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Maliens de New York : La visite du ministre Abdrahmane Sylla consacre la division
Publié le mercredi 13 janvier 2016  |  Le Républicain




La dernière visite aux Etats-Unis, du ministre des Maliens de l’Extérieur, Abdrahmane Sylla, dans un contexte de division au sein des Maliens de New York, n’a pas permis d’instaurer la cohésion. Pire, le passage du ministre a eu comme effet l’élargissement du fossé entre les Maliens de New York, organisés en associations, selon nos interlocuteurs. Non content de ne rien faire pour réconcilier les membres de l’Association des Maliens de New York (AMANY) scindée en deux, le ministre est accusé de parti-pris pour avoir choisi sa tendance, vouant l’autre aux gémonies. Contacté le département d’Abdrahmane Sylla nie toute ingérence dans la vie associative des Maliens de New York. Mais la réalité est qu’on a aujourd’hui, deux tendances de AMANY : Amany I et Amany II.



L’Association des Maliens de New York (AMANY) est un grand regroupement des Maliens avec un bilan élogieux. AMANY dispose d’un site internet, d’une radio libre (Radio des Maliens d’Amérique), pour l’information et la sensibilisation, au-delà des actions de tous les jours pour aider les Maliens de la diaspora. L’association des Maliens de New York, AMANY, qui a vu le jour en en 2012, serait la première organisation de la communauté malienne de New York, regroupant des associations maliennes dans cette ville. Une grande battante, Madoussou Traoré (connu depuis plus de 20 ans dans la communauté pour son engagement pour la cause de ses compatriotes à travers des collectes pour prendre en charge les cautions des Maliens emprisonnés, le rapatriement des corps de nos compatriotes décédés au pays, les mariages et baptêmes) et ses amis Ladji Fofana, Boubacar Bah, Mahamadou Dembélé, et d’autres sont les initiateurs de cette organisation de la diaspora, qui fait couler aujourd’hui, beaucoup d’encre depuis qu’elle est divisée.



C’est au gré des renouvellements de son bureau, que l’Association des Maliens de New York a vu former deux tendances : Amany I et Amany II, dont les membres s’entredéchirent dans un combat de légitimité, chacune voulant avoir les Maliens de New York avec elle. Amany I abrite le siège et entretient le site web et la radio.

Des transfuges de AMANY, revenus après une absence de plus d’une année, pour conquérir le leadership de l’Association n’ont su empêcher son éclatement en deux. Cette tendance devient Amany II, dont les membres n’entendent pas renoncer aux acquis de AMANY historique. Ils menacent de porter devant les tribunaux américains, cette affaire maliano-malienne, au vu et au su des autorités maliennes et du Conseil de base des Maliens de New York.

L’intervention de l’imam d’une des mosquées appartenant à la communauté malienne, impliqué dans la médiation par les responsables de Amany I, n’a pu ramener l’unité de l’association. Selon nos interlocuteurs, l’Imam qui a prôné l’accalmie a proposé que les transfuges en revenant, acceptent en tant que membres de l’association, de prendre en charge une partie des dépenses liées au siège (location, eau et électricité, internet…) de 44 000 dollars US, sans prétendre la diriger pour l’instant. En rejetant cette décision ils ont choisi de mettre en place un bureau parallèle, appelé Amany II et de prendre un autre siège. Comment en est on arrivé là ?

Bureau parallèle

A la fin du mandat du tout premier président de l’Association, Mahamadou Dembélé, et alors que les tiraillements s’installaient entre les deux tendances, le choix du bureau de AMANY a été porté sur Balla Sissoko. Son divorce avec les membres du bureau serait vite parti de sa démarche exclusive n’impliquant pas ses camarades du bureau dans les démarches pour le rapprochement des deux tendances. C’était le clash lorsque Balla Sissoko projetait de « signer un protocole de paix entre Amany I et Amany II, sans pour autant informer les membres du bureau, encore moins sa base », selon les explications du bureau de Amany. Et ce clash serait arrivé au cours d’une cérémonie qui s’est déroulée en présence du ministre des Maliens de l’extérieur, Abdrahmane Sylla, alors en déplacement aux Etats-Unis. A la suite d’une démarche qualifiée de solitaire par ses camarades du bureau, Balla Sissoko acceptée de signer un protocole de paix, à la négociation de laquelle, personne n’a été impliqué, expliquent-ils. Cet accord non inclusif concocté pour être signé en présence du ministre des Maliens de l’Extérieur, a mis le feu à la poudre, car ayant provoqué une vive dénonciation publique devant le ministre. Non content de sa démarche solitaire, les camarades de Balla Sissoko ont, partant d’une pétition signée par les membres du bureau, organisé sa destitution de la présidence de l’association dès le lendemain. Cependant la signature avec Amany II, de cet accord contesté en présence du ministre, aura valu à Balla Sissoko de devenir le président de cette tendance.

Le nouveau bureau de 34 membres mis en place par Amany I est présidé par Ladji Fofana. Il est suivi de Boubacar Bah au poste de premier vice-président et de Madoussou Traoré.

Quel rôle le ministère des Maliens de l’Extérieur, l’Ambassade du Mali aux Etats-Unis, et le Conseil de base des Maliens de New York ont-ils joué pour ramener la cohésion entre les Maliens de New York ?

Selon les responsables de Amany I, l’Ambassadeur du Mali aux Etats-Unis Sékou Kassé leur aurait déclaré avoir reçu une lettre du ministre des Maliens de l’Extérieur instruisant l’Ambassade de considérer comme seul interlocuteur la tendance de Amany II, à l’exclusion de Amany I. Ce qui serait étrange de la part de l’Ambassade ou du département, qui n’ont pas à stigmatiser une association dès lors qu’elle ne mène pas d’activité illégale ou subversive. Contactée une source proche du ministère des Maliens de l’Extérieur dément l’envoi par le ministre, d’une lettre à l’Ambassadeur du Mali aux Etats-Unis pour instruire la reconnaissance de telle ou telle tendance de Amany. Selon cette source, la mission du ministre visait une « prise de contact avec les Maliens de l’Extérieur afin d’expliquer la Politique nationale de Migration, et c’est une fois sur place qu’on lui a fait état de cette mésentente ». Le ministre n’y était pas pour une mission de médiation, a ajouté notre source.

Mais, lorsque le clash a eu lieu dans la salle, entre les deux bureaux rivaux de Amany, en présence du ministre, celui-ci n’aura rien fait pour rapprocher les deux tendances, ne serait-ce qu’en remettant à plus tard la signature d’un accord imposé et n’ayant pas fait l’objet de médiation suffisante. Ainsi le 31 décembre, pour ne rien arranger à la situation, le premier conseiller de l’Ambassade s’est rendu à la cérémonie de nouvel an d’une tendance, laissant l’autre comme pour traduire dans les faits la supposée lettre du ministre, que l’Ambassadeur n’a pu exhiber, à la demande de Amany I. Selon son président Ladji Fofana, « Il n’y a jamais eu de bureau consensuel entre ces deux tendances, et le ministre a tout simplement décidé de faire un parti-pris. On se souvient qu’il avait demandé à Doussou Traoré de se retirer de Amany dont elle fait partie des membres fondateurs ».

La bataille judiciaire que voulait engager Amany II devant les tribunaux américains pour la paternité du récépissé aura-t-elle lieu ? Il est nécessaire que le conseil des Maliens de base de concert avec le département des Maliens de l’Extérieur adoptent une démarche positive pour sortir les Maliens de New York d’une situation qui n’honore pas l’image de notre pays. A défaut de les réconcilier, le département ne peut exclure une tendance de la vie associative.


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