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Situation sécuritaire-stabilisation du Mali : Le Parena appelle à engager le dialogue avec les djihadistes….
Publié le lundi 11 janvier 2016  |  L’aube
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© aBamako.com par A.S
Politique : Conférences de presse de Tiebilé Dramé
Bamako, le 07 janvier 2016 Tiebilé Dramé du PARENA a tenu une Conférences de presse a l’hôtel Massalé




L’année 2015 aura été une année sombre pour le Mali. Une année mortifère pour les Maliens, dont plusieurs centaines (plus de 400 personnes tuées) ont fait les frais de l’insécurité grandissante qui sévit dans le pays. Bref, une année noire que Tiébilé Dramé, le président du Parena, a dépeint devant un parterre de journalistes conviés le jeudi dernier à l’hôtel Massaley pour la traditionnelle présentation des vœux de son parti à la presse. Pour sortir le pays du gouffre, Dramé a avancé quelques pistes à explorer et parmi lesquelles figure le dialogue avec les djihadistes maliens.

Le Mali amorce ainsi la nouvelle année sur fond d’incertitudes dans tous les domaines, particulièrement sur le plan sécuritaire qui, malgré la signature de l’Accord de paix 2015, reste très préoccupant. De sérieuses menaces pèsent encore sur le Mali, à en croire Tiébilé Dramé qui redoute les conséquences de la montée en puissance des groupes djihadistes sur le terrain et l’impasse dans laquelle se trouve le processus de paix. Le processus est enlisé, dit-il. Une situation que le président du Parena impute à l’immobilisme, à l’amateurisme, aux tâtonnements et à l’improvisation d’un Gouvernement absent sur le terrain. « Les témoignages concordent: à 10 kms de Tombouctou, il n’y a plus d’État ; au-delà d’Almoustarat, il n’y a plus de Mali. Les routes ne sont plus sûres dans plusieurs régions. La multiplication des actions terroristes ou de banditisme donnent le frisson », selon Dramé. Qui ajoute que « l’échec de la dernière session du Comité de suivi (16-17 décembre 2015) et l’ultimatum posé par la Plateforme et la CMA en rajoutent à l’impasse.
2015, une année de scandales et de voyages présidentiels
Les 28 derniers mois ont été émaillés par des affaires scandaleuses. « Des conditions d’acquisition et d’exploitation du 2ème avion présidentiel à la tentative de cession de la Place du cinquantenaire à des hommes d’affaires douteux en passant par les engrais sous-dosés, le marché des fournitures militaires, celui des tracteurs, les exonérations sur le riz, les surfacturations, rien n’a été épargné à notre peuple », aux dires de Tiébilé Dramé.
Que dire du train de vie de l’État, du budget de la présidence en augmentation continue (9,3 milliards de francs en 2014, 16 milliards en 2015, 19,3 milliards en 2016)?
Que dire des voyages du Président à l’extérieur, de leurs coûts pour le contribuable malien?
En 28 mois passés à la tête de l’État, selon Dramé, le président a parcouru 516 636 kms lors de 83 voyages à l’extérieur, soit trois voyages internationaux par mois. Un petit calcul : 516 636 kms représentent 13 fois le tour de la terre (40 075 kms) ou 552 fois la distance séparant Bamako d’Abidjan.

Paradoxalement sur la même période, IBK s’est rendu à l’intérieur du pays 10 fois, notamment à Markacoungo, Kayes, Mopti-Bandiagara, Ségou-Niono, Gao (après l’accident du vol d’Air Algérie), Kourémalé (Ebola), Gao (après la fusillade ayant impliqué des soldats de la Minusma), Koulikoro, Sikasso et Ségou.
Des propositions pour 2016
Pour le Parena, les Maliens doivent faire en sorte que l’année 2016 soit radicalement différente de 2015. « Il faut agir de manière à relever le défi de la restauration de la paix, de la stabilité, des défis des réformes institutionnelles, de la refondation de l’État et de la bonne gouvernance », a déclaré Dramé. Ainsi, son parti invite le président de la République à prendre la mesure de la gravité de la situation et à engager des concertations nationales sur la restauration de la paix et de la sécurité. Il pourrait utiliser, estime le Parena, la disposition de l’Accord d’Alger relative à la Conférence d’entente nationale dont l’objet pourrait être élargi pour traiter les maux dont souffre le Mali.



Autre disposition exploitable de l’accord? C’est l’instauration d’une période intérimaire de 18 à 24 mois qui sera le temps de mise en œuvre de ces réformes (réviser la Constitution en tirant les leçons de la crise, moderniser le dispositif électoral, renforcer les contrepouvoirs, conforter l’indépendance de la justice, améliorer l’Accord d’Alger…) qui dessineront le visage du Mali post-crise.

Aussi, le Parena réitère sa proposition d’élaboration d’une stratégie nationale autonome de stabilisation et de sécurisation du territoire. Et encourage le Président à explorer la possibilité d’engager le dialogue avec les jihadistes maliens pour stabiliser le pays. « Un tel dialogue a donné des résultats sous d’autres cieux », a souligné Dramé qui, cependant, estime impérieux d’équiper les forces armées maliennes qui se trouvent actuellement dans un état de « putréfaction ». Toute chose qui semble hors des priorités du régime. Celui-ci vient de diminuer les ressources allouées à la défense. «Lors du Collectif budgétaire de juin 2015, le budget de la défense et de la sécurité a été porté de 183 à 281 milliards. En 2016, ce budget a été ramené à 213 milliards. Ainsi, le Parena invite le Gouvernement à édifier l’opinion sur cette baisse inexpliquée des ressources affectées à la défense et à la sécurité du pays.

Par ailleurs, le parti du bélier blanc propose la rationalisation des activités des Missions universitaires récemment créées, afin d’éviter qu’elles donnent naissance à de nouvelles universités thématiques ; accroître les responsabilités des femmes dans la cité. Et dans le monde rural, mettre fin à l’arbitraire et aux interférences du gouvernement dans les organisations paysannes.

Auparavant, Tiébilé Dramé a adressé ses meilleurs vœux aux Hommes de média. « Depuis un quart de siècle, les femmes et les hommes de presse opposent une résistance digne d’éloges aux tentatives de musèlement et de remise en cause des droits démocratiques du peuple. Ils méritent un hommage appuyé de tous ceux qui sont attachés à la liberté et à la justice », a-t-il indiqué. Il a cet effet, il rappelle l’engagement du doyen feu Boubacar Keita, Alpha Oumar Konaré, feu Abdoulaye Barry, Sadou Yattara, Belco Tamboura ou feu Chouaïdou Traoré etc. qui ont pris des risques en exprimant courageusement l’aspiration profonde du peuple à la liberté.

« Que la nouvelle année dissipe, disperse les nuages qui s’amoncellent sur nos têtes, qu’elle éloigne et fasse disparaître les dangers qui menacent l’existence de notre Nation! Qu’elle nous fasse oublier très vite 2015, ses difficultés, ses souffrances, ses incertitudes et ses malheurs! ». C’est en ces termes que Tiébilé a présenté ses vœux à l’ensemble des Maliens. Avant d’exhorter les uns et les autres à utiliser tous les moyens démocratiques pour amener le « président de la République à sortir de l’autisme et de l’immobilisme, à changer de cap ».

IBD
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