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"Ouf, c`est fini", souffle-t-on à In Aménas, désertée par ses habitants
Publié le samedi 19 janvier 2013  |  AFP




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IN AMENAS (Algérie), "Ouf, c'est fini", lancent les
rares habitants restés à In Aménas, dans le Sahara algérien, la ville la plus
proche du complexe gazier où les forces spéciales ont mis fin samedi à une
prise d'otages spectaculaire par un groupe islamiste armé.
Brahim, la cinquantaine, se dit "désolé" pour la vingtaine d'otages morts,
dont des étrangers, recensés depuis mercredi, jour où le groupe a attaqué le
site, tué et blessé plusieurs personnes, et pris en otages des centaines
d'employés.
Mais "il était prévisible que ça se termine comme ça", juge cet homme qui
se présente comme un "citoyen algérien".
Planté devant le seul hôpital de la ville réquisitionné depuis mercredi par
les autorités pour y transporter les victimes, il est venu voir s'il ne
connaissait pas certaines d'entre elles.
"Je connaissais des gens qui travaillaient là-bas et je veux savoir s'il
n'y en a pas parmi ceux qu'on amènera ici", ajoute-t-il.
Les forces spéciales algériennes ont abattu samedi onze "terroristes", mais
ces derniers ont exécuté leurs sept otages étrangers restants, selon des
sources officielles.
En fin d'après-midi, des diplomates britanniques à bord de 4X4 pénètrent
dans le bâtiment, suivis de journalistes de la télévision publique. Les rares
autres, dont l'AFP, sont interdits d'entrée.
Avec la trentaine de badauds présents, les reporters sont les seules
personnes visibles à la ronde, la ville étant quasi-déserte depuis mercredi.
"Les Touareg sont restés cloîtrés chez eux, en état de choc", raconte
Brahim Zaghdaoui, un habitant de la ville côtière de Jijel, venu s'installer
en 2006 dans cette cité située à quelque 1.300 km au sud-est d'Alger.
"On avait la belle vie, aujourd'hui je ne suis plus à l'aise".

"Je veux partir"

Samedi, jour habituellement animé, aucune femme n'arpentait les rues de
cette cité industrielle de 3.000 autochtones auxquels s'ajoutent autant de
travailleurs, construite de manière anarchique.
"J'ai peur qu'il se passe quelque chose (...) je veux partir", dit Ali
Smaïl, un employé qui s'est vu cependant refuser une demande de congé.
"Nous sommes passés d'une situation paisible à une situation de terreur",
témoigne Fouad, père de famille.
Un autre habitant a la peur au ventre: "l'usine pourrait exploser et
souffler la ville", dit-il après avoir vu un mouvement incessant
d'hélicoptères des forces de l'ordre.
Le groupe pétrolier Sonatrach a indiqué après l'assaut final qu'une
opération de déminage des installations de l'usine de gaz, où étaient retenus
les derniers otages, était en cours.
Yuan Haiping, un Chinois de la compagnie Great Wall Drilling, est confiné
dans la seule auberge d'In Amenas depuis mercredi: "J'ai peur, surtout la
nuit. Je me réveille au moindre petit bruit".
Dans la matinée, la vue de cercueils acheminés vers l'hôpital a accru la
tension.
"Hier vendredi, plusieurs proches avaient peur d'aller prier par crainte
d'un attentat à la bombe", raconte Ahmed, un commerçant encore traumatisé par
les dix ans de guerre civile (1992-2002) entre islamistes et forces de l'ordre.
"Désormais, il y aura un avant et un après la prise d'otages", lance
Abdelkader, un ouvrier du secteur pétrolier.
"Sans cette autorisation de survol accordée aux chasseurs français en route
pour le Mali, rien de cela ne serait arrivé", dit-il, un avis partagé par
d'autres habitants.
amb/bmk/vl/cco

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