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Nouvel attelage gouvernemental attendu : IBK demande au PM Kéita de lui proposer un nouveau gouvernement
Publié le lundi 11 janvier 2016  |  Le Républicain
Commémoration
© aBamako.com par A S
Commémoration du 26 mars 2015
Le Président IBK dépose une gerbe de fleurs au monument des martyrs




Après un conseil des ministres tendu, le mercredi dernier, le Président Ibrahim Boubacar Kéita aurait demandé à son Premier ministre Modibo Kéita, de lui proposer un nouveau gouvernement, à son retour du Bénin. Ibk serait très fâché de certains ministres qu’il voit comme la source de certaines attaques pour vilipender le Premier ministre. Un nouveau gouvernement arrive…

S’il n’y a jamais de fumée sans feu, où se trouve le feu concernant les rumeurs persistantes de démission du Premier ministre Modibo Kéita ? Depuis cette fâcheuse question de logements sociaux bénéficiés par des enfants et l’épouse du Premier ministre, au détriment des démunis, chaque jour apporte son lot de rumeurs sur une éventuelle démission du Premier ministre. Une première fois, il aurait remis sa démission au président de la République qui ne l’aurait pas acceptée. Une deuxième fois, le mercredi dernier, ces mêmes rumeurs sont revenues avec persistance, nous amenant à appeler la primature et d’autres sources institutionnelles qui n’ont pas confirmé.

Samedi 9 janvier, ces rumeurs sont revenues donnant à nouveau le Premier ministre démissionnaire, et ajoutant qu’il a enfin déposé sa démission pendant que le président Ibrahim Boubacar Kéita était au Bénin pour le sommet de l’UEMOA. Ce n’est pas tout, le ministre du Développement rural Bokary Treta, lui aussi aurait démissionné. Pourquoi démissionnerait-il? s’interroge son chargé de communication, contacté. Là aussi rien ne filtre. Est-ce pour marquer sa désapprobation, suite au limogeage du PDG de la CMDT dont le poste n’a pas survécu à l’engrais frelaté ? Le ministre Bokary Treta aurait appris en même temps que les autres membres du gouvernement, le remplacement par un Administrateur, du PDG de la CMDT Kalfa Sanogo.



Sur ces questions de démissions, nos tentatives pour joindre la communication de la présidence ont été vaines. Un membre du gouvernement contacté, nous a répondu qu’il n’en savait rien. Ce qui parait plus plausible, est que le président de la République est très remonté contre certains ministres qui sont soupçonnés de vouloir vite enterrer ce gouvernement et son Premier ministre, pour se voir hisser au rang de Premier ministre. Les partants pour ce challenge ?

La volonté du ministre Bokary Treta, Secrétaire général du parti présidentiel, le Rassemblement pour le Mali (RPM) ne ferait l’ombre d’aucun doute. Etant un des fondateurs du RPM, il n’a jamais caché ses intentions d’occuper la primature, à l’élection d’Ibk à la présidence, pour laquelle il s’est investi. Mais le président ne manque aucune occasion pour rappeler à ses partisans, que ce n’est pas le RPM qui l’a porté à la présidence. A cet effet, il voit plutôt la CMP (Coalition de la majorité présidentielle) présidée par Boulkassoum Haïdara, comme étant un interlocuteur plus valable. Ce que le RPM n’a jamais entériné, du moins ceux au sein du parti présidentiel qui ne voient pas le président Ibk en « berger» incontestable. De ceux-là fait partie, en première ligne, le ministre du Développement rural, Bokary Treta.

Ibk driblait son parti en allant chercher son Premier ministre à Dakar où Oumar Tatam Ly servait à l’institution bancaire ouest africaine (BCEAO). Après la démission de ce dernier en avril 2014, Treta qui croyait que son heure était arrivée, se voit ensuite en victime d’un tacle magistral posé par son camarade de président, qui lui a choisi Moussa Mara, comme Premier ministre, ce dernier étant le président d’un jeune et petit parti politique, représenté à l’Assemblée nationale par un député. Ce jeune Premier ministre s’est cassé les ailes par sa visite à Kidal en mai 2014.

Après avoir relevé Moussa Mara de ses fonctions de Premier ministre, Ibk ne croyait pas combien le RPM attendait de lui un clin d’œil, donnant l’impression d’ignorer tout ce que certains au sein de son parti combinaient pour précipiter dans l’impasse, les premiers ministres qui ne sont pas de leur bord politique du RPM. Considérant ces combines, ce jeu de chaises musicales comme des futilités, Ibk fait monter en grade, en janvier 2015, celui qu’il a nommé, neuf mois avant, comme Haut Représentant du chef de l’Etat pour le dialogue inclusif inter maliens, Modibo Kéita.

Un an après, le temps de grâce de Modibo Kéita semble totalement épuisé. Le « sage Modibo Kéita» est vilipendé dans la presse et il n’a plus droit à la moindre excuse, trop pressé que sont le RPM et la classe politique de voir sa page tourner, lui-même n’appartenant pas à un parti politique. La grosse épine de logements sociaux qu’il porte dans son pied est utilisée à souhait pour le faire démissionner. C’est toute la raison de la colère noire piquée par Ibk lors du conseil des ministres du mercredi 6 janvier 2016. Le président de la République est sidéré de voir dans la presse et d’entendre en longueur de journée les radios privées vilipender son Premier ministre pour le discréditer. Non pas qu’il est contre la liberté d’expression des journalistes, mais qu’il accuse certains de ses ministres d’être à la source de certains articles de presse, pour donner plus d’écho au bruit de casseroles de son Premier ministre. Tous les moyens sont bons pour éjecter le Premier ministre et devenir Premier ministre, semble penser le président Ibk.

Et dans ce jeu, Bokary Treta n’est pas le seul dans le viseur d’Ibk. Il y aurait aussi, son ministre de l’Economie et des Finances, Mamadou Igor Diarra, bien que ce jeune cadre ait en sa faveur l’expertise et la dextérité financière qui ont valu au Mali son retour dans la grâce des institutions financières internationales et des partenaires techniques et financiers, après les sulfureuses affaires de l’avion présidentielle, des contrats douteux de matériels et équipements militaires. Son tort est d’être pressé, trop pressé de devenir Premier ministre, sans suivre le rythme de la ‘’plus haute autorité’’. Ce jeune ministre va devoir attendre encore.

Pris de colère, comme il sait en piquer, le président Ibk n’aurait pas fait de cadeau à certains ministres, lors du conseil de ministres du mercredi dernier. Il aurait quitté la salle de réunion sans les civilités habituelles, mais a pris soin de confier au Premier ministre Modibo Kéita, de lui constituer un nouveau gouvernement avant son retour du Bénin, où il devait prendre part au sommet de l’Uemoa, les jeudi et vendredi. Au moment où nous mettons sous presse (samedi) nous ne sommes pas en mesure de dire quand le nouveau gouvernement sera disponible. Wait and see !

B. Daou
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