dans le développement économique d’un pays. Aucune économie de marché ne peut prospérer sans intégrer la bourse des valeurs mobilières de placement dans son arsenal de croissance et d’enrichissement, mais cet outil de la finance moderne et internationale est superbement méconnu ou ignoré des entreprises maliennes la preuve aucune entreprise malienne jusqu’ici n’était cotée sur le marché de la bourse sous-régionale d’Abidjan (BRVM).
C’est vrai, il y a des critères rigoureux, tels que la présentation d’un bilan propre pour y entrer, mais nos entreprises peuvent tout de même faire un effort pour être cotées en bourse afin de lever les fonds nécessaires à leur épanouissement. Il est important que nos entreprises sortent d’une économie d’endettement où prédomine le financement de crédit bancaire (qui est très cher en terme de taux d’intérêt) au profit d’une économie de marché financier.
Il est évident que le manque de capitaux peut freiner un projet d’investissement pour une entreprise. Par exemple, si l’entrepreneur ne doit compter que sur ses propres fonds pour s’étendre, il lui serait pratiquement impossible d’investir dans ces conditions, car comme on dit en finance, il faut partager et diversifier le risque. Un système financier permet à l’entrepreneur d’avoir un accès direct à l’épargne des millions de gens pour concrétiser ces projets d’investissement.
En tout cas, on peut dire qu’aujourd’hui, l’absence d’entreprise malienne sur le marché financier a été comblée le lundi 21 décembre 2015 avec l’entrée de la BOA (Banque Of Africa) dans la Bourse régionale d’Abidjan. En effet, les actions de la BOA seront cotées pour la première fois sur la BVRM avec, d’entrée de jeu, 400 000 actions à 22500 Fcfa. Ce qui va lui permettre de lever près de 10 milliards de Fcfa. Comme on dit, mieux faut tard que jamais. Cette capitalisation boursière permettra à la BOA d’entreprendre le développement de son réseau national et de gagner la confiance des investisseurs. Déjà, d’autres banques de BOA Group sont cotées à la BRVM depuis fort longtemps.
L’investissement financier (l’épargne) et physique (achat de stocks et construction d’usines etc.) est un élément clé du PIB ; donc, un facteur déterminant du bien être économique et de la croissance. L’une des difficultés des Etats, comme le Mali, à se hisser à un niveau de développement économique comparable à celui des états riches ou prospères est notre incapacité de mobiliser une épargne nationale suffisante pour financer nous-mêmes notre développement.
Les Etats qui sont économiquement bien structurés, font systématiquement recours aux marchés financiers pour assurer leur développement, alors que dans des économies peu structurées comme la nôtre, les entreprises font plutôt appel à l’économie d’endettement qui est caractérisée par le crédit bancaire qui coûte cher. L’une des solutions pour diminuer la pauvreté, chez nous ici au Mali, serait la création d’une Bourse nationale qui aura les avantages suivants : offrir une opportunité aux Maliens de faire des placements pour répondre à des besoins d’argent à court ou à long terme ; permettre aux entreprises de lever des fonds directement pour faire face à des investissements conséquents ; l’Etat pourrait percevoir des impôts sur les plus-values réalisées sur les opérations boursières ; favoriserait l’émergence d’une classe moyenne, ce qui signifie une réduction de la pauvreté ; contribuerait in fine à l’évolution du secteur tertiaire ce qui réduirait considérablement le taux de chômage des jeunes
Nous devons être très entreprenants et audacieux en acceptant ce défi de créer chez nous une Bourse des valeurs et en incitant toutes les sociétés et entreprises locales d’y être coter. Bon nombre de Maliens sont actionnaires dans des grandes sociétés comme Orange-Mali, Sotelma, BDM, PMU-Mali… Mais, ils ont acquis ces actions presque en catimini, car peu de gens savent comment et par qui les actions ont été vendues ; car l’information est essentielle dans ce domaine. S’il y avait une Bourse de valeurs chez nous ici Mali, beaucoup de Maliens désireux d’acquérir ou d’émettre des titres financiers le feraient sans hésiter et peut-être que nos entreprises seraient suffisamment liquides pour procéder à des investissements importants, mais elles sont moribondes pour la plupart faut de marché financier.
Il existe toute de même une Bourse sous-régionale basée à Abidjan qui appartient à l’ensemble des pays membres de l’Uemoa, mais cela ne doit pas nous empêcher d’avoir ici au Mali une bourse des valeurs afin de diversifier nos investissements et booster notre économie.
B Mao Diané
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