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Soumaïla Cissé lors de la présentation de ses vœux à la presse: «L’année 2015 a été l’année de la déception et de la désillusion»
Publié le lundi 11 janvier 2016  |  Le Républicain
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence de presse de Soumaila Cissé
Bamako, le 30 juillet 2015. Le chef de file de l’opposition malienne, honorable Soumaila Cissé était face à la presse à la Maison de la presse. Objectif : échanger avec les hommes de media sur le statut de l’opposition, le rôle du chef de file et donner son point de vue sur l’actualité au Mali




Le Président de l’Urd, Soumaïla Cissé, dans son costume de Chef de file de l’opposition politique, a présenté ses vœux 2016 au monde des médias, samedi dernier à la Maison de la Presse. Il était entouré du Secrétaire général de son parti, Madani Traoré et du Président du groupe parlementaire VRD, Seydou Diawara. Au cours de cette rencontre avec les journalistes, le Président de l’Urd a dépeint l’année qui s’est achevée comme celle «de la déception et de la désillusion».

Devant les médias, le leader de l’Urd a déclaré qu’au cours de l’année 2015 la liberté d’expression a été fortement chahutée dans notre pays, par les plus hautes autorités. Soumi en veut pour preuve que le régime n’a pas hésité à s’en prendre nommément à un dirigeant de l’opposition, à tort et dans des termes empreints de menaces.

Ce n’est pas tout. Il a également soutenu que, selon Reporters Sans Frontières, le Mali s’est classé, en 2015, 118e sur 180 pays en matière de respect de la liberté de la presse. Selon le principal challenger d’IBK, ce rang n’est pas digne de notre pays, quand on sait qu’il y a 6 ans seulement nous occupions la 26ème position sur 173 pays évalués.

«En 2015, comme en 2014, la déception est grande pour notre peuple, face aux promesses non tenues sur le plan de la sécurité, du retour de la paix, de l’amélioration des conditions de vie et de l’emploi des jeunes», a-t-il déclaré.

Sur le plan sécuritaire, en 2015, il a annoncé qu’au moins 346 personnes ont été tuées au cours d’une centaine d’incidents. «Du nord au sud de notre pays, l’insécurité s’est installée, de façon presque permanente. La peur a gagné nos campagnes et nos villes.

Le 20 novembre 2015, l’attaque de l’hôtel Radisson, au cœur de Bamako, notre capitale, en plein jour, est venue brutalement mettre à nu notre vulnérabilité, par le laxisme dans la gestion sécuritaire et l’extrême dénuement de nos forces de défense et de sécurité», a-t-il regretté.

C’est pourquoi, il a soutenu que le temps a fini par donner raison à l’Urd. Car, a-t-il dit, «le cantonnement n’est toujours pas effectif, le Comité de suivi piétine, l’administration n’est toujours pas de retour, des milliers d’enfants sont privés d’école, les centres de santé ne fonctionnent pas, les réfugiés tardent à regagner leurs foyers.

Quant à la gouvernance, que dire de plus? Nous continuons à dénoncer avec force: le pilotage à vue, sans cap ni vision, les scandales financiers à répétition, l’impunité érigée en système, la politisation de l’administration, la caporalisation des médias d’Etat, le népotisme et la patrimonialisation des moyens de l’Etat». Et Soumi de s’interroger: «comment aimer son pays et se taire devant de telles dérives?». Non!, a-t-il martelé.

Face à toutes «ces dérives», le Chef de l’opposition recommande «d’instaurer un véritable dialogue républicain autour des sujets d’intérêt national, d’assainir la gestion des fonds publics en général et l’attribution des marchés publics en particulier, de faire en sorte que la corruption, l’indiscipline budgétaire et les détournements soient sanctionnés conformément aux textes en vigueur, de rendre désormais transparents les travaux de la Commission d’attribution des logements sociaux, de mettre immédiatement et définitivement fin aux dépenses de prestige, de renforcer les moyens des forces de sécurité, de porter le montant total de l’aide à la presse à un seul niveau, comme ce fut toujours le cas, et d’envisager une augmentation sensible pour les prochains exercices, d’élaborer enfin une véritable politique de formation et d’emploi des jeunes, par la multiplication et la décentralisation des centres d’apprentissage aux métiers de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’artisanat et de rendre effective la récente loi sur le Genre».

Youssouf Diallo
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