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Année 2015 au Mali : Une année noire
Publié le jeudi 7 janvier 2016  |  La Nouvelle Patrie
Carte
© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine




L’année 2015 qui s’achève aura été pour le Mali une année de défis, d’espoirs et d’inquiétudes, au triple plan économique, politique et social. En somme, une année noire avec l’entrée délirante des terroristes jusque dans la capitale.
Sur le plan économique, les perspectives économiques pour 2015 se sont améliorées en raison des prévisions de croissance supérieures à 5% et de l’impact positif des premières mesures prises par le nouveau ministre des Finances et de l’Économie. L’indice de pauvreté stagne et la dynamique de croissance demeure fragile, entravée par l’absence d’émergence d’activités à valeur ajoutée. L’économie du Mali reste caractérisée par une grande dépendance à l’exploitation des ressources naturelles limitées à l’or, au coton et aux céréales dont la production est soumise aux variations des cours mondiaux et de la pluviométrie, et par l’atrophie d’un secteur manufacturier confidentiel. Le Mali reste premier producteur de coton d’Afrique subsaharienne (380 000 T en 2013) devant le Burkina Faso et 3e producteur d’or (50 T en 2012) derrière l’Afrique du Sud et le Ghana.
Le recul manufacturier en revanche se creuse devant les retards de certains projets (cimenterie de Diamou par la société indienne WACEM/Diamond Cement) ou les hésitations, voire le retrait, de certains investisseurs (cas de la sucrerie de Markala après le retrait du Sud-Africain Illovo). Le Mali doit affronter les défis d’une importante pression démographique. Le taux de fécondité au Mali est le deuxième plus important de la région après le Niger et la population de 16,3M d’habitants croit de 3,1% par an. La population active représente environ 50% de la population totale, avec un taux d’emploi de 46%, dont plus de 80% dans le secteur informel. Les finances publiques restent confrontées à d’insuffisantes rentrées fiscales. La dégradation du déficit budgétaire, qui atteint finalement 5,5% du PIB en 2014 contre 3,9% initialement prévu, ne s’explique que pour moitié par la réintégration dans le budget de dépenses militaires et par l’achat d’un avion présidentiel. En 2015, les prévisions du FMI de réduction du déficit à 4,4% du PIB en 2015 s’appuient sur l’accomplissement des réformes qui doivent permettre un rythme de progression du taux de pression fiscale de 0,5% du PIB par an et une réduction progressive de la dépendance de l’aide extérieure (près d’un quart des ressources en 2014). Toutefois, le Mali reste très sensible aux variations du prix de l’or, ces exportations devant diminuer à moyen-terme. Le FMI recommande ainsi au Mali de ne recourir à de nouveaux emprunts extérieurs qu’à des conditions financières concessionnelles. Le reliquat de la dette monétaire que le Mali avait conservé à l’égard de la France -liée à un découvert du compte d’opérations de la Banque centrale du Mali avant la réintégration du pays à l’UEMOA en 1984-, d’un montant de 64,8 M€, a récemment fait l’objet d’une annulation sèche. La dette publique intérieure a été récemment auditée et est progressivement apurée. Sur le plan politique, une des faits marquants la vie de la nation en 2015, est la signature de l’accord de paix pour la réconciliation nationale, issu du processus d’Alger. Le 15 mai 2015, des représentants du gouvernement malien, de mouvements armés et de la médiation internationale ont signé vendredi après-midi à Bamako l’accord de paix conclu à Alger, en l’absence cependant des principaux groupes de la rébellion à dominante Touareg. Le document a été signé par le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, trois représentants de groupes pro-gouvernementaux, ainsi que deux membres de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion). Mais les trois principaux groupes rebelles, Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et branche rebelle du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) n’assistaient pas à la signature, comme annoncé. Le texte avait été paraphé par le gouvernement malien et ses alliés le 1er mars à Alger, après huit mois d’intenses négociations. La CMA l’a paraphé jeudi, au bout de deux mois et demi de pressions et d’atermoiements, après avoir prévenu qu’elle ne viendrait pas le signer vendredi à Bamako. Mais, deux représentants de groupes de la CMA sont venus apposer leur signature au bas du document: Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun de la Coalition du peuple pour l’Azawad (CPA) et Younoussa Touré, de la Coordination des Mouvements et fronts patriotiques de résistance (CM-FPR2). Dans un communiqué diffusé dans l’après-midi, la CPA a annoncé avoir suspendu M. Ag Mohamedoun en raison de sa présence à la cérémonie de signature. Le 20 juin 2015, un représentant de la
rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé samedi à Bamako l’accord de paix déjà entériné par le camp gouvernemental et la médiation internationale.
