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Industrie : Quand le Mali s’éveillera…
Publié le lundi 25 janvier 2016  |  le repere




A N’Gabakoro-Droit, environ 22 km à l’Est de Bamako sur la route de Koulikoro, se dresse l’unité industrielle Malicâble, inaugurée en novembre 2015. Cette usine qui fonctionne depuis deux ans est le symbole d’une renaissance industrielle du Mali où des unités industrielles se sont multipliées en moins d’un an. Spécialisées dans la fabrication de câbles et fils électriques au Mali, Malicâble et les autres unités industrielles visent à répondre aux besoins, toujours plus élevés, des entreprises locales, voire celles de la sous-région. Un boom à l’actif du régime actuel.



Les bonnes nouvelles se sont multipliées pour le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) ces dernières années. D’un coût total de 5 milliards de F CFA, Malicâble, une unité industrielle des frères Doucouré, est une première en matière de fabrication de câbles et fils électriques au Mali et l’une de plus grandes en termes de capacité de production dans la sous-région. Selon le directeur général, Tidiane Doucouré, c’est l’usine du futur puisqu’elle va contribuer à l’émergence du secteur de l’industrialisation du pays et encourager les Maliens de l’extérieur à investir au pays.



Malicâble a plus de 45 salariés pour seulement 8 heures de travail par jour, mais en plein régime, elle va créer 400 emplois directs et indirects et aura une capacité de production de 200 millions de mètres de câbles par an. Le Mali importe en termes de valeur plus de 100 milliards de F CFA en câbles électriques chaque année.

En plus de Malicâble, la première unité industrielle de fabrication de fer à béton du Mali a été inaugurée en fin d’année 2015. L’Industrie malienne de fer (IMAFER) a investi 5,5 milliards de FCFA pour implanter cette usine de fer à béton à Fougadougou, dans la commune de Tienfala, dans le cercle de Koulikoro. Ce projet de fabrication du fer à béton « made in Mali » constitue un important facteur de promotion d’un secteur qui souffre de la dépendance de l’extérieur.



La fin prochaine de l’importation du carton

La nouvelle unité de fabrication de fer à béton est le fruit d’un partenariat entre l’IMAFER et un opérateur indien, Ali Noor, qui possède une très grande expérience en la matière dans d’autres pays de la sous-région. L’unité industrielle a une capacité de production 2 100 tonnes de fer par mois, soit 25.200 tonnes l’an. L’usine comprend également un laminoir d’une capacité de 150 tonnes par jour pour la fabrication finale du fer à béton aux normes universelles.

La matière première est constituée de la ferraille de récupération jusque-là exportée massivement du Mali. « J’assistais quotidiennement comme tous les Bamakois au défilé de dizaines de camions chargés de ferrailles à destination des pays voisins pour une exportation lointaine. En réalité, cette ferraille sert de matière première pour des usines européennes ou asiatiques qui les transforment en produits manufacturés comme le fer à béton, les cornières qui nous reviennent sous forme de matériaux de construction indispensables aux BTP», a déclaré Mohamed Kawar, un des promoteurs de l’usine de fer.

L’entreprise a déjà créé 180 emplois directs. Cet effectif sera porté à 240 lorsque la production atteindra prochainement sa vitesse de croisière. Les besoins énergétiques de l’usine sont estimés pour le moment à 6,5 Mégawatts. Mais compte tenu de la diversification de la production vers la fabrication de fer plat et de cornière, les besoins énergétiques de l’usine seront de 10 Mégawatts. Ce qui sera un challenge pour le pays et les promoteurs de l’usine.

Même en chantier, l’usine d’emballage de carton de Kamalé est à inscrire au tableau de chasse des efforts du gouvernement pour la promotion des investissements. « Une fois les constructions achevées et les équipements livrés et opérationnels, en août 2016, le Mali s’honorera d’avoir son indépendance en matière de fabrication d’emballage, dont la disponibilité et les prix de revient sont un facteur essentiel du développement des PME locales aussi bien dans l’agriculture que dans l’industrie et le commerce », a fait savoir Moussa Sylvain Diakité, le président de la société SCS International qui est à l’origine du projet.

Cette unité de production d’emballages (carton et papier) de 10.000 m2 sera érigée sur un site de 4 hectares. A son démarrage, l’usine emploiera 64 personnes à plein temps et 200 emplois saisonniers avec un objectif de doubler au terme de la troisième année d’exploitation. Elle produira au départ entre 2000 à 4000 tonnes de cartons et sacs. L’unité industrielle promet la fin prochaine de l’importation du carton par le Mali. Comme bien d’autres entreprises nationales, la SCS confrontée à un problème d’approvisionnement d’emballages a décidé de créer cette usine pour fabriquer les emballages à partir de papier Kraft et les sacs de conditionnement pour aliments, ciments etc.



La touche des autorités maliennes

Vendredi 19 juillet 2015, la salle des conférences du ministère du Commerce et de l’Industrie a servi de cadre pour la signature d’un protocole d’accord relatif à la réalisation de deux usines de production d’huile de coton à Koulikoro. Initié et financé par le groupe Grands Moulins du Mali (GMM), le projet établit deux unités de production d’huile de coton. Les deux industries auront une capacité de trituration de 60.000 tonnes de graines de coton pour une production annuelle de 12.000 tonnes.

Dès la première année, les industries produiront 60.000 tonnes d’huile et en prévision, la production devra doubler dans l’année qui suivra. Le projet d’implantation industrielle, est un investissement d’environ 6 milliards FCFA. En matière de création d’emplois, il créera 300 emplois directs.

En juin 2015, le Premier ministre Modibo Keïta affirmait dans sa déclaration de politique générale que la Société chinoise de l’Industrie légère pour la Coopération technico et économique avec l’étranger va créer trois usines au Mali. Des accords signés en ce sens entre le gouvernement et la société chinoise prévoient l’implantation d’une usine de production d’huile d’arachide à Kita (situé à 182 km de Bamako), une usine de production de concentré de tomate dans la zone Office du Niger (région de Ségou) et une usine de transformation du manioc dans la même zone.

Le Premier ministre a annoncé aussi la poursuite de l’aménagement de zones industrielles dans les régions de Ségou, de Kayes et de Bamako (Dialakorobougou) en vue d’accroître l’attractivité du Mali.

Fakoro Traoré
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