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Algérie-Mali : Le processus de paix mis à rude épreuve
Publié le dimanche 17 janvier 2016  |  impact24.info
Cérémonie
© aBamako.com par DR
Cérémonie de signature de l`accord de paix au Mali.
Bamako, le 20 juin 2015 au CICB. La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé à Bamako l’accord de paix entériné le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale.




Une réunion consultative de haut niveau des membres du Comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du Processus d’Alger, se tiendra, lundi à Alger, pour l’évaluation du processus de mise en œuvre de cet accord, a indiqué l’APS.
Le ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères et de la Copération internationale, Ramtane Lamamra, a convié, à cette rencontre, outre les représentants des trois parties signataires, à savoir le gouvernement, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) et la Plateforme d’Alger, les membres de la Médiation internationale qui compte entre autres le Niger, la Mauritanie, le Burkina Faso, le Tchad, le Nigeria, la France, les Etats-Unis, l’ONU-Minusma, l’ UA-Misahel, la Cedeao, l’UE et l’OCI.

Les représentants des trois autres membres permanents du Conseil de sécurité (Chine, Russie, Royaume-Uni) ainsi que du Canada, actuellement chef de file des Partenaires techniques et financiers du Mali (PTF), ont également été conviés à y participer en tant qu’invités, comme le prévoit l’accord, selon la même source.

Une réunion formelle de l’équipe de médiation doit avoir lieu dans la matinée de la journée du lundi pour «procéder à un examen rigoureux des avancées ainsi que des difficultés rencontrées dans la mise en œuvre de l’accord».

Une si jeune paix et des inquiétudes !

Sept mois se sont écoulés, en effet, depuis la signature de l’accord, une période estimée «suffisante» pour faire le point sur le chemin que les parties signataires ont parcouru ensemble, avec l’accompagnement de la communauté internationale, sur la voie du retour de la paix et de la consolidation de la réconciliation au Mali.

Trois principaux objectifs sont assignés à ces consultations : procéder à une évaluation «objective» de l’état et des perspectives du processus de paix, accélérer le processus de mise en œuvre de l’accord et assurer aux instances de suivi toute l’efficacité recherchée, dans l’esprit et la lettre des dispositions pertinentes de l’accord.
Intervenant avant la tenue du sommet de l’Union africaine qui sera saisi de cette situation au titre des questions de paix et de sécurité à travers le continent, cette «nouvelle séquence de dynamisation de l’œuvre de paix» au Mali est dictée par des inquiétudes exprimées par le Conseil de sécurité dans son dernier rapport quant aux délais de mise en œuvre de nombreuses mesures de l’accord de paix, en rappelant l’urgence de corriger la situation afin de ne pas défaire les progrès déjà réalisés dans ce sens.

La première mesure concerne l’opérationnalisation des patrouilles mixtes et du cantonnement devant notamment permettre d’inverser la dynamique sécuritaire car la progression du déploiement de patrouilles conjointes de sécurité dans le nord du pays est lente et bute à un manque de coordination flagrant entre les parties signataires de l’accord, la Minusma et le nouveau représentant du secrétaire général de l’ONU dans la région, Mahamat Salah Annadif, en remplacement de Mongi Hamdi.

Des réformes sur fond d’actes terroristes

Des réformes des institutions sur le long terme doivent également débuter et s’effectuer de manière inclusive, recommande le Conseil de sécurité non sans avertir que la responsabilité d’instaurer une paix durable au Mali revenait d’abord au gouvernement malien et aux groupes armés des coalitions Plateforme et CMA.
La recrudescence des activités terroristes mettent à mal les engagements pris par les parties signataires. La confiance s’effrite de jour en jour entre les différents acteurs engagés dans la difficile quête de la paix au Mali. Et seul l’Etat semble se satisfaire de cette situation «léthargique», commentent des observateurs africains.
Dans son adresse à la Nation à l’occasion du nouvel an, le Président malien Ibrahim Boubacar Keïta se réjouissait du processus de paix : «Revenant à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation, l’on peut constater que le Comité de suivi de l’accord (le CSA) et le Comité transitoire de sécurité (le CTS), principales structures préconisées par l’accord, ont été effectivement mises en place. Le processus de Démobilisation, désarmement et réinsertion (DDR) a également démarré. L’œuvre de réconciliation nationale a pris son envol décisif, avec la mise en place consensuelle et inclusive de la nouvelle Commission Vérité, Justice et Réconciliation (la CVJR). Celle-ci sillonne déjà le pays et ses travaux avancent à un rythme satisfaisant».

Sur le terrain, le Comité de suivi de l’accord est confronté à de graves problèmes notamment la problématique de la composition de ses membres qui n’est toujours pas tranchée et l’absence d’un budget et les cantonnements.

L’échec de la dernière session du Comité de suivi, les 16 et 17 décembre dernier, et l’ultimatum posé par la Plateforme et la CMA qui ont exigé, depuis la signature de l’accord d’Alger, la tenue d’une conférence d’entente nationale pour débattre de la refondation de l’architecture institutionnelle globale du Mali, ne sont pas en reste.

L’accord est en péril», crient des politiques maliens. «Le cantonnement n’est toujours pas effectif; le comité de suivi piétine; l’administration n’est toujours pas de retour; des milliers d’enfants sont privés d’école; les centres de santé ne fonctionnent pas; les réfugiés tardent à regagner leur foyer». Le processus de paix glisse-t-il vers l’inconnu d’autant que les récentes activités des groupes terroristes font peser de sérieuses menaces sur le Mali ?

En attendant le résultats de la dixième session du Comité bilatéral stratégique algéro-malien sur le Nord du Mali qui se tient aujourd’hui sous la co-présidence des chefs de la diplomatie des deux pays, et la réunion consultative de haut niveau des membres du Comité de suivi de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali attendue demain à Alger, le nord et le centre du Mali s’essoufflent face à la menace terroriste d’obédiences diverses.

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