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Vœux de l’opposition malienne au Chef de l’Etat : ‘’Depuis vingt- sept mois, notre peuple attend toujours que l’Etat affirme son autorité’’
Publié le jeudi 14 janvier 2016  |  Le Républicain
Présentation
© aBamako.com par A.S
Présentation de voeux des partis politiques de la majorité et de l’opposition au Président de la République
La cérémonie de présentation de voeux des forces armées maliennes au Président de la République a eu lieu à Koulouba le 12 Janvier 2016




Le mardi 12 janvier 2016, l’opposition malienne, comprenant plus d’une dizaine de partis politiques, présentait ses meilleurs vœux de l’année 2016 au président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), à Koulouba. Occasion pour le chef de file de l’opposition malienne, l’honorable Soumaïla Cissé, de fustiger la gestion chaotique du pays au cours des 27 derniers mois. Dans un diagnostic sans complaisance de la situation du pays, Soumaïla Cissé a fait savoir que depuis vingt- sept mois notre peuple attend toujours que l’Etat affirme son autorité, qu’il prenne ses responsabilités en matière de sécurité et de défense du territoire.
« Monsieur le Président de la République, tournés vers 2016, nous devons nous rappeler que 2015 fut une année difficile pour notre peuple confronté à différentes formes d'insécurité, de précarité, de mauvaise gouvernance et surtout de déficit d'Etat. Les épreuves endurées ont contribué à éroder le pouvoir d’achat des populations et créé un malaise dans les régions encore victimes des méfaits de l’occupation dont les conséquences sont toujours présentes. Le pays vit dans une incertitude. Les Maliens ont la nette impression d’une action publique sans but, sans visibilité, d’un exercice du pouvoir qui tourne à vide, de l’absence de réformes et donc de direction. Les Maliens s’interrogent sur le manque d’ambitions de la gouvernance actuelle. Les Maliens ne se reconnaissent pas dans l’Etat tel qu’il fonctionne », a déclaré le chef de file de l’opposition, l’honorable Soumaïla Cissé, président de l’Union pour la république et la démocratie (Urd).

Le chef de l’opposition a aussi ajouté que depuis vingt- sept mois, notre peuple attend toujours que l’Etat affirme son autorité, qu’il prenne ses responsabilités en matière de sécurité et de défense du territoire. Pour Soumaïla Cissé, il est temps de sortir de l’immobilisme actuel et redonner espoir à nos populations. A l’en croire, les Maliens attendent un Etat fort, un Etat solide, stable et juste, un Etat stratège capable de donner une direction au pays. Il a sans ambages souligné que l'opposition républicaine ne cessera jamais de dénoncer les dérives qui menacent dangereusement le fondement et les valeurs de notre République. Une paix juste et durable, a-t-il déclaré, ne peut résulter que d’un véritable dialogue inter-malien. Selon lui, l'opposition demeure attachée à une solution pacifique de la crise du Nord, une solution par le dialogue. « Nous aurions préféré un accord où le principe démocratique de la séparation des pouvoirs dans les régions est préservé. Toutefois, même imparfait, nous avons pris acte de l'Accord que nous considérons comme une étape de la longue quête de paix et de stabilité au Mali. C'est pourquoi nous appelons à la tenue de concertations pour améliorer l'Accord et consolider les conditions de restauration de la paix et de la stabilité. L'opposition dans son ensemble prône la paix, la justice et rejette toute forme de violence comme moyen d’expression, condamne fermement le terrorisme sous toutes ses formes, le trafic de drogues et toutes criminalités en bandes organisées dans notre pays. Près de sept mois, après la signature de l'Accord d’Alger, peu de progrès ont été accomplis dans sa mise en œuvre. La dernière réunion du Comité de suivi de l'Accord d'Alger a tiré la sonnette d'alarme sur les risques d'un enlisement du processus de paix du fait de l'immobilisme du gouvernement. L'opposition attire votre attention sur les risques et les conséquences de l'enlisement du processus de paix », a souligné l’honorable Cissé.

Pour le chef de file de l’opposition, les défis sécuritaires obligent à bâtir une armée forte. «Au cours de l'année 2015, la liberté d'expression chèrement acquise au prix du sang a été fortement chahutée dans notre pays. Vous n'avez pas hésité vous même à vous en prendre nommément à un dirigeant de l'opposition à tort et dans des termes empreints de menaces. Notre vigoureuse réaction, l'indignation citoyenne de nos compatriotes ont démontré l'indéfectible attachement du peuple malien aux valeurs fondatrices de notre démocratie… Il est temps Mr le Président, s'il vous plait Mr le Président : LIBÉREZ l’ORTM! », a-t-il réclamé.

A ses dires, le respect dû à notre peuple, à ses souffrances, à ses sacrifices, nous oblige à tourner la page de la mauvaise gouvernance, des scandales, des surfacturations, à tourner la page de la corruption et de l'impunité. « Il nous faut mettre fin à la gabegie, aux détournements de ressources publiques, à l'abus de biens sociaux. Pour ce faire, l'exemple doit venir d'en haut. Sans bonne gouvernance, il n'est pas possible de construire un État viable. Sans bonne gouvernance, il n'est pas possible de lutter sérieusement contre le terrorisme. Sans bonne gouvernance, il sera impossible de relever les défis et écarter les dangers qui menacent notre pays », a-t-il précisé. Avant de faire savoir que le statut du chef de l’opposition politique doit être opérationnel. En outre, il a souhaité la neutralité de l’armée, de l’administration, de la religion dans le jeu politique.

Aguibou Sogodogo
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Le Républicain N° 4380 du 7/5/2012

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