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Mise en œuvre de la Résolution 1325 au Mali : Le plan d’actions National est lancé
Publié le lundi 18 janvier 2016  |  L’Essor




Adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 31 octobre 2000, cette Résolution constitue une norme internationale innovante qui demande la pleine et égale participation des femmes dans toutes les initiatives relatives à la paix et à la sécurité
Le Plan d’actions national du Mali pour la mise en œuvre de la Résolution est financé à hauteur de plus de 9 milliards de FCFA. Le financement est assuré par un panier commun dit « basket fund » auquel contribuent la MINUSMA, l’ONU-Femmes, les Royaumes de Suède et des Pays-Bas.
Les responsables d’organisations féminines du Mali, et singulièrement celles œuvrant pour le bien-être des populations victimes de la crise politico-sécuritaire, ont procédé jeudi dernier au lancement du Plan d’actions national 2015-2017 pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité. Ce Plan d’actions élaboré et lancé à l’issue d’un atelier technique de trois jours tenu à Bamako, fait partie des mécanismes de suivi de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.
La MINUSMA, à travers son Unité genre et l’ONU Femmes, en partenariat avec le ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille et les associations de femmes, ont apporté leur appui à l’élaboration du Plan d’actions national de mise en œuvre de la Résolution 1325. Adoptée par le Conseil de sécurité des Nations Unies le 31 octobre 2000, cette Résolution constitue une norme internationale innovante qui demande la pleine et égale participation des femmes dans toutes les initiatives relatives à la paix et à la sécurité. Elle comporte quatre axes que sont la participation, la prévention, la protection et le relèvement économique et communautaire.
S’exprimant au cours de la cérémonie de lancement, Koen Davidse, le Représentant spécial adjoint en charge du pilier politique de la MINUSMA, dira que « dès son adoption, la Résolution 1325 a constitué la base des mandats des opérations de maintien de la paix qui ont intégré l’approche genre dans l’ensemble de leurs activités ».
Il a de ce fait rappelé une dimension essentielle de la Mission qui est de « veiller à ce que les femmes participent activement aux processus de paix, y compris le processus de désarmement, de démobilisation, de réintégration et de la réforme du secteur de la sécurité ; aspects importants de la mise en œuvre de l’Accord de paix ».
Pour Koen Davidse, « le Plan d’actions Malien est un plan exemplaire, parce qu’il établit un cadre pratique, avec des activités spécifiques, pour la mise en œuvre de l’agenda Femmes, Paix et Sécurité dans le contexte particulier du Mali ». Il a salué son adoption par le gouvernement, voyant en cela « une preuve importante de la volonté du pays à collaborer pleinement avec les femmes en tant que partenaires dans le processus de consolidation et de maintien d’une paix chère à toutes et à tous ».
A sa suite le ministre de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille a indiqué que la crise du Nord a exposé les femmes et filles à des « styles de fragilité et d’insécurité qui représentent une des plus grandes menaces de notre pays ».
Premières victimes d’actes de violences de toutes sortes, les femmes considèrent que leur implication aux mécanismes de dialogue est capitale pour parvenir à un consensus politique pour la paix, la sécurité et le développement, traduit dans l’Accord issu du processus d’Alger. Il importe de ce point de vue d’accentuer la participation des femmes à l’édification de la paix et de la cohésion sociale au Mali et surtout de prendre en compte leurs besoins spécifiques dans le processus de paix, de sécurité et de reconstruction post-crise.
Dans ce sens, une Journée « Portes ouvertes » sur la R. 1325 est prévue à la fin du mois de janvier, afin de permettre aux femmes de présenter leurs priorités d’actions au Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies au Mali et chef de la MINUSMA.
Les lignes d’action du Plan 2015-2017 portent sur cinq axes : la prévention des conflits et des violences basées sur le genre, la protection et la réhabilitation des victimes, la participation et la représentation des femmes dans les instances de décisions, la promotion du genre et de l’autonomisation des femmes et enfin la coordination et le suivi-évaluation. Ce Plan sert désormais de cadre unique de référence à tous les acteurs engagés dans la prise en charge et le traitement de toutes les formes de violences à l’égard des femmes maliennes, ainsi que la création de conditions favorables à leur plein épanouissement.
Parlant au nom des femmes de toutes les sensibilités et associations du Mali, Me Saran Keita, présidente du Réseau Paix et Sécurité des femmes de l’espace CEDEAO demande de « faire de la R. 1325 un instrument majeur de la gestion du contexte post-crise que vit le Mali ». Ce point de vue est partagé par l’ensemble des partenaires techniques et financiers qui ont accepté de mettre, dans un panier commun, leur contribution au Plan dont le financement est estimé à 9,3 milliards de Fcfa.
Une large part de ce montant est consacrée au premier axe du Plan, à savoir la prévention des conflits et des violences basées sur le genre. Après avoir salué la MINUSMA pour ses efforts visant la promotion de la femme, l’avocate a ajouté que « l’application de la R. 1325 permettra sans nul doute l’émergence du Mali au rang des pays champions de l’application des conventions ». Le Plan sera mis en œuvre sur la base d’un partenariat multi-acteurs composé non seulement du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, des départements ministériels et institutions nationales concernées par la R. 1325, des organisations de la société civile malienne mais aussi des partenaires techniques et financiers dont la MINUSMA qui va participer aux travaux du Comité de coordination et de suivi à mettre en place.
Rappelons que l’Assemblée nationale a adopté le 18 décembre 2015 une loi instituant des mesures pour promouvoir le genre. Cette loi accorde 30% des postes aux femmes dans les instances électives et nominatives.

(Source : MINUSMA
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