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Konimba Sidibé, un Agrégé en économie aux Investissements
Publié le lundi 18 janvier 2016  |  Le 22 Septembre




Parmi les 4 nouveaux ministres du 3ème Gouvernement Modibo Kéita, figure Konimba Sidibé, un Pr agrégé en économie. C’est un homme très rigoureux et très intransigeant sur l’observation des règles de bonne gouvernance. C’est aussi un homme politique expérimenté, qui a commencé sa carrière par les mouvements estudiantins à Paris, jusqu’au mouvement démocratique, où il participé à la lutté contre le pouvoir militaire.
Konimba Sidibé est né le 18 octobre 1956 à N’Djiballa, dans le cercle de Dioïla, à environ 150 km de Bamako. Sa maman, Ba Fanta Sangaré, plus connue sous le sobriquet de Nya, disparaitra en 1979, alors que le jeune Konimba n’avait que 23 ans. «Une douleur insoutenable» avoue-t-il encore aujourd’hui, 34 ans après.
Douze ans plus tard, en 1991, son père, l’Adjudant Bakary Sidibé, un ancien combattant de la seconde guerre mondiale, décédera à son tour, laissant derrière lui un homme de stature nationale, qui occupera de hautes fonctions, comme Ministre du Contrôle Général d’Etat, chargé de l’audit de la gestion des ressources publiques.
Il avait alors à peine 35 ans. La légende locale, qui prétend que l’enfant né après des jumeaux est doté de pouvoirs surnaturels, lui permettant de réaliser de grandes choses, serait-elle en voie de revêtir la forme d’une réalité intangible?
Participant à l’historique Conférence Nationale (29 juillet – 12 août 1991), Konimba Sidibé s’est révélé grâce à ses interventions pertinentes, dénonçant la gabegie et la corruption qui caractérisaient alors la conduite des affaires publiques. Ce qui lui a valu d’occuper, durant la transition démocratique (91 – 92), le ministère chargé du Contrôle Général de l’État, pour assainir la gestion des affaires publiques.
Il démontra brillamment la défectuosité du système de contrôle de l’État malien et livra un combat héroïque, et sans complaisance, contre les auteurs de détournements de biens publics, tant et si bien qu’on le baptisa spontanément «Ministre ko-kadjé» (ko-kadjé, en bambara signifiant «laver blanc»).
En 1995, Konimba Sidibé et d’autres compagnons de lutte, quittent le CNID Faso Yiriwa Ton pour fonder le PARENA. Un an auparavant, il avait créé «Koni Expertise», un cabinet d’études, de conseil et d’assistance à des structures publiques et privées, qui lui permettra de procéder à une exploration approfondie des réalités économiques et sociales du Mali et, par là-même, d’avoir une perception réelle et pointue des problèmes de gouvernance du pays.
Avant la création de son cabinet de consultants, il officiait déjà dans divers établissements d’enseignement supérieur maliens, depuis 1985. Aujourd’hui encore, il dispense des cours de Contrôle de gestion à l’Ecole Supérieure de Gestion (ESG) de Bamako, dont il est l’un des promoteurs.
À la faveur de la grave crise politico-sécuritaire qui agite le Mali depuis janvier 2012, Konimba Sidibé et certains proches, indignés par le cafouillage généralisé dans la vie de la Nation, décidèrent d’investir le champ de la société civile malienne, avec la création de l’association Djoyoro Fa, «pour contribuer à la reprise en mains de leur destin par des citoyens, pour bâtir, dans le respect de l’Etat de droit et dans la transparence, l’intégrité et la justice sociale, un Mali prospère».
Les objectifs de Djoyoro Fa visent, en toute logique, à «contribuer à la formulation d'une vision et d'un projet de société progressiste pour le Mali, soumettre la gestion publique à un contrôle citoyen efficace, contribuer à placer au cœur de la gestion des affaires publiques l’intérêt général, l’intégrité, l’honnêteté, le patriotisme, la compétence, le mérite et l’obligation de rendre compte».
Selon Konimba Sidibé, pour être harmonieux et échapper à la tentation des dérives totalitaires, le fonctionnement d’un État a besoin d’une société civile forte et responsable, en mesure d’exiger des comptes sur la gestion des biens publics de la part de l’administration. «Je suis convaincu que, sans une société civile forte, capable d’être exigeante vis-à-vis des dirigeants, de s’opposer aux mauvaises pratiques, il n’y a pas de solution. Partout dans le monde, quand les dirigeants n’ont pas de comptes à rendre à qui que ce soit, on n’a pas de réussite. L’homme est naturellement tenté par la facilité, le gain facile. C’est pour cela que Djoyoro Fa va exister et continuer son combat».
En avril 2013, il rompt avec le PARENA et s’en explique: «je crois que tous ceux qui ont suivi mon parcours politique, ces dix dernières années, se sont rendu compte qu’il existait un véritable décalage entre mes prises de position politiques et les actions que je menais par rapport à mon parti.
J’ai cru que c’était une situation qui avait duré assez longtemps et qu’au bout du compte, à partir d’un certain moment, ça devenait difficile, puis impossible à assumer. C’est avec beaucoup de regret que j’ai dû mettre fin à un compagnonnage vieux de plus de 30 ans avec certains camarades du PARENA, avec lesquels je me suis battu, depuis que j’étais étudiant jusqu’à maintenant.
Ce départ a eu lieu dans le respect des uns et des autres, dans la dignité, sans insulter qui que ce soit. Nous avons fait de belles choses ensemble, je pense que le compagnonnage était devenu très difficile».
La décision de créer une nouvelle formation politique ne se fera pas attendre et interviendra quelques jours après. Le 20 avril 2013, le Mouvement pour un Destin Commun (MODEC) était porté sur les fonts baptismaux, pour mener «la bataille pour un nouveau type de gouvernance dans ce pays». Présidée par Konimba Sidibé en personne, la direction du parti comprend 35 membres, élus pour un mandat de quatre ans, renouvelable une seule fois, y compris le poste de Président du parti.
Youssouf Diallo
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