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Entre nous : Une situation pas très claire !
Publié le mardi 9 fevrier 2016  |  Le challenger
MNLA
© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)




Les combattants du Groupe d’autodéfense touareg Imgads et alliés (Gatia) qui ont acquis une certaine popularité au sein de l’opinion publique à la suite de leurs succès militaires sur la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) sont entrés, le 2 février dernier, dans la ville de Kidal. Cette irruption, sans heurt des combattants du Gatia, intervient dans un contexte marqué par une recrudescence des attaques du groupe Ansardine d’Iyad Ag Aghaly contre l’un des groupes membres de la CMA en l’occurrence le MNLA. Après des déclarations contradictoires, les responsables des deux camps ont rendu public un communiqué conjoint en huit points. Même si la Plateforme et la CMA réaffirment dans le communiqué leur attachement à l’Accord pour la Paix et la Réconciliation, il faut se rendre à l’évidence que les deux parties se fient plus à l’accord d’Anefis dont le contenu exact reste toujours frappé par le sceau de la confidentialité. Sur sa page twitter, Me Mamadou I Konaté évoque ceci : « l’accord dans un accord, l’Etat dans l’Etat, l’autorité en peine, la légitimité rompue, trouble et peur sur la ville »
Lisez et relisez les points 4 et 6 de ce texte conjoint CMA/Plateforme. Selon le point 4, « Partout où les deux parties sont conjointement présentes, elles travailleront collégialement pour renforcer d’avantage le processus de paix enclenché depuis la rencontre historique d’Anefis ». Et le point 6 stipule que « Les deux parties réaffirment leur indéfectible attachement à l’Accord d’Anefis qui est aujourd’hui, le principal accord, gage d’un retour à une paix et à stabilité durables ».
Il n’est fait pas mention nulle part dans le communiqué final du retour de l’Etat et de ses services à Kidal. Ce sont les deux camps qui s’attribuent les rôles au sein du Comité de gestion de la ville. Or, l’urgence devrait être le retour de l’administration publique à Kidal et des services sociaux de base afin d’abréger les souffrances des populations.
Ce qui s’est passé à Kidal n’a rien de rassurant pour l’Etat central qui n’a aucune maîtrise véritable sur ces groupes dont la position est instable comme une dune de sable. Des entités faisant partie intégrante du territoire national sont gérées par des groupuscules armés sans la présence d’une délégation officielle du gouvernement de la République du Mali. La présence d’officiers à l’image du Général Gamou et d’autres cadres de la haute administration publique, tous natifs du terroir, qui se sont retrouvés bizarrement à Kidal, pourra laisser présumer l’existence d’une manœuvre du gouvernement visant à tirer les ficelles dans l’ombre.
Et surtout que le communiqué a été lu, le 6 février 2016, sur le plateau de la Télévision un peu tard dans la soirée. Alors qu’il faudrait se méfier des milices et des groupes armés dont la montée en force met ses bailleurs et les cadres tirant les ficelles dans une position confortable pour imposer à l’Etat dont les dirigeants seront obligés de fermer les yeux sur des activités illicites dangereuses, voire pernicieuses pour l’existence de la République. Cessons d’être naïfs et de dormir sur nos lauriers.
La non tenue de l’élection législative partielle d’Ansongo dans la commune rurale de Talataye ne nous a-t-il pas rappelé qu’il y a encore du long chemin à parcourir pour recouvrer notre intégrité territoriale. Il faut alors des actions fortes pour interpeller les acteurs de la communauté internationale qui ne doivent plus mépriser cette volonté inébranlable d’un peuple qui ne compte plus se laisser voler indéfiniment l’intégrité de son territoire. La détermination de la vaillante et légendaire jeunesse de Gao à empêcher le Vice-président du MNLA à tenir un meeting constitue une parfaite illustration.
Chiaka Doumbia
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