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Fatoumata Kouyaté dite Fatou, gymnaste : de la passion au rêve olympique
Publié le mercredi 3 fevrier 2016  |  Le Reporter




À 12 ans, elle incarne l’avenir de la gymnastique en France. Elle a pour elle son talent, sa passion de la gymnastique et surtout une farouche volonté d’écrire son nom dans les annales de cette discipline olympique. Cette détermination Fatoumata Kouyaté dite Fatou doit la tenir sans doute de sa brave maman et supportrice N°1, Mme Oumou Louise Ly, une battante de la diaspora malienne de France.
On peut dire sans exagérer que Fatou est née gymnaste. «J’ai commencé la gymnastique à 7 ans», raconte Fatoumata avec une assurance assez surprenante pour son âge. «Tout a commencé à mes 6 ans quand je regardais une série qui s’appelait : championne à tout prix ! J’ai demandé à mère de m’inscrire pour faire de la Gym», ajoute la talentueuse jeune gymnaste. Mais elle devrait d’abord faire face à une première contrariété. Quand elle s’est présentée à l’inscription, elle n’a pas été acceptée faute de place. Une grosse déception pour une fille de 7 ans. «Du coup, ma mère est partie m’inscrire à la danse classique. Je détestais ça», se rappelle la perle rare. Mais le destin suit toujours son cours normal malgré les contrariétés. Ainsi, peu de temps après, le club a appelé ses parents pour leur dire qu’une place était disponible suite à un désistement. «Un jour béni» pour la gamine et sa famille prête à tout pour qu’elle réalise son rêve. «Ce jour-là, j’étais la petite fille la plus heureuse du monde. Du haut de mes 7 ans, j’étais très agile, souple. Je faisais déjà le grand écart, la roue…J’adorais la gymnastique», nous raconte Fatou. Et elle n’a pas mis du temps pour s’adapter, maîtriser les règles de l’art et se distinguer dès sa première compétition au terme de laquelle elle s’est classée première. «J’étais très contente. Cela m’a confortée et m’a motivée à continuer», avoue-t-elle. Elle ajoute, «à 8 ans, je me suis encore inscrite à la gymnastique. Je ne voulais plus lâcher la gym. Au tout premier cours, on me dit que j’ai monté de niveau et j’ai intégré la catégorie passion. J’étais la plus petite de tout mon groupe dont les autres filles devaient avoir dans les 12 ans». Mais il fallait plus pour perturber cette boule d’énergie dans son ambition de vite réaliser «des saltos, des flips». Elle voulait déjà tout faire comme les championnes de gymnastique, notamment son idole, la Française Oreane Lechenault, une grande gymnaste.
Pour progresser, elle enchaîne les entraînements (3 heures par semaine) afin de participer au maximum de compétitions. Ses performances étonnent et fascinent car Fatou est en constant progrès. À dix ans, elle change de professeur. Depuis, c’est avec Martine qu’elle travaille à relever les défis et à progresser dans la concrétisation de ses rêves. «Je crois que c’est à elle que je dois mes progrès et toutes mes victoires. Elle m’a appris à me dépasser, à travailler, à redoubler d’efforts... Et aussi à respecter mes adversaires, à les féliciter pour leurs victoires tout en travaillant à améliorer mes performances», reconnaît le talent en herbe. «Les semaines passent, je suis en 6e et je fais le concours pour intégrer une classe sportive d’athlétisme le mardi et le jeudi juste avant la gym. Ce n’est pas de tout repos car je dois faire aussi des compétions d’athéisme. Mais, j’aime l’effort», poursuit la sportive dans l’âme en nous racontant son parcours. Elle est d’une fascinante mémoire. Puis, un jour, sa prof. de gym lui annonce une bonne nouvelle qui sera sans doute un tournant décisif dans sa carrière : elle doit faire le «Passionato» de gymnastique pour représenter la France. Le «Passionato», nous décrit Fatou, «est une grande compétition de gymnastique amicale où il y a 12 pays du monde». Et depuis, Fatoumata Kouyaté va de succès en succès.
En 2013 par exemple, elle a été médaillée d’or au Grand prix des Chelles. L’année suivante, en 2014, elle s’est aussi offert l'or du Grand prix de Pontault. En en 2015, Fatou a remporté l’or de la compétition interne des catégories «minimes passion». En janvier dernier, elle a participé à «Passionato Mitry Mory», une compétition amicale qui a regroupé les meilleurs gymnastes de 16 pays d'Europe. Et le 31 janvier 2016, elle était encore sur la plus haute marche (Médaillée d’or) de la coupe départementale de Bussy-Saint-Georges, une commune française située dans le Département de Seine-et-Marne en région Île-de-France (Paris/France). «Nous sommes très fiers d’elle et son coach Martine ne dit que du bien d’elle», nous confie sa mère Oumou Louise Ly. Aujourd’hui, Fatoumata nourrit logiquement un rêve olympique. «J’ai beaucoup de médailles à mon actif. Mais mon rêve est de compétir pour les Jeux Olympiques 2020 au Japon (Tokyo, du 24 juillet au 9 août)». Objectivement, elle n’est pas loin du but. «Tout le monde me dit que pour mon âge j’ai un bon niveau», reconnaît-elle. Mais, déjà, «je dis merci à ma mère, ma première fan qui m’encourage ; merci à ma Tata qui met régulièrement mes vidéos sur le web. Elles croient en moi. Tout comme mon père qui paye mes cours. Merci aussi à ma sœur et à mes frères pour leur soutien. Merci à mes amies, à ma prof. Martine et à tous ceux qui croient en moi», déclare l’ambitieuse jeune gymnaste avec une sincère reconnaissance dans ses beaux yeux qui, dans le futur, lui ouvriront sans doute d’autres portes comme le mannequinat.
À ce beau monde, Fatou promet de «travailler dur» et de ne jamais «baisser les bras» car, reconnaît-elle avec une fascinante précoce maturité, «dans la victoire comme dans la défaite l’essentiel est de donner le meilleur de soi». Un engagement, une farouche volonté de marquer l’histoire de la gymnastique qui ne doit pas surprendre pour qui sait que la devise de Fatoumata Kouyaté est, «l’effort fait la récompense». Peut-on trouver mieux comme motivation ?
Moussa BOLLY
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