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Pharmacie vétérinaire :. Les Ingénieurs d’élevage crient à l’injustice
Publié le lundi 8 fevrier 2016  |  Le Malien




L’Association des Vétérinaires et Ingénieurs d’Elevage Diplômés de l’IPR de Katibougou a animé samedi dernier à la Maison de la presse, une Assemblée générale extraordinaire d’information suivie d’une conférence de presse pour dénoncer l’injustice dont ils sont victimes à travers deux actes : le décret sur la pharmacie vétérinaire signée sous le Ministre du Développement rural, Dr. Bocary Tréta et la Directive de l’UEMOA. Aujourd’hui, les ingénieurs d’élevage appellent le Président IBK à ne pas promulguer la loi en la forme actuelle.
Dans le but d’informer les médias et échanger avec ses militants, l’Association des Vétérinaires et Ingénieurs d’Elevage Diplômés de l’IPR de Katibougou a organisé une Assemblée générale extraordinaire le samedi 06 février 2016 sous la présidence de Modibo Kouyaté son président. Une Assemblée générale dite d’information, de sensibilisation mais aussi et surtout de résolutions et de recommandations pour réparer une injustice dont ils sont victimes. Ces rencontres font suite à l’accélération brusque de l’actualité vétérinaire par la décision N° 2016-021/MDR-SG du 16 janvier 2016 portant liste nominative des membres du Conseil transitoire de l’Ordre des Vétérinaires du Mali et le vote par l’Assemblée nationale de la loi sur la pharmacie vétérinaire le 28 janvier 2016.
Le Mali, pour des raisons multiples, a décidé vers les années 1980, de privatiser un certain nombre de profession dont la santé animale. Ainsi à partir de 1986, des unités et des pharmacies vétérinaires privées ont vu le jour au Mali en cohabitation avec la pharmacie vétérinaire du Mali qui a définitivement cessé de fonctionner en 1995. Ainsi, pour s’installer à son compte dans ce domaine, il fallait être détenteur du diplôme d’ingénieur d’élevage ou d’un diplôme équivalent, selon la loi N° 86-64AN-RM du 26 juillet 1986 portant autorisation de l’exercice à titre privé de la profession vétérinaire.
Jusqu’en 1995, les ingénieurs d’Elevage sortis de Katibougou ont reçu une formation de vétérinaire et au niveau de l’exercice privé aujourd’hui, 70% de ce qui exercent ont ce profil et cette formation.
En 1998, en vue de l’harmonisation des textes dans l’espace UEMOA, la relecture des textes vétérinaires a été initiée pour s’achever par l’adoption par l’Assemblée nationale du Mali des lois N° 01-021 du 30 mai 2001 régissant la profession vétérinaire et N° 01-062 du 04 juillet 2001 régissant la pharmacie vétérinaire. L’enjeu principal était du maintien ou pas des ingénieurs d’élevage dans l’ordre des vétérinaires naissant à la place de l’ordre de la profession. La raison a fini par avoir la raison sur la passion et il a été décidé de retenir les ingénieurs d’élevage à cet ordre bien que n’ayant pas le titre universitaire de docteur vétérinaire désormais exigé pour y faire partir.
Après l’échec de cette relecture, le Mali a cherché et obtenu une autre relecture avec le prétexte de transposer la directive 07/2006 UEMOA du 23 mars 2006 sur la pharmacie vétérinaire alors que la directive N° 01/2012/CM/UEMOA relative à la libre circulation et à l’établissement des docteurs vétérinaires ressortissants des Etats membres au sein de l’union n’a pas été encore transposée.
Aux dires du président de l’Association, M. Modibo Kouyaté, l’ordre des vétérinaires a toujours regroupé les Ingénieurs d’élevage et les Docteurs vétérinaires. La loi sur la pharmacie vétérinaire qui vient d’être votée par l’Assemblée nationale indique les Ingénieurs d’élevage qui détiennent au moment de la promulgation de la loi, un établissement de pharmacie, donc une structure d’importation vont continuer leur activité. Mais aucun autre Ingénieurs d’élevage ne sera plus autorisé à exercer cette activité désormais réservée aux Docteurs vétérinaires. Ainsi, les Ingénieurs vétérinaires, par la voix de son président, ont appelé le président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta, à ne pas promulguer la loi en la forme actuelle qui est discriminatoire.
Au cours de cette conférence de presse, Me Sanogo, l’avocat de l’Association, s’est penchée sur le côté juridico-judiciaire de cette affaire. Car, la loi a été attaquée à la Section Administrative de la Cour Suprême. Au cas où ils n’auront pas eu satisfaction, d’autres actions seront programmés, a conclu le président de l’Association, M. Modibo Kouyaté.
Youssouf Sangaré
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