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Assassinat de Mme Sissoko à l’ACI 2000 : Après le drame, la colère des femmes!
Publié le lundi 1 fevrier 2016  |  L’aube
Marche
© aBamako.com par DR
Marche contre la violence conjugale
Bamako, le 30 janvier 2015 une marche contre la violence conjugale a eu lieu a la place de l`indépendance




Un certain A. Fall a abattu (avec un pistolet) sa femme, Mme Sissoko, dans la nuit du samedi 23 au dimanche 24 janvier dernier. Ce crime odieux, qui remet au-devant de la scène la lancinante problématique de la violence contre les femmes, a suscité de vives indignations au sein des organisations féminines. Ainsi, ont-elles décidé, à l’initiative de l’Association femmes leadership et développement durable (Afld), de donner de la voix à travers une cérémonie de recueillement tenue, le samedi 30 janvier dernier, sur les lieux du crime (ACI 2000, non loin de la Banque malienne de solidarité). A l’occasion, les participants ont condamné le crime et surtout exprimé leurs préoccupations quant à la situation des milliers de femmes maliennes, potentiellement exposées aux violences conjugales. En effet, au Mali, 30% des femmes sont battues par leur conjoint, selon la présidente d’Afld, Mariam Diallo Dramé. La gravité de la situation est-elle que s’impose l’adoption d’une loi qui protégerait les femmes. Le législateur est interpellé ! Autant, Mariam en appelle à une prise de conscience collective face à ce fléau. Tout comme Mariam, Oumou Touré de la Cafo s’est dit consterner par cet acte ignoble. Pour Oumou Touré, tout le monde doit s’impliquer pour que de tel crime ne se reproduise plus. « Aux hommes, nous disons qu’il y a nos droits coutumiers. Ils peuvent régler beaucoup de problèmes. », a-t-elle déclaré, avant de préciser que cette manif n’est nullement une attaque contre la famille de l’auteur du crime. Car ce dernier « est aussi le fils d’une femme, et aucune femme ne saurait souhaiter que son fils soit un bourreau… », dit-elle. Même sentiment chez Bintou Founé Samaké, présidente de Wildaf, qui ajoute : «autant nous ne voulons pas que nos filles perdent leur vie (de cette manière) pendant le mariage, autant nous ne voulons pas que nos enfants tuent leurs femmes ».

La manifestation, qui a réuni plusieurs femmes connues pour leur ardeur dans la défense des causes féministes, a pris fin par une séance de prière pour le repos de l’âme de la défunte. L’initiative a été saluée par Sayon Sissoko, tante de Mme Sissoko (la victime). Au-delà, elle a évoqué la problématique de la prolifération des armes dans notre pays : « Des mesures doivent être prise pour y faire face… ».

I B Dembélé
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