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Cercle de Kolokani : c’est le développement qui manque le plus
Publié le mercredi 13 janvier 2016  |  Delta News




Le cercle de Kolokani situé à 120 km de Bamako sur la route nationale 3 (RN3), est aujourd’hui confronté à d’énormes difficultés d’infrastructures socioculturelles de base. Tel est le constat que nous avons fait au cours d’un voyage effectué dans la localité. Pour nous rendre à Kolokani, nous avions emprunté cette RN3 qui va jusqu’à Kayes et à la frontière mauritanienne.
Notre calvaire commença dès que nous avons quitté le poste de contrôle de Kati. En effet, les nids de poule ayant eu raison des 120 km qui séparent Kati de cette ville, ont fait de notre voyage un véritable parcours du combattant. Après 2 heures et demie de route, nous arrivâmes cahin-caha à la gare routière de Kolokani. Après s’être débarrassé de toute la poussière amassée en cours de route, nous nous enfonçâmes dans la ville.
La première impression sur l’abandon de la ville nous est donnée par l’architecture coloniale des bâtiments publics. Depuis le départ du colon, aucun bâtiment public n’a été reconstruit comme dans plusieurs localités. Interrogées, les populations racontent qu’elles sont confrontées à plusieurs difficultés.
Dans le domaine économique, la population broie du noir. En effet, les bâtiments coloniaux servant de bureaux pour l’administration publique sont tous situés en bordure de la RN3. Cette situation fait qu’il n’y a pas de commerce au bord de la RN3. L’autre difficulté à laquelle la population reste confrontée, est celle du manque de système d’adduction d’eau.
L’eau potable n’existe que de nom. Composée en majeure partie d’agriculteurs, la population se trouve confrontée au manque criard de point d’eau pour les activités de maraichage. Ainsi, elles sollicitent du gouvernement des aménagements hydro-agricoles. Dans le domaine des infrastructures routières, en plus de la route nationale qui est dégradée, les populations locales espèrent donc le bitumage des axes routiers économiques, notamment les voies reliant les communes du cercle. Ces pistes sont impraticables pendant l’hivernage. Selon, un ressortissant de la localité, l’aménagement des pistes rurales permettra de relier Kolokani à plusieurs localités d’autres régions.
« Le bitumage de la voie Bamako-Kayes, vaut un deuxième mandat pour Ibrahim Boubacar Kéita », soutient de son côté avec un brin d’humour, Hamidou Traoré, fils de la localité. Dans le domaine de la santé, le tableau est noir. Il suffit de faire un tour au Centre de santé de référence du cercle pour s’en rendre compte. Les matelas des lits sont tous en lambeau (voir photos).
Au centre de santé, il n’existe aucun véhicule de liaison. Pour l’évacuation des patients, la seule ambulance pour démarrer doit être poussée (voir photo). «Souvent, lorsqu’elle refuse de démarrer ou tombe en panne, le patient est évacué dans un véhicule personnel », raconte un interlocuteur. La nouvelle ambulance acquise en 2013 n’est plus opérationnelle. Les femmes en état de grossesse ne savent plus à quel saint se vouer à cause du manque criard d’infrastructures sanitaires dans les communes rurales relevant du cercle. Quant au personnel, il se plaint du traitement qui lui est infligé par le comité de gestion. Le manque d’électricité qui constitue un problème de tout le cercle, reste un handicap dans le bon fonctionnement du centre de santé.
En effet, par le manque d’électricité, l’hôpital est alimenté par des panneaux solaires qui ne fonctionnent que 2 heures par jour. Les personnes interrogées trouvent inadmissible le retard dans lequel se trouve le cercle de Kolokani, pourtant situé en bordure d’une route nationale.
«Nous sommes abandonnés par les autorités depuis l’indépendance du pays. On ne sait pas pourquoi », se lamente un interlocuteur. L’abandon ou du moins l’oubli de la localité par les autorités serait-t-il dû à la révolte du Beledougou, de il y a 100 ans ? En effet, Kolokani, capitale du Beledougou, fût en 1915 le siège d'une importante révolte contre le recrutement forcé de troupes par les autorités coloniales françaises, menée par Koumi Diossé.
Tout compte fait, face à tous ces problèmes, les populations de la localité disent attendre du président, Ibrahim Boubacar Kéita, "une thérapie de choc" pour sonner l’amorce de leur essor. Il faut noter que le cercle de Kolokani est dans la région de Koulikoro. Il compte 10 communes : Didiéni, Guihoyo, Kolokani, Massantola, Nonkon, Nonssombougou, Ouolodo, Sagabala, Sébékoro et Tioribougou.
A. Kéné
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