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Démocratie alimentaire en vogue au Mali : Pourquoi cette peur bleue de l’opposition
Publié le jeudi 4 fevrier 2016  |  Le Prétoire




Une démocratie vit et se consolide par le débat politique. Avec une majorité présidentielle pléthorique et une opposition minoritaire, l’on est loin de l’idéal démocratique souhaité par le peuple malien. La peur bleue d’être dans l’opposition en est le facteur favorisant.
Le Mali n’a pas eu une opposition digne de ce nom depuis la mort du fameux Collectif des Partis Politiques de l’Opposition (COPPO) dirigé à l’époque par Feu. Almamy Sylla, Président du Rdp. Ce dernier en compagnie d’autres leaders politiques comme Choguel Kokala Maïga, Me Mountaga Tall, a animé l’opposition durant les dix (10) ans de pouvoir d’Alpha Oumar Konaré. Le COPPO qui contrôlait les actions du pouvoir comme du lait sur le feu, a rendu la tâche difficile au régime en place. Malgré l’existence de la majorité présidentielle autour du président de la République, l’opposition s’est fait voir par ses actions de tous les jours. Les Maliens avaient compris en son temps ce que c’est une démocratie et cela à travers les débats politiques instaurés entre majorité et opposition. Le peuple malien était informé sur la vie de la Nation. L’animation de la scène politique aura connu son épilogue en 2002 sous le pouvoir d’ATT qui amené le consensus comme mode de gestion du pouvoir. Pour des raisons que nous ignorons, ATT a réuni toute la classe politique autour du pouvoir. Ainsi, il a placé tous les leaders politiques et cadres politiques à des postes de responsabilité. Pas de contrôle, ni de sanctions pour ceux qui auront commis des forfaitures dans la gestion de la chose publique. La suite est connue avec la corruption jamais égalée au Mali caractérisée par la délinquance financière, la corruption, le clientélisme, le népotisme pour ne citer que ceux-ci. C’était un pouvoir alléchant pour la plupart de ces cadres qui ne juraient que par son nom. Le fait de protéger ces caïds vaille que vaille a conduit le régime d’ATT dans l’abîme.
Aujourd’hui, le régime d’IBK semble emboiter le pas à celui de son prédécesseur avec une majorité dénommée Coalition pour la Majorité Présidentielle (CMP) composée de plus de 65 partis politiques et une opposition muselée de 07 partis politiques. Si la majorité présidentielle fait le bruit du nombre, l’opposition quant à elle se contente de communiqués laconiques sur les dérives du pouvoir sans parvenir à se faire entendre.
Faute de moyens conséquents, l’opposition joue le rôle de trouble fête. L’opposition est considérée par la majorité de la population comme la bête à abattre à cause de ses critiques des actions du pouvoir. Les leaders politiques de l’opposition sont traités de tous les noms d’oiseaux pour avoir joué leur rôle de contrôle balance du pouvoir. Ces considérations socio culturelles peuvent être à la base de la fuite de l’opposition par la classe politique. Et du coup tue la démocratie malienne. Ces leaders politiques qui s’alignent derrière le pouvoir contre vents et marées manquent de conviction politique. La préoccupation de ces hommes politiques sans vergogne est le partage de gâteau qui semble être leur préoccupation. Pour en bénéficier, on les voit tourner de veste à chaque changement de régime, tout cela pour éviter l’opposition. Cette attitude tue la démocratie et le progrès dans notre pays. Le pouvoir n’ayant pas de contrôle balance de son pouvoir, se complait dans la léthargie totale. C’est le lieu d’appeler les hommes politiques à éviter les alliances contre nature pour être avec le pouvoir en place. Car chaque parti politique appartient à un courant politique auquel il est tenu de respecter. Or, nous assistons à des alliances contre nature avec les retrouvailles de certains partis politiques dans la CMP. A cet égard, il nous sera difficile de construire une démocratie digne de ce nom. La recherche du gain facile est à la base du mal vivre de notre démocratie acquise au prix d’âpre lutte.
Par Hassane Kanambaye
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