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Mali: Pays corrompu jusqu’au Palais présidentiel
Publié le vendredi 18 janvier 2013  |  L'enquêteur




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La classe politique malienne devra tout prendre ou ne rien prendre du tout ! Pour illustrer notre propos, nous publions in extenso quelques extraits de l’article du diplomate français de haut rang, Laurent Bigot, publié par le blog « ouest France.fr » le 07 juillet 2012: « Mali: pays corrompu jusqu’au Palais présidentiel »

« Le pays s’est effondré sur lui-même », c’est le titre sulfureux d’un article publié par le blog de « ouest france.fr » le 7 juillet. Il s’agit de récit d’un diplomate qui passe pour un connaisseur du Mali. Il parle d’une population désemparée, d’une classe politique, d’une armée, bref d’un Mali tel que des Maliens le verraient comme une insulte. Ce qui est commenté comme étant « la réalité du Mali racontée, sans langue de bois » est un récit incroyablement cruel et cruellement raconté par un diplomate du Quai d’Orsay.

« Mes propos seront plus libres et il faut aller au delà de la position du Quai d’Orsay qui est connue » dit-il en préambule.

Laurent Bigot, sous-directeur Afrique au Ministère des Affaires étrangères. Situation dans le temps, c’est début juillet. Lieu de la déclaration : à l’IFRI (Institut Français des Relations Internationales). Commentaire sur l’article : « ce que nous n’avions pas voulu voir », écrit le reporter. Il s’agit en réalité, de « propos méprisants et peu diplomatiques », à l’endroit du Mali, de sa classe politique et de son armée, à ce titre le message a irrité des hommes politiques maliens qui nous l’ont fait savoir. Certains ne manqueront pas d’en saisir la représentation diplomatique de France à Bamako.

Pour Laurent Bigot, ce diplomate du Quai d’Orsay, parlant du Mali, il s’agit d’un « pays corrompu jusqu’au Palais présidentiel ». « Plus d’armée, plus de classe politique ». « Une population désemparée pour laquelle la religion est de plus en plus un recours par rapport au modèle démocratique ». Une zone de non droit où prospère le terrorisme. Tombouctou, bastion des groupes affiliés à Al-Qaida et l’une des plaques tournantes de la drogue en provenance de l’Amérique du Sud vers l’Europe. Dans le cadre du séminaire sur le Sahel organisé par le Programme Afrique de l’Ifri, Laurent Bigot, sous-directeur Afrique Occidentale au MAE, est intervenu le 2 juillet 2012 sur le thème « Les défis du Sahel : vue de Paris ».

Le président est coopté !

… »Aucun parti politique malien n’aurait pu mobiliser 50 000 personnes comme le Haut Conseil Islamique l’a fait pour protester contre la réforme du code de la famille » dit Laurent Bigot pour montrer que certaines organisations musulmanes sont extrêmement puissantes dans la société malienne.

« Les populations ont de bonnes raisons de s’éloigner du modèle démocratique et de recourir à la religion».

« Les 2/3 du territoire échappent à la souveraineté de l’Etat malien » ;

« La zone Nord était déjà largement administrée par les réseaux de trafiquants, notamment narcotrafiquants » ;

Le propos de Laurent Bigot qui n’a pas laissé les Maliens indifférents suscitera certainement des réactions à la dimension de leur blessure.
« Toutes les conditions menant à l’effondrement du Mali étaient réunies. Contrairement à l’opinion généralement émise, le Mali n’était pas un Etat exemplaire dans la sous-région. On assiste simplement aujourd’hui à l’effondrement d’une façade qui met à nu un pays qui souffrait de plusieurs maux :
-corruption endémique remontant jusqu’au palais de Koulouba (c’est-à-dire jusqu’au président ATT (Amadou Toumani Touré)), trafic divers
-Economie qui reposait essentiellement sur l’informel
-Un modèle démocratique malien qui n’était en réalité qu’un leurre car le Mali est une ‘démocratie de de façade’ où le président est coopté : « on sait que c’est l’ancien président Alpha Omar Konaré qui a choisi ATT en 2002» dit le diplomate.

A l’issue du premier tour ATT arrive en tête en 2002, avec une marge de 1% devant Soumaïla Cissé, dans un mouchoir de poche.

