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Honteux scandale du retrait du droit de vote: qui a menti au premier ministre ?
Publié le dimanche 31 janvier 2016  |  Info Matin
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  




Négligence pendable d’agents véreux de l’État uniquement soucieux de prébendes ou légèreté d’une diplomatie qui fait très efficacement dans le flonflon ? En tout cas, le Mali ne mérite ni l’une ni l’autre ; surtout pas de plates excuses à la hussarde qui sonnent comme une dénonciation calomnieuse pour ne pas dire un doux mensonge.

Nous sommes de ceux qui avaient cru naïvement que notre pays avait été injustement sanctionné et privé de son droit de vote.
Mais voilà, à notre grand désespoir, l’ONU, à entendre le Premier ministre, a agi à bon droit. Mieux, selon des sources diplomatiques, avant d’en arriver là, par le canal approprié, les Nations unies ont relancé, à plusieurs fois, notre pays, dont la dernière en octobre ! Et suprême embarras pour le Premier ministre : le Trésor public refuse de payer la facture de la honte. À travers des documents et des faits précis rapportés à la presse, le syndicat prouve que les fonctionnaires ont bel et bien informé qui de droit du rejet des transferts et demandé en vain les bonnes coordonnées. Renvoyant ainsi la balle dans le camp de ses accusateurs.
Une situation peu enviable pour un Chef du gouvernement dont la vertu et l’honneur viennent d’être ré-enchantés voir sanctifiés voilà deux semaines à peine. Mais une bien honteuse posture qui est aujourd’hui, à New York et dans le monde, celle de notre pays qui chante à tout vent son retour dans le concert des Nations qui a obligé le Premier ministre à redescendre de son petit nuage d’absolue confiance réaffirmée, pardon à le faire sortir de sa tanière, pour platement « assumer » l’injustifiable et donc l’inacceptable : retrait du droit de vote à notre pays par l’ONU pour non-paiement de deux années consécutives de cotisations.
Pour le vieux commis de l’État requinqué hier par la confiance renouvelée de son président et vieux diplomate qui sait par-dessus tout et plus que tout autre notre Peuple, fier à la limite de l’orgueil, très regardant sur les questions d’honneur et de dignité, la pilule est amère à ingurgiter.
En effet, plus qu’une négligence, il s’agit d’une faute ; plus qu’une faute, il s’agit d’une forfaiture ; plus qu’une forfaiture, il s’agit d’une dague plantée au plus profonde de l’honneur et de la dignité de notre peuple ; telle la ciguë, une honte inoculée à notre nation. Une Nation dont la devise est : Saya ka fussa malo yé (plutôt la mort que la honte) !
Même en prêtant au Premier ministre l’excuse de la bonne foi, présomption d’innocence oblige, la couleuvre reste difficile à ravaler pour tout patriote malien.
Comment, en effet, le Mali qui s’est jusqu’ici, en dépit de sa pauvreté et de sa situation d’assisté, fait un point d’honneur de respecter ses engagements et tous ses engagements en est-il arrivé là ? Quelle sera désormais notre posture, notre fierté, face à ceux (qui viennent mourir pour nous), avec hommes et argent (dépensé pour nous), sont venus voler à notre secours si nous ne nous faisons un point d’honneur de nous acquitter de notre modique contribution dans le budget de fonctionnement de l’ONU ? Dès lors, quel honneur et prétention pourrions-nous avoir vis-à-vis d’une organisation (ONU) qui dépense pour cette seule année (juin 2015 à juin 2016) 936 millions de dollars, soit 566, 280 milliards FCFA (au cours de jour : 1 dollar=605 FCFA) ?
Nous ne pouvons peut-être pas encore participer à des opérations de l’ONU et n’avons peut-être pas encore les moyens de prendre en charge ce budget de 936 millions de dollars de la Minusma, mais nous pouvons nous acquitter (et l’avons toujours fait) de notre contribution au budget de fonctionnement des Nations unies. Depuis notre adhésion. Alors qu’est-ce qui s’est passé depuis 2013 ? Si c’était la négligence d’une année, on serait fondé de tenter de crier à l’injustice. Mais deux ans d’affilé…
Aussi, le Premier ministre a beau être crédible dans sa confession, la ficelle paraît grosse à faire passer.
Parce qu’autant son histoire d’émission des ordres de transfert télégraphique, sur un mauvais compte, apparait comme une divertissante excuse du bouc émissaire, autant sa dénonciation vertueuse des « fonctionnaires qui ont reçu ce retour-là, auraient dû s’inquiéter, se poser la question du pourquoi » n’est pas sans rappeler l’histoire de la Fable de Jean de La Fontaine : « en de tels accidents, on fait de pareils dévouements » ! Avec au finish, un maudit animal qu’il faut dévouer pour apaiser le courroux céleste suivant la maxime bien connue : « selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »
Dès l’instant est-il étonnant que le Chef du Gouvernement comme le Lion sortant de sa tanière ait pointé d’entame son gros doigt accusateur sur les « maudits » « fonctionnaires », les « pelés » et « galeux » ! Quoi de plus commode ! Dans un régime d’impunité systémique, seuls paient les lampistes au bout de la chaîne de responsabilité.
Nulle illusion donc quant aux suites de « la volonté du gouvernement de tirer tous les enseignements » sur cette affaire-là. Les coupables sont déjà désignés, par delà ceux qui disent assumer ou devraient assumer. On va couper la grosse tête du « baudet », rappeler un pelé et deux galeux de notre représentation à New-York, et le courroux céleste s’apaisera et tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes d’honneur et de dignité bafouillés par l’inconséquence assumée et l’impunité célébrée.
Telle une peccadille excusable, le Chef du gouvernement assume le honteux scandale du retrait du droit de vote à notre pays aux Nations unies. Comme s’il n’y avait pas de chat à fouetter, le Premier ministre se propose d’arranger les choses dans les plus brefs délais ! Comme si la culture du mérite et de l’excellence ne devraient pas avoir comme pendant celle de la sanction, on se donnera le temps de soustraire les vrais coupables, sinon même de les promouvoir !
Quelle illusion désormais quant aux promesses de sanction ! Des têtes vont tomber, et continueront de tomber. Mais qu’on ne s’attende point à celles qui devraient l’être et celles qui devraient roulées sur le bitume.
Sinon quand un Chef du gouvernement s’adresse à la Nation pour assumer une telle forfaiture, faute d’avoir déjà offert sa démission au président de la République ou engagé sa responsabilité devant la Chambre, il aurait dû se présenter avec quelques têtes dans sa besace comme excuse. Mais non !
Point de rétention de vérité : les Maliens n’ont que faire de plates excuses ; parce que, quelles qu’elles fussent, les plates excuses n’effaceront jamais la honte et le déshonneur, subis par notre peuple, comme cela s’illustre par l’adage bambara : « Yafama tè wulukinda sumaya ».

Par Sambi TOURE
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