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Leçons de géopolitique : Quand l’Arabie Saoudite et l’Iran se mènent une guerre par procuration
Publié le vendredi 29 janvier 2016  |  Infosept




Le Moyen-Orient est, sans conteste, l’une des zones les plus agitées au monde. Deux super puissances se disputent âprement l’hégémonie et le leadership d’une région minée par des guerres et des conflits d’intérêts. L’Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de pétrole d’obédience sunnite wahhabite et l’Iran qui se veut dans un avenir proche puissance nucléaire et qui est d’obédience chiite. La récente exécution d’un chef religieux chiite saoudien, Nimr Al Nimr, a été l’étincelle qui a mis le feu à la poudre et scella la rupture brutale des relations diplomatiques entre le Royaume des Saoud et l’Etat des Ayatoullah. Quand les deux puissances du Moyen-Orient s’affrontent, c’est toute la zone qui tremble. Chacun de son côté veut étendre son influence. Il s’agit d’une lutte sans merci qui semble avoir deux principaux objectifs.

D’abord le désir idéologique d’étendre sa vision religieuse au reste du monde. D’un côté, les Saoudiens prônent dur comme fer l’idéologie wahhabite et les Iraniens celle chiite. De l’autre, les deux puissances régionales se livrent une lutte par procuration pour des questions de positionnement et d’influences géostratégiques. Ensuite, tout le monde sait le rôle crucial que joue l’Arabie Saoudite dans la production et la stabilisation du marché du pétrole. Pour renforcer davantage ce rôle dans les monarchies du golfe, le Royaume a surtout besoin d’assurer sa suprématie militaire au Proche-Orient. Alors que l’Iran, après une dizaine année d’embargo à lui imposer pas la Communauté internationale à cause de ses ambitions nucléaires, espère revenir le plus tôt que possible dans le giron de la scène internationale. La récente signature de l’Accord sur le nucléaire iranien est déjà un grand pas pour le régime chiite qui a valeurs de reconnaissance internationale si l’on s’en tient aux récentes visites du président Hassan Rouhani en Italie et au Vatican sur fonds de relance économique. La signature à Paris par le N 2 iranien, après le guide Ayatollah, d’un important contrat d’achat d’une centaine de Boeing prouve à suffisance la préférence des occidentaux pour les contrats juteux au détriment des questions de sécurité et de paix de la Région.

En définitive, l’autre clé de compréhension de la lutte hégémonique au Proche-Orient est que les soutiens de l’Arabie Saoudite sont le Qatar et le Bahreïn dont la population est majoritairement chiite mais dirigé par une minorité sunnite. Le Royaume bénéficie d’autres soutiens auprès du Kowéit, Oman, Emirats Arabes Unis et de certaines parties de la Syrie et du Liban à travers notamment le fils de son ex Premier ministre, Saad Hariri. L’Iran également, essaye de gagner la bataille en comptant autant que possible sur ses soutiens, au sein même du Royaume saoudien où les chiites représentent, tout de même, quelque 20% de la population. Au Yémen, à travers les rebelles houthis, chiites et au Liban, auprès de la redoutable et très armée milice chiite, le Hezbollah.



Autant dire qu’à travers la guerre froide que se mènent Saoudiens et Iraniens, c’est toute la zone qui est impliquée.

Ahmed M. Thiam
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