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Route Kita-Keniéba en dégradation avancée
Publié le samedi 16 janvier 2016  |  CARREFOUR
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© Autre presse par DR
Une nouvelle route




N’a-t-on pas l’habitude d’entendre les économistes dire que la route préside le développement. Cela est encore vrai lorsqu’on considère le cas du Mali.
En effet, le Mali est un pays continental entouré par sept pays avec lesquels il devrait y avoir des échanges économiques importants par des voies terrestres.
Les gouvernements de l’ère démocratique ont compris cela, c’est pourquoi de Alpha à ATT, le désenclavement a été la priorité principale.
Le Président ATT s’est vraiment investi dans ce secteur. La Route Kita-Keniéba-Saraya, appelée le corridor Sud vers le Sénégal s’inscrit dans ce cadre.
Les travaux de cette route ont commencé en 2009 et ont pris fin en 2012 avant l’avènement de la crise institutionnelle, sécuritaire et humanitaire qu’a connu le Mali. Déjà en juillet 2010, un ingénieur malien exerçant en Guinée et ressortissant de la localité avait alerté l’attention des autorités sur la qualité des travaux dans le journal N° 3136 du Vendredi 2 juillet 2010 du Républicain. Malgré cela, le maître d’ouvrage qui est le Ministère de l’Equipement à l’époque n’a pas jugé nécessaire de prendre cette alerte en compte.
Voilà que trois ans après la fin des travaux le journal l’Inter de Bamako alerte de nouveau sur la dégradation avancée de la dite route combien importante dans le désenclavement du Mali.
Le Ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement est interpellé sur la question. Lisons ensemble ce que l’Ingénieur TIBOU S. DIALLO avait écrit à l’époque.
‘’Les travaux de construction de cette route sont en cours. Deux entreprises sont concernées par lesdits travaux. Il s’agit d’une entreprise Japonaise qui fait les ponts au nombre de 3 et une entreprise chinoise COVEC qui fait les terrassements et la couche de revêtement. Si pour l’entreprise Japonaise, les travaux se font correctement, tel n’est pas cas pour l’entreprise chinoise COVEC.
La qualité des travaux est mise en cause en beaucoup d’endroits par la manière de travailler des chinois.’’
C’est quoi cette tricherie démasquée ?
En effet, dans les cahiers de charge, il est dit que le compactage du remblai se fera par couches successives de 20 cm sur une épaisseur totale de 60 cm.
Malheureusement, tel n’est pas le cas, depuis le démarrage des travaux. La couche de remblai est compactée à une seule fois sur une épaisseur de 60 cm. Toute chose qui a comme conséquence de produire une couche de base moins compactée, donc présentant des poches par lesquelles l’eau infiltre à partir de la terre naturelle d’en bas, provoquant un gonflement de la couche de fondation tout en anéantissant sa capacité de portance. Ensuite des pointes faibles se créent et s’élargissent avec le passage des véhicules. Ce phénomène aura pour conséquence de détruire la route en un temps record.
Autre phénomène observé dans les travaux, c’est la stagnation de l’eau au bas des remblais qui produira à la longue les mêmes résultats que ceux précédemment décrits. Ces mauvaises façons de travailler rapportent à l’entreprise en plus de sa marge bénéficiaire les 2/3 du montant prévu pour ce poste de terrassement. Car au lieu de faire 3 séries de compactage sur une longueur de 200 km, l’entreprise n’effectuera qu’un seul passage, ce qui lui fait une économie en gasoil, en temps d’utilisation des engins, en nombre d’essai à réaliser sur la plateforme, en salaire des ouvriers, etc.
Au bas mot, sur le marché de 30 milliards, l’entreprise réalisera à ce rythme une économie de 10 milliards environ en plus de sa marge normale. La Direction Nationale des Routes est accusée d’être complice de l’entreprise imperturbable sur la question. Dans le même milieu, on rapporte que cette manne financière est partagée entre les responsables nationaux du Ministère de l’Equipement et de la Direction Nationale des Routes. Chacun de ces responsables sait ce qui se passe, sans réagir. Ce qui confirme à notre avis qu’il y a une OMERTA dans cette affaire.
