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Entre nous : Que chacun s’assume !
Publié le vendredi 15 janvier 2016  |  Le challenger
Carte
© Autre presse
Carte du mali
Le pays fait partie de la Communauté économique des États de l`Afrique de l`Ouest (CEDEAO) et de l`Union africaine




La situation dans laquelle le Mali se trouve nous interpelle et devrait nous amener à nous remettre en cause pour sauver ce qui peut l’être avant qu’il ne soit trop tard. Le mal dont souffre notre pays est si sérieux que les ordonnances prescrites par la communauté internationale tardent à le soigner. Ce grand malade qui figurait, il y a quelques années sur la liste des bons élèves de la démocratie en Afrique.
Ayons le courage de le dire, l’autorité de l’Etat est mise à mal ces temps-ci sur fond d’un laisser-aller généralisé. On brave impunément l’Etat dont les responsables voient leur autorité de plus en plus bafouée. Des individus qui sont loin d’être des exemples sur le plan de la moralité se lèvent pour braver en toute impunité l’Etat en proférant des menaces contre les autorités qui croisent les doigts sans broncher. On fait l’apologie du terrorisme et gare à celui qui ose le dénoncer. On ne peut pas se faire entourer des obligés et des courtisans incompétents et affairistes et accepter d’écouter la vérité.
Le problème du Mali n’est ni la Minusma ni la France. C’est plutôt nous, les maliens. La France et la Minusma sont là parce que nous avons conduit, par une gestion irresponsable et désastreuse, le Mali au fond de l’abime. Si nous n’avions pas été incapables de gérer nos différends, il n’y aurait pas eu l’opération Serval encore moins la Minusma.
On ne peut pas et ne doit pas continuer à s’insulter ou à se donner en spectacle alors que les enfants des autres meurent en portant secours à notre pays.
Le changement doit commencer par l’élite dirigeante qui doit donner l’exemple. Selon un adage, « quand on frappe les morts, les vivants prennent peur ». Les dirigeants ont l’obligation de se montrer exemplaires dans la gestion des affaires publiques.
Acceptons donc de se dire la vérité. Arrêtons la fuite en avant qui risque de conduire la nation vers des horizons encore plus obscurs. Arrêtons de magnifier le vol, le mensonge, la démagogie, l’hypocrisie, la médiocrité et autres travers qui faisaient jadis le déshonneur de ce peuple si fier de son passé glorieux. Ayons le courage de changer rapidement et cela, de la façon la plus radicale, nos mentalités. Ça suffit maintenant !
Que les leaders spirituels arrêtent d’instrumentaliser la religion à des fins personnelles et matérialistes. Que les leaders politiques arrêtent de faire la cour aux leaders religieux à des fins électoralistes. Que les dirigeants renoncent à certaines dépenses de prestige pour injecter cette manne financière dans les constructions d’écoles, de centres de santé. Que les « hommes de média » cessent d’être des instruments dociles à des causes douteuses pour livrer la vraie information au peuple pour qui, tout ce qui brille c’est de l’or. Que les juges arrêtent de monnayer les décisions de justice. Que le policier privilégie la sécurité des usagers de la route aux billets de banque. Que l’enseignant se consacre à sa mission sacerdotale. Que les élèves et étudiants croient en la vertu du travail. Que chacun s’assume !
Chiaka Doumbia
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