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Mahmoud dicko, président du hci: « je ne connais qu’un islam »
Publié le vendredi 5 fevrier 2016  |  Info Matin
Présentation
© aBamako.com par A S
Présentation de voeux des familles fondatrices et des confessions religieuses au Président de la République
La cérémonie de présentation de voeux des familles fondatrices et des confessions religieuses au Président de la République a eu lieu à Koulouba le 11 Janvier 2016




Après sa sortie contestée sur l’attaque djihadiste contre l’hôtel Radisson, où il avait été accusé de faire l’apologie du terrorisme, TV5 est venue à la rencontre du président du Haut conseil islamique du Mali, Mahmoud Dicko, pour s’entretenir avec lui sur l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale signé entre le gouvernement du Mali et les groupes armés du nord. Grâce à cet accord, si notre pays est en train d’avancer vers la paix, le président du HCIM pense que le progrès est encore lent et même pénible. Mahmoud Dicko qui croit en la vertu du dialogue inclusif n’est pas moins convaincu qu’un rapprochement avec des composantes considérées comme djihadistes peut encore donner plus de chance à la paix.

« Le Mali est en train d’avancer, difficilement… »

Après l’attaque djihadiste qui a fait au moins 20 morts, en novembre dernier, dans un grand hôtel de Bamako, Mahmoud DICKO, avait assimilé l’attentat à « un châtiment de Dieu pour nous punir de la promotion de l’homosexualité, importée de l’Occident ». Il avait aussi déclaré que le « djihadisme tel qu’on le vit au Mali est une pure création des Occidentaux, pour recoloniser le pays, à travers une présence militaire permanente ». Pour autant Mahmoud DICKO se défend de pratiquer un islam radical et d’être un représentant du wahabisme.

Mahmoud DICKO : D’abord, j’aimerai quand même, redresser un tout petit peu, je ne me réclame que d’un islam tout court, pas d’un islam rigoriste, ou wahhabite ou saoudien, moi je ne connais qu’un islam. L’islam, c’est l’islam et ça, je me réclame de ça.
Maintenant, pour le Mali, je pense que le Mali est en train d’avancer, difficilement, péniblement, compte tenu de la crise qu’il a traversée. Mais quand même, nous sommes optimistes.

TV5 : Vous avez déclaré sur les ondes « VOICE OF AMERICA » (la Voix de l’Amérique), en français : « les terroristes nous ont été envoyées par Dieu pour nous punir de la promotion de l’homosexualité importée de l’occident et qui prospère dans notre société ». Ces sont des propos qui vous ont valu le courroux du procureur de Bamako, qui a démissionné, et qui vous a accusé de faire l’apologie du terrorisme. Qu’est-ce que vous répondez ?

Mahmoud DICKO : Je réponds d’abord que ces propos ont été, en réalité, dénaturés. Ils n’ont pas été placés dans leur contexte réel. Je n’ai pas parlé pour dire que Dieu nous a envoyé des terroristes pour nous punir. Ce n’est pas de cette façon que j’ai parlé. J’ai condamné, d’abord l’acte de terrorisme qui est condamnable à tous égards. Personne ne peut justifier qu’un homme puisse s’adjuger le droit d’aller ôter des vies humaines. Ça n’existe pas dans aucune religion, dans aucune morale, ça, je l’ai condamné. Mais en tant que religieux, j’ai dit qu’on doit réfléchir et savoir que tout ce qui arrive dans ce monde nous arrive ? C’est une interrogation que je dois me poser en tant que religieux.

TV5 : Et qu’elle est votre réponse ?
Mahmoud DICKO : Et, si je dois avoir une réponse, c’est une réponse religieuse. C’est qu’en réalité, nos comportements qui jurent avec tout ce qui est religion, valeurs sociétales et qui, certainement, sont en train de nous conduire à ce drame. Voilà comment j’ai expliqué les choses. Ça doit se mettre dans son contexte.

