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Editorial : Les « malades » interdits de gouverner le Benin, quid du Mali ?
Publié le vendredi 29 janvier 2016  |  Infosept
Conférence
© aBamako.com par A.S
Conférence débat du SNJRM
Bamako, le 08 Avril 2015.Maison de la presse. Le Syndicat National des Journalistes Reporters du Mali a tenu une conférence débat.




Le 28 février prochain auront lieu les élections présidentielles au Benin. Au starting blocks il y avait 36 candidats qui ont déposé leurs dossiers à la Commission électorale nationale autonome, qui en a rejeté onze pour non-paiement de la caution de 15 millions de francs CFA. Mais au finish ce sera à la Cour constitutionnelle en application du révolutionnaire article 44 de la Constitution béninoise qui interdit aux malades de gouverner le Benin de donner le ticket final pour la compétition. On n’a pas osé un tel article dans la constitution du 26 Mars, même pas dans les différents projets de reformes constitutionnelles de Alpha à ATT. IBK le fera-t-il? Pas si sûr. Voici en substance ce que dit l’article 44 de la Constitution béninoise.
Art. 44 : Nul ne peut être candidat aux fonctions de président de la République s'il n'est de nationalité béninoise de naissance ou acquise depuis au moins dix ans. S’il n'est de bonne moralité et d'une grande probité et s’il ne jouit de tous ses droits civils et politiques. S’il n'est âgé de 40 ans au moins et 70 ans au plus à la date de dépôt de sa candidature. S’il ne réside sur le territoire de la République du Bénin au moment des élections. Et finalement s’il ne jouit d'un état complet de bien-être physique et mental dûment constaté par un collège de trois médecins assermentés désignés par la Cour constitutionnelle.
Le pays de la première Conférence nationale africaine ne cessera de surprendre. Ici encore, deux innovations majeures peuvent retenir toute attention. C’est d’abord l’une des premières constitutions en Afrique qui définit clairement un âge au plancher de 40 ans et un âge au plafond de 70 ans pour être président. Un état physique jeune est donc nécessaire à l’exercice de la fonction présidentielle.

L’autre innovation est que le candidat doit jouir d'un état complet de bien-être physique et mental. Et en application de cette disposition, ce sont donc cinq médecins dans divers domaines de la médecine dont la médecine interne, la cardiologie et la psychiatrie qui ont prêté serment devant la Cour constitutionnelle. Leur tâche, non des moindres, est de constater l’état parfait de bien-être physique et mental des candidats. La présence d’un cardiologue suppose qu’on ne veut pas d’un président dont le cœur fragile ne pourrait pas tenir devant les pression de la charge, d’un psychiatre comme pour dire que la fonction ne sied pas aux névrosés, aux maniaco-dépressifs ainsi qu’aux mégalomanes complexés qui ont un coefficient personnel en deçà de la normale. Donc clairement, les malades sont interdits de gouverner le Benin. Au Mali, l’exigence de démocratie n’est pas allée jusque là. Ici on peut diriger le pays même à 80 ans et ne pas se devoir obliger de rendre compte de son bilan de santé. Le président IBK, s’il devait décider de se présenter à sa propre succession, ne craindra pas une telle mesure parce que la Constitution malienne n’a aucune limitation d’âge au plafond. La seule contrainte est d’avoir juste 35 ans. Demander aux candidats aux élections présidentielles au Mali de passer au Point G au Kabano pour vérifier la fonctionnalité cérébrale de leurs neurones avant toute campagne c’est comme demander la barbe au bon Dieu. Ce qui fait que les « malades » sont constitutionnellement interdits de gouverner le Benin, quid du Mali ?
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