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Mohamed Diaby, artiste-chanteur à cœur ouvert « Les on-dits selon lesquels je suis homosexuel ne me font ni chaud ni froid… Dieu sait ce que je suis et mes copines aussi »
Publié le vendredi 15 janvier 2016  |  Le Tjikan
Mohamed
© Autre presse par DR
Mohamed Diaby




L’artiste-chanteur, Mohamed Diaby, dans cette interview qu’il nous a accordée nous en dit plus sur sa carrière et sa vie privée. Aussi, il dément la rumeur selon laquelle, il serait homosexuel. Lisez plutôt!
Le Tjikan: Pouvez-vous nous dire qui est Mohamed Diaby ?
Mohamed Diaby : Je suis un jeune artiste Ivoiro-Malien né en Côte-D’ivoire et qui y a grandi. Je suis le fils de Koumba Kouyaté et de Mamadou Diaby. Je suis venu au Mali pour la poursuite de ma carrière musicale.
Qu’est-ce qui vous a poussé dans la musique ?
La musique m’est venue comme ça. Je peux même dire que c’est par le lait maternel que j’ai hérité de la musique car ma mère est une grande griotte depuis la Côte-D’ivoire. Elle Kouyaté. Comme on le dit, les Kouyaté sont des griots et tous les enfants de ma maman font de la musique. Pour moi, c’est un don et c’est venu depuis le bas âge à 8 ans.
C’est la 1ère édition de Case Sanga qui vous a révélé au grand public. Après cette édition, comment votre carrière a évolué?
Effectivement, je suis connu publiquement grâce à Case Sanga. Sinon, bien avant Case Sanga, j’animais des baptêmes, des mariages, entre autres.
Après Case Sanga, je suis allé en Europe. J’étais parti pour une tournée et j’ai vu ma mère dans un état très critique. Etant la seule personne qui m’écoute le plus au monde, j’étais obligé de rester auprès d’elle jusqu’à ce qu’elle guérisse. Elle m’avait aussi demandé de rester auprès d’elle. Rester là-bas m’a permis de collaborer avec des musiciens, des chanteurs et bien d’autres personnes pour améliorer ma musique. Et durant ce temps, j ai fait deux albums qui ne sont pas disponibles au Mali. A cause de la piraterie, ma maison de disque n’a pas voulu que ces albums soient distribués en Afrique.
Souvent, la Chaine II joue deux de mes morceaux qui n’ont pas été distribués en Afrique. Il s’agit de « A gnagamina » qui veut dire, c’est mélangé et « Douhaou » qui veut dire la bénédiction.
Vous parlez de quoi généralement dans vos chansons ?
Un peu de tout. Je parle des hypocrites, des jaloux, de tout ce qui est évident sur terre, de la famine, de la pauvreté et je pense qu’un artiste c’est ça. Un artiste ne doit pas viser un seul thème. Il doit essayer de s’adapter à tout pour que tout le monde puisse trouver son compte dans ses chansons.
Quelle appréciation faites-vous de la musique malienne en général ?
La musique malienne a beaucoup avancé et peut avancer encore plus. Il suffit que les grandes personnes qui ont débuté avant nous cèdent la place aux jeunes, qu’ils les aident à avancer. Dans la musique malienne, il ya plusieurs jeunes artistes talentueux. Mais, ils n’ont personne pour les aider. Moi, c’est l’un de mes combats aujourd’hui. Les grandes personnes ont eu tout dans la musique, mais ils ne veulent pas aider les plus jeunes. Comme on le dit souvent chez nous « Massakelé Kilé te djignèban » c'est-à-dire aucun pouvoir n’est éternel. Si ces anciens de la musique décident d’aider les jeunes artistes, la musique malienne sera le porte-drapeau de la musique africaine inchallah !
Est-ce qu’on peu dire que la musique a changé le destin de Mohamed Diaby ?
Oui ! La musique a beaucoup changé mon destin. L’ancien Mohamed Diaby faisait des cantiques religieux, mais entre temps, j’avais fait des formations en musique au Mali, à Abidjan et en Europe. Donc, cela m’a permis de faire beaucoup de choses que je ne pouvais pas faire avant. Grâce à la musique, je suis connu, j’ai des bons partenaires qui m’aident beaucoup et des gens qui me soutiennent y compris mes fans. Je peux dire que la musique a changé ma vie.
Vous étiez connu au tout début par des chansons religieuses, mais aujourd’hui, on vous voit même dans le Rap. Pourquoi cette métamorphose ?
Je ne fais pas du Rap, mais je fais des Featuring avec les rappeurs. Mohamed Diaby n’a jamais fait d’école coranique. Le cantique religieux me plaisait seulement. Aucun maître coranique ne peut dire qu’il m’a enseigné. La preuve c’est que je ne sais même pas lire le coran. J’ai appris les sourates à travers les radios, les cassettes et le Zikr me plaisait seulement jusqu’à ce que les gens m’appellent Zikri Diaby.
Durant votre carrière, quelles sont les difficultés auxquelles vous avez été confronté ?
Beaucoup, comme au début de toute chose, ce n’est pas facile. Mais, il ya des hauts et des bas. Il faut seulement aimer ce que l’on fait et être fort pour combattre les difficultés. J’ai frappé à la porte de plusieurs personnes. Certains n’ont pas réagi, d’autres m’ont beaucoup conseillé et aidé. Je ne les remercierai jamais assez. Je dis merci à Oumou Sangaré qui m’a beaucoup aidé et qui a beaucoup fait dans ma carrière musicale. Grâce à elle, Mohamed Diaby a su connaître la voie qu’il veut suivre et aussi toute l’équipe de Case Sanga notamment Papa Wane et Ander Baba Diarra les deux initiateurs de Case Sanga. Grâce à eux aujourd’hui, tout le monde parle de Mohamed Diaby parce que dans la vie, il ne faut jamais être ingrat.
Coté sentimental, beaucoup de choses se disent sur vous. Que répondez-vous à ceux qui font circuler ces informations ?
Je leur dis tout simplement de continuer à dire ce qu’ils veulent. Dieu seul sait qui est Mohamed Diaby. C’est pourquoi, je dis dans une des mes chansons qu’une personne qui qualifie une autre d’homo sexuelle ne peut pas le savoir si elle-même elle ne l’est pas.
Depuis tout petit, c’est moi qui faisais tous les travaux ménagers de ma maman étant son benjamin. Aussi, je ne trainais qu’avec les filles, j’attachais même le foulard de ma mère. Ce qu’on raconte sur moi ne me fait ni chaud ni froid. J’ai entendu ces rumeurs. Dieu sait qui est Mohamed Diaby et mes copines savent aussi ce que je suis.
Avez-vous un message à lancer ?
Je demande à nos dirigeants politiques de se donner la main, qu’ils s’asseyent sur la même table pour parler de long et en large. Que nos chefs religieux aussi prient beaucoup pour le Mali, que la jeunesse comprenne que l’avenir du Mali c’est nous et se donne la main pour bâtir le Maliba.
Je terminerai par des vœux. Que l’année 2016 soit la meilleure, une année de paix de longévité et pleins de succès dans tout ce que l’on entreprendra !

Propos recueillis par Fatoumata Fofana
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