Et la commission électorale annule 500000 votes, environ 10% du corps électoral. Pour 300000 votes de plus on a déclenché le feu sur Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire l’année dernière. (…) Il y a eu des manipulations pour que ce soit Soumaïla Cissé et non Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) qui arrive en seconde position, car il était plus facile pour ATT de le battre que de battre Ibrahim Boubacar Keita.

Des missions d’observation des élections étaient là, mais on s’est contenté des résultats. (…) En 2007, rebelote. ATT est élu dès le premier tour avec près de 70% des suffrages et un taux de participation de 30%, ce qui veut dire que 21% des électeurs maliens l’ont choisi. Cela fait une légitimité extrêmement faible. Et même sur ce scrutin, nous savions très bien que les fraudes ont été très importantes. C’est ça, la démocratie malienne.» a déclaré le diplomate lors d’un colloque à l’Institut français des relations internationales (Ifri), selon des propos rapportés par Slate Afrique.

« Une classe politique qui se bat encore pour entrer au gouvernement »

«Seule la façade est tombée et les déterminants de la crise étaient là depuis longtemps: corruption impliquant toutes les sphères, au plus haut niveau, jusqu’au palais présidentiel de Koulouba, une économie largement informelle (…), des trafics en tout genre. (…)

«C’est pathétique, le discours de la classe politique malienne est pathétique! Pas un homme ne sort du lot… Les deux tiers du territoire échappent à la souveraineté de l’Etat malien et on a une classe politique qui se bat encore pour entrer au gouvernement», fait savoir ce responsable au Quai d’Orsay. Le Burkina qui mène des médiations tout azimut dans la sous-région n’est pas élément étranger dans les dites crises. Notamment les crises ivoirienne et malienne. Il ne manque de relever, sur la base d’informations en sa possession, que le Burkina Faso pourrait être le prochain pays à s’écrouler. Le Burkina, «élément perturbateur dans la médiation qui a aggravé la crise au Mali» en imposant l’actuel gouvernement de transition, selon lui, pourrait être le prochain à s’effondrer

-Les mauvaises conditions de vie dans le Nord ne concernaient pas seulement les Touareg, qui jouissent d’une bonne popularité en France, mais aussi les autres communautés, dont les conditions de vie n’étaient pas meilleures etc. L’islam radical peut prendre racine dans la société du fait des mauvaises conditions de vie et de la pauvreté des populations qui peuvent y trouver un recours
-Par ailleurs, la classe politique malienne n’est pas prête à se mouiller pour sauver le Mali, et aucune personnalité forte n’émerge à travers cette crise. Même avec la situation actuelle au Mali, les hommes politiques maliens ne pensent qu’à entrer au gouvernement.

Le Burkina, prochain pays à s’effondrer

«Ce n’est pas passé loin il y a un an (lors de la mutinerie des militaires, ndlr), ça peut tout à fait se reproduire. Il n’y a pas d’armée, pas de classe politique, une société civile plus ou moins organisée et surtout une économie en coupe réglée par le clan présidentiel, une corruption qui dépasse l’entendement, une implication dans les trafics de la sous-région jusqu’au proche entourage du président», dépeint-il la situation au pays dit des hommes intègres.

Faisant ainsi le procès du pays de Blaise Compaoré qui selon ses dires n’est pas loin de basculer. Il estime à juste titre pour lui donc que le Burkina Faso sera le prochain Etat à s’effondrer après le Mali. Une intervention du diplomate français qui continue de faire jaser. Surtout au pays des hommes intègres, où les autorités n’ont pas manqué récemment d’élever une protestation auprès de l’ambassadeur de France à Ouaga, le Général Emmanuel Beth.

Conclusion

Pour le dirigeant du Quai d’Orsay, on peut reprocher à la France «un sentiment de supériorité et une paresse intellectuelle» qui l’ont empêchée de faire la bonne analyse de la situation, mais il n’est pas question de tenir l’ancienne puissance coloniale pour responsable de ce délitement : «Si les Africains veulent la démocratie, c’est à eux d’en payer le prix (…) C’est votre pays, souverain depuis 50 ans. Il faut arrêter de dire que c’est la faute aux anciennes puissances coloniales. Tout ça c’est de la foutaise! Les choses ont bien changé, heureusement. Plus de la moitié de la population n’a pas connu l’époque coloniale.»

Rassemblés par ABD

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