TV5 : Quand vous dites que vos propos ont été dénaturés, ça veut dire que vous ne les avez pas tenus, vous n’avez jamais prononcé cette phrase-là ; quand même ça a créé la polémique. Plusieurs personnes se sont échangées… ?
Mahmoud DICKO : Eh-ben, écoutez ! D’abord, moi je n’ai pas parlé à la Voix de l’Amérique, c’est les gens qui ont pris ce que j’ai dit pour aller donner ça à la Voix de l’Amérique. Ce n’est pas moi. Ils ne m’ont jamais interviewé. Les journaux qui l’on publié, moi j’ai parlé en langue nationale Bambanan alors qu’eux sont allés transcrire. Maintenant, ils ont donné l’interprétation qu’ils ont à mes propos. Ça, ça y va de leurs responsabilités. Moi je suis religieux, je le dis. Ce monde-là, ce n’est pas les hommes seulement qui gouvernent. Les hommes sont là, ils sont des créatures de Dieu, il y a des normes que Dieu nous a données. Si on jure avec ces normes-là, eh ben, il y a des conséquences. Mais ce n’est pas la justification du terrorisme… Non !

TV5 : Il y a un accord de paix qui a été signé à Alger au mois de juin, vous en pensez quoi de cet Accord de paix ? Vous, je le rappelle, qui au début de la crise, êtes allé négocier, vous avez donné une chance au dialogue avec les groupes islamistes armés du nord. Qu’est-ce que vous en pensez de cet accord de paix et pourquoi, à votre avis, il est aussi difficile de le mettre en œuvre ?
Mahmoud DICKO : Je crois encore à cette chance de dialogue, parce que je pense qu’avec le dialogue seulement on peut arriver à quelque chose. Mais en réalité, quand il y a eu l’intervention Serval, qui a été une intervention salutaire, que j’ai eu à saluer en son temps. C’est réel, après, il y a eu les négociations pour la paix, la paix est signée. Mais il faut avouer, il faut avoir le courage de le dire, que certains éléments qui sont des Maliens, eux aussi, qui font partie de cette crise, ont été exclus de la négociation.

TV5 : Vous pensez à qui exactement ?
Mahmoud DICKO : je pense à Ansar-dine, par exemple…

TV5 : Vous avez joué le rôle de médiateur ?
Mahmoud DICKO : Je voulais jouer le rôle de médiateur, puisqu’on ne trouvait pas, on n’avait pas de solutions, à l’époque. Notre armée a été mise en déroute, l’administration n’existe plus, l’État n’existe presque pas… Alors, qu’est-ce qu’on fait, si on ne dialogue pas, on ne négocie pas ? Maintenant, quand les autres sont venus à notre secours, il y avait une force qui était là et qui nous a permis de négocier et d’aller vers une paix. Mais quand vous êtes en position de faiblesse, vous faites quoi ?

TV5 : Oui, bien sûr, vous avez donné cette chance. Donc, pour vous, là où ces accords ne fonctionnement pas, c’est qu’ils excluent une partie des Maliens ?
Mahmoud DICKO : Je ne sais pas si c’est à cause de ça que ça n’aboutit pas.

TV5 : Oui, c’est ce que vous pensez ?
Mahmoud DICKO : Mais puisque vous m’avez posé la question pour savoir pourquoi il y a eu accord de paix, et qu’encore ça ne marche pas ?

TV5 : Oui, bien sûr ?
Mahmoud DICKO : Je vous ai dit mon point de vue. Il y a eu accord de paix, et ceux qui sont censés être les belligérants, tout le monde est d’accord, si ça ne marche pas, c’est parce que ça ne va pas quelque part, et ce quelque part, pour moi, selon mes explications, c’est qu’on n’a pas discuté avec tout le monde…

TV5 : Quel est l’État malien idéal pour vous ?
Mahmoud DICKO : L’Etat dans lequel tout le peuple Malien se reconnait, c’est ça un Etat idéal.

TV5 : Quel qu’il soit…?
Mahmoud DICKO : Quel qu’il soit, quel qu’il soit. L’État républicain !

TV5 : Quelles que soient ses opinions ?
Mahmoud DICKO : Quelles que soient ses opinions, qu’il se retrouve la-dans. L’État républicain dans lequel, je le dis, je le revendique, je n’ai pas honte de le dire ! Je l’ai dit dans d’autres circonstances, c’est ma conviction. Si ce n’était pas ma conviction, je n’allais pas le dire. Je me plais, moi, dans cet État républicain démocratique et laïc.
Chaque Malien a un droit dans ce pays, quel qu’il soit. Quelles que soient son opinion, sa religion…

Transcription libre
Abdoulaye OUATTARA

(Source TV5)
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