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Kidal : Le Gatia prend ses quartiers dans la ville, et après ?
Publié le jeudi 4 fevrier 2016  |  Le Républicain
Conférence
© aBamako.com par Momo
Conférence de presse des élus de Ménaka.
Bamako, le 30 avril 2015 les élus de Ménaka ont tenu une conférence de presse sur la situation de Ménaka au CICB.




Avant-hier, le Gatia est entré dans la ville de Kidal sans tirer un coup de fusil. Une étape normale du processus de paix ? Oui, selon la CMA qui contrôle la ville, même si elle n’a pas manqué de signaler un décalage dans le planning élaboré entre les deux groupes armés pour l’entrer du Gatia à Kidal. Le gouvernement malien, pour sa part, ne s’est pas encore prononcé sur cette nouvelle donne qui aura forcement des répercussions – heureuses ou malheureuse, c’est selon- sur le processus de paix au Mali sept mois après la signature de l’accord d’Alger.
Au nord du Mali, les lignes bougent. Après avoir enterré la hache de guerre lors des conciliabules à Anefif, deux groupes armés signataires de l’accord pour la paix au Mali, cohabitent désormais ensemble à Kidal. En effet, des combattants du Gatia, mouvement de la Plateforme et proche du gouvernement malien, sont entrés, le 1er février 2016, dans la ville de Kidal à bord de plus de 20 véhicules. Sans tirer de coup de fusils.
Surprise par la soudaineté de la Plateforme de mettre pied à Kidal, la CMA (Coordination des Mouvements de l’Azawad), le groupe armé qui occupe les lieux, joue la carte de l’apaisement. Selon Ag Bibi, un cadre de la CMA : « C’est vraiment la paix qui est en marche. Nos frères de la Plateforme sont avant tout des parents. Ils sont venus à Kidal avec bien sûr notre feu vert, même si leur entrée a un peu fait peur à certains. » Les deux groupes armés, ennemis d’hier, mettent cette nouvelle situation au compte des « pactes » signés, en octobre, entre les groupes armés et factions tribales du Nord du Mali pour sortir de l’enlisement le processus de paix qui traîne malgré la signature, le 20 juin à Bamako, de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Ces pactes prévoyaient la venue de la Plateforme dans la région de Kidal. Quels enseignements peut-on tirer de cette surchauffe du processus de paix au Mali ? Se dirige-t-on concrètement et définitivement vers un dénouement de la crise au Mali ? Et le gouvernement malien dans tout ça? Une chose reste sûre: la plateforme est plus proche de la CMA aujourd’hui que du gouvernement malien. Les Maliens commencent à s’habituer aux communiqués conjoints signés par les deux groupes armés signataires de l’accord de paix. Ils n’ont pas d’ailleurs manqué, dans un communiqué commun, de tirer la sonnette d’alarme sur l’impasse du processus de paix et demander au gouvernement malien d’accélérer la mise œuvre de l’accord de paix.
De prime abord, les deux groupes armés ont décidé de cheminer désormais ensemble. Un grand pas vient donc d’être franchi dans le processus de paix au Mali, serait-on tenter de dire. Mais n’empêche que la menace la plus sérieuse demeure les actes terroristes perpétrés sur l’ensemble du territoire national. Et cela malgré la signature de l’accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
Les deux tendances n’ont d’autres choix que de faire face à l’adversité des islamistes menés par Iyad Ag Ghali, qui a juré de combattre les groupes armés collaborant avec le Mali et les forces internationales. Après la diffusion d’une vidéo contre l’accord de paix, plusieurs membres de la CMA ont été visés par les djihadistes dans la région de Kidal.
Le GATIA prend pied dans une région où les islamistes ont toujours montré leur capacité de nuisance. On se souvient de la mort brutale du frère de Billal Ag Cherif, le chef du MNLA, lors d’une embuscade le 25 décembre dernier. Avant, le 24 décembre dernier à Talahadak, près de la frontière avec l’Algérie, un poste du MNLA a été la cible d’une attaque des mêmes islamistes dirigés par Iyad.
Madiassa Kaba Diakité/ Soumaila Diarra

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