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De Beslan à In Amenas, comment répondre à une prise d`otages massive
Publié le jeudi 17 janvier 2013  |  AFP


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PARIS - Comment répondre à une prise d'otages massive?
Depuis une dizaine d'années, les Européens tentent de bâtir une doctrine face au casse-tête des actions du type de Beslan ou de Bombay hier, d'In Amenas aujourd'hui.
"Dans ce genre de situation, tu multiplies l'aléatoire par le nombre de
terroristes et d'otages", résume un spécialiste de ces opérations.
Malgré la prise d'otages de 11 Israéliens aux Jeux de Munich en 1972, ou
encore la vague des détournements d'avions, le concept de "prise d'otages de
masse" (POM) est récent.
Celle du théâtre Doubrovka de Moscou en 2002 qui s'est soldée par 130 morts
sur les 800 personnes retenues par un commando tchétchène "a été l'élément
déclencheur d'une prise de conscience en Europe", explique Frédéric Gallois,
l'ancien patron du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN).
Ont suivi en 2004 l'assaut des forces russes sur l'école de Beslan en
Ossétie du Nord (331 morts), puis les attaques de Bombay en 2008 (quelque 170
morts), notamment contre des hôtels, qui serviront de modèle à des exercices
en France.
C'est notamment pour répondre à ce défi que le GIGN a entamé sa mue en
2007, ses forces passant de 150 à 400 hommes, se souvient Frédéric Gallois.
D'autres se sont adaptés, comme les policiers du Raid en France, le GSG-9
allemand (créé après le fiasco de Munich en 1972), les SAS britanniques, les
Navy Seals ou les Delta Force américains... Les Européens échangent leur
expertise au sein du réseau "Atlas".

Trois manettes
Dans ce type de crise, selon Frédéric Gallois, les autorités disposent de
"trois manettes" à "actionner simultanément": le renseignement, la
négociation, la force.
Le renseignement est crucial pour évaluer l'adversaire, avec du matériel
optique, des écoutes: quel armement, présence ou non d'explosifs,
positionnement des otages et des ravisseurs... La cellule de crise se
renseigne aussi sur les preneurs d'otages, leur passé, afin notamment
d'évaluer leur "détermination suicidaire".
Si celle-ci est forte, note un spécialiste, la confrontation sera
inévitable et la négociation ne visera qu'à gagner du temps.
Outre la connaissance des exigences des preneurs d'otages, ces discussions
répondent à deux objectifs: "gagner du temps, glaner du renseignement" pour
"évaluer le temps disponible avant un passage à l'acte", explique Frédéric
Gallois.
Dernière "manette", l'assaut. Deux plans devront être prêts. Le premier
sera déclenché en urgence en cas d'information alarmante, comme pour l'Airbus
sur l'aéroport de Marignane en 1994. Le second est destiné à "un assaut
délibéré" dont l'autorité "prend l'initiative".
En Algérie, les forces d'intervention ont "une bonne expertise, du bon
matériel", "un vrai savoir-faire", "sont bien entraînées", selon Eric Denécé,
directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R). Mais
généralement, "ils ont résolu ce genre de situation par l'assaut", poursuit-il.
Quand une opération est-elle réussie? Les Russes avaient été critiqués pour
la brutalité de leur gestion des opérations Doubrovka et Beslan.
Un membre d'unité spécialisée se montre moins affirmatif: "Si on est face à
des gens qui ont décidé de mourir, si tout est piégé comme c'était le cas à
Beslan, il faut partir du principe que potentiellement tout le monde peut
mourir".
Dans le théâtre de Doubrovka, 130 personnes ont perdu la vie. "Mais on peut
aussi se dire que plus de 600 vies ont été sauvées, et que c'est
extraordinaire", conclut Frédéric Gallois.

ng/soh/df

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