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Fraudes présumées à la législative partielle d’Ansongo : L’URD saisit la Cour constitutionnelle
Publié le mardi 19 janvier 2016  |  Le Prétoire
Troisième
© aBamako.com par A.S
Troisième congrès ordinaire du parti l’Union pour la République et la Démocratie (Urd)
Les samedi 22 et dimanche 23 novembre 2014, le parti l’Union pour la République et la Démocratie (Urd) a tenu les assises de son troisième congrès ordinaire au Palais de la Culture Amadou Hampâté Ba




Pour avoir décelé des fraudes massives lors de l’élection législative partielle à Ansongo, l’Union pour la République et la démocratie (URD) a animé une conférence de presse le vendredi 15 janvier 2016, à son siège.
Arrivée en tête au 1er tour de l’élection partielle du 10 janvier 2016, l’URD conteste les chiffres annoncés par le gouvernement. Pour le mandataire national du parti de la poignée de mains, Dr Befon Cissé, et Abdoul Malick Diallo, élu URD à Anssongo, n’eussent été les fraudes, le RPM, parti au pouvoir, ne serait pas au second tour. Il serait disqualifié dès le 1er tour. Dans son témoignage, l’élu dira que cette élection a été caractérisée par des fraudes massives et des bourrages d’urnes orchestrés par le RPM.
“Quand, dimanche, j’ai reçu une partie des résultats, j’ai été effaré de constater certaines choses. Au constat, dans le village de Téssit, nos délégués nous ont ramené les récépissés, l’URD avait 512 bulletins et 2574 bulletins pour le RPM. A 6h du matin, on nous dit que le RPM a 6060 et 170 seulement pour l’URD. Sur les 28 bureaux, il n’y a que 9 où nous avons pu avoir des délégués. Le système est ceci: le Sous-préfet arrive, il loue des motos et donne aux présidents de bureaux de vote qui sont favorables au candidat du parti présidentiel avec tous les matériels de vote pour aller sur son site. Il s’agit d’une marre où il n’y a pas de village. Les gens sont partis en pâturage. Et le président du bureau peut se mettre n’importe où. Le temps que nos délégués cherchent le président, il a disparu et nos délégués ne l’ont vu qu’à 18 h, revenant avec les récépissés signés. C’est comme cela que la fraude est organisée. Même les 9 bureaux dans lesquels on avait des récépissés, les résultats ont été changés. Par exemple, à Bakale, on avait 100 bulletins, et à 6 h du matin, on s’est retrouvé à 0. C’est la même chose qui s’est passé dans les autres localités», a déclaré le député Abdoul Malick Diallo.
Au-delà de tout cela, ajoute-t-il, j’ai procédé au contrôle de cohérence. Mon village, Bassigourma, beaucoup plus scolarisé et où les gens sont plus avisés qu’à Tessit sur le vote, avec ses 4000 électeurs, seulement 52% ont été mobilisés. Le taux d’erreur est de 3% contre 0,6% à Tessit. Aussi, à Tessit, sur les 28 bureaux, le RPM seul a-t-il fait le plein dans 20 bureaux, affirme le député Diallo. En plus, précise-t-il, «dans mon contrôle de cohérence, j’ai calculé. L’électeur le plus avisé prend 2 mn 10s et le moins avisé prend 5 mn pour voter. Soit une moyenne de 3 mn par électeur. Mais, dans un bureau de vote, on donne 430 votants au RPM. Or, sur la base de données que j’ai susmentionnées, pour obtenir 430 voix dans un bureau de vote, il faut plus de 13 heures de temps. Tandis que le vote se fait en 8 heures de temps», est-ce que cela est possible, s’interroge-t-il.
Ces contrôles de cohérence me font dire qu’il y a bourrage d’urnes et du faux. Dans le nord, il y a toujours bourrage dans les communes nomades. Il faut l’arrêter, ou il faut créer deux Républiques. Afin qu’un sédentaire ne parte plus en compétition avec un nomade, sinon les règles sont faussées à la base. «Autre exemple au nord, on a vu un élève de 8ème année président de bureau et son accesseur, un enseignant du second cycle à la retraite. Même si c’est la loi, ce n’est pas décent», s’indigne Abdoul Malick Diallo. «Quand je suis arrivé, rappelle-t-il, on faisait tout pour me chasser d’Ansongo. Ils ont fait répandre la rumeur qu’on m’a enlevé. Sur la base de ces rumeurs, le gouverneur et le CB me demandent de retourner à Bamako au motif que je n’étais pas en sécurité. Mais, je suis resté. Quand j’ai appelé Serge Daniel de RFI pour lui parler de tout cela, j’ai reçu des coups de fils me menaçant de mort. Au motif que je suis en train de menacer le député de Tessit. Dans quelques jours, tu vas voir ce que tu vas voir», dira Diallo.
Pour sa part, Dr Befon Cissé, le mandataire national de l’URD, enfoncera le clou. Il ajoutera que dans certaines localités, il y avait plus de votants que de nombre inscrits. A titre d’exemple, il a cité KOKO1, où il y avait 299 votants pour le RPM contre 296 inscrits. Outre cela, Befon Cissé se demande comment l’administration s’est permise d’annoncer les résultats non centralisés et sans le nombre de bureaux de vote. Quand à Me Demba Traoré, il a indiqué qu’au regard des violations des dispositions de la loi électorale, l’URD a saisi la Cour constitutionnelle d’une requête aux fins d’annulation des opérations de vote à Tessit et dans toute la commune. En réponse aux confrères sur un éventuel boycott du second tour au cas où les requêtes de l’URD ne seront pas prises en compte par le juge constitutionnel, les responsables de l’URD ont affirmé qu’ils aviseront au moment opportun.
Oumar KONATE
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