L’accord a été signé au nom de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA, rébellion) par Sidi Brahim Ould Sidati, un dirigeant du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA), lors d’une cérémonie en présence du président malien Ibrahim Boubacar Keïta et du chef de la Mission de l’ONU, Mongi Hamdi. Les youyous ont éclaté dans la salle de conférences lorsque M. Ould Sidati a apposé sa signature après celles figurant déjà sur l’accord depuis la cérémonie du 15 mai.
L’accord vise à instaurer une paix durable dans le nord du Mali, qui a connu une série de rébellions touareg depuis les premières années d’indépendance du pays, en 1960. En 2012, cette vaste région a été transformée en sanctuaire et en base d’opérations djihadiste, jusqu’au lancement par la France de l’opération Serval en janvier 2013.
Au plan social, la capitale du Mali, Bamako, a été secouée vendredi 20 novembre par une prise d’otages, menée par de présumés djihadistes à l’hôtel Radisson Blu. On déplore au moins 21 morts, selon le président malien IBK. Pourtant, en juin dernier, un accord de paix avait été signé entre le gouvernement et certains groupes rebelles. Malgré cet accord, la violence se poursuit. Plus de neuf heures d’angoisse ce 20
novembre à Bamako. L’attaque a commencé à 7h du matin et s’est achevée à 16h, suite à l’intervention des forces de sécurité maliennes. Les opérations de sécurisation se sont poursuivies jusque tard dans la soirée. Deux des assaillants sont morts, l’un d’entre eux s’étant fait exploser. Mais le flou règne encore sur le nombre total d’assaillants. Les forces maliennes ont été aidées par des militaires étrangers présents au Mali en raison de la crise qui touche le pays depuis 2012. Le groupe de Moktar Belmoktar, al Mourabitoune, a revendiqué la prise d’otages. Ce groupe, affilié à al-Qaïda, « est sans doute à l’origine» de l’attaque, a déclaré Jean-Yves Le Drian
C’est sur le plan sportif que l’an 2015 a fait sourire les Maliens. En effet, le Mali est sorti vainqueur de la CAN de football Cadets : Les Aiglonnets ont, enfin, exorcisé le signe indien. A l’évidence, les protégés de Baye Bah ont eu un parcours des plus honorables, en terminant la compétition invaincus. Ils ont concédé un nul face aux Bafana Bafana, qu’ils ont fini par battre en finale. Les Aiglonnets viennent de démontrer qu’à cœur vaillant il n’y a rien d’impossible.
Par leur victoire continentale et historique, ils ont fait voler en éclats le signe indien qui poursuivait notre sport-roi depuis l’indépendance. Et le mythe de la «malédiction du Père Bouvier» avec.
Ce faisant, ils ont démontré de la façon la plus éloquente que seul le travail bien organisé et l’effort soutenu et déployé sans arrière-pensée paient. Quelle belle aventure au Mondial U17 pour le Mali. Les Aiglonnets se sont qualifiés pour la première fois de leur histoire pour la finale d’une Coupe du monde des moins de 17 ans. Les champions d’Afrique de football en titre ne seront pas champions du monde. Les moins de 17 ans du Mali, qui avaient pourtant remporté la coupe d’Afrique U17 2015, se sont inclinés en finale du Mondial de leur catégorie d’âge, ce 8 novembre 2015 à Vina Del Mar. Les Aiglons ont subi la loi de Nigérians encore impressionnants. Cette finale de coupe du monde 100% Afrique – la deuxième après celle du Mondial cadets 1993 – a basculé peu avant l’heure de jeu.
Haman Khadra
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