Il ya lieu de faire une contre-expertise sur ces travaux de terrassement si le Mali veut rester crédible aux yeux des bailleurs de fonds. Sinon les spécialistes du domaine pensent informer ces derniers sur la question si le Mali ne prend pas ses responsabilités.
Comment se fait-il que les responsables nationaux du Ministère de l’Equipement et la Direction Nationale des routes et COVEC continuent à tromper le peuple malien ?
L’un des cas de tromperie, c’était la route Bamako-Kangaba à propos de laquelle, ATT, au cours de sa traditionnelle causerie BARO, a vilipendé le Maire de Bancoumana pour avoir réclamé son dû à l’entreprise COVEC parce que les textes de la décentralisation et l’Arrêté d’exonération établis pour lesdits travaux le prévoyaient ainsi. Par des « arguments fallacieux », ils ont tronqué les informations à l’endroit du président ATT qui, par la suite, n’a rien voulu comprendre. Alors que, en fait, c’est COVEC qui a traduit le Maire en justice pour avoir réclamé les taxes relatives aux matériaux de carrière à l’entreprise, et pour la première fois que la justice malienne a bien tranché, c’est COVEC qui a perdu le procès-ce fut un tôlé lorsque le Maire a voulu exécuter la grosse. Voilà ce qu’on a rapporté à ATT : le Maire a fait arrêter les travaux de la route Bamako-Kangaba. Il aurait été plus responsable que les techniciens disent tout simplement que COVEC doit payer les taxes relatives aux matériaux de carrière. Voici comment la COVEC triche pour renflouer les poches des responsables nationaux des Routes et du Ministère en charge des travaux de route. Le Président ATT s’est investi depuis son arrivée au pouvoir pour faire du Mali un pays désenclavé intérieurement et extérieurement à travers son programme de développement économique et social (PDES). Mais, force est de reconnaitre aujourd’hui que les travaux qui se déroulent un peu partout avec COVEC méritent une contre-expertise pour en avoir le cœur net et la tête haute auprès des bailleurs de fonds. Dans la parution N°2893 du mardi 29 juin 2010 du journal Info-Matin, Sekouba SAMAKE disait par rapport à l’état de dégradation de la route Diéma-Kayes que l’état Malien restait entièrement responsable, du fait du choix opéré à l’époque.
La route Bamako-Ségou est un autre cas.
Il faut rappeler que le 7 décembre 2015, la tournée du Président I.B.K dans la région de Ségou a été une occasion pour le Maire et le Ministre de l’Equipement de dénoncer la dégradation accélérée de la route Bamako-Ségou non encore réceptionnée. Le Maire a surtout insisté sur la mauvaise qualité de la dite route. On peut comprendre le souci du Maire qui n’est qu’un simple bénéficiaire de l’infrastructure ; ce qui est étonnant, c’est le cas du Ministre KOUMARE en tant que Maître d’Ouvrage. Il devrait faire des investigations poussées et situer les responsabilités avant d’aller dénoncer la qualité des travaux au même titre que le Maire.
Cette dénonciation faite par lui ne le dispense pas d’établir les responsabilités et de faire un compte rendu au peuple malien qui a fondé beaucoup d’espoir sur cette route qui dessert au moins cinq régions du Mali.
En outre, il doit expliquer quelles sont les dispositions prises pour éviter le même sort aux futures infrastructures à construire.
Nos Gouvernements doivent toujours avoir en tête qu’ils doivent rendre compte de tous les actes posés au nom du peuple malien. Ce nouveau concept contribue à la qualité de la Gouvernance et de l’Etat de droit. Les honorables élus de Kita et Keniéba doivent interpeller le Ministre.

Seydou DIARRA
Source: Journal CARREFOUR
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