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PR Tiemoko Sangare en croisade contre la fraude electorale: «La classe politique fonctionne sur la base du vol et du mensonge»
Publié le jeudi 11 fevrier 2016  |  Le Prétoire
Cérémonie
© aBamako.com par A.S
Cérémonie de clôture du 5è congrès du parti ADEMA-PASJ
Bamako, le 26 mai 2015 au CICB. Le parti Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti Africain pour la Solidarité et la Justice ADEMA-Pasj a clôturé les travaux de son 5è congrès ordinaire.




A peine sorti de la salle de réunion du cadre de concertation ministère de l’Administration territoriale-partis politiques, ce mardi 9 février 2016, le président de l’Adema-Pasj s’est confié à la presse. Dans cet entretien, Tiémoko Sangaré donne son point de vue sur le débat autour de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) et ses impressions sur la relecture de la loi électorale. Le Pr Sangaré en a aussi profité pour dénoncer, encore une fois, la fraude électorale, partant, la classe politique malienne. Lisez l’entretien !
Quelle est votre position par rapport à la question du maintien de la Ceni actuelle ou la mise en place d’une nouvelle Ceni ?
Par rapport à la Ceni, je pense qu’on ne peut pas trancher aujourd’hui. Puisque les partis sont organisés en groupement, je préfère que le débat soit lancé au sein des groupements. Concrètement, je me dis que ça dépendra du temps qui nous sépare de l’organisation des prochaines élections. Si celles-ci ne sont pas organisées de sitôt, il serait effectivement indiquée que la Ceni, conformément à la loi, fasse son rapport et le dépose. En ce moment, la mise en place d’une nouvelle Ceni devra se faire conformément aux dispositions légales en vigueur.
Par rapport aux innovations introduites dans la loi électorale, l’Administration territoriale n’a pas toute de suite approuvé l’interdiction de campagne dans les lieux de culte et celle des gadgets de campagne, des points auxquels vous tenez beaucoup. Quel est votre sentiment ?
C’est vrai ! Quand j’ai reçu le document du Département, j’étais à la limite choqué parce que l’essentiel des propositions que nous avions eu à faire étaient apparues dans la colonne des propositions du Comité, non retenues par le Département. Mais, heureusement, au terme des débats que nous avons eus, on s’est rendu compte qu’il y avait peut être des nuances de formulation, mais que dans le fond, l’idée est retenue. Je m’en réjoui parce qu’aujourd’hui, et je l’avais dit depuis longtemps, la relecture actuelle de la loi électorale est une opportunité dont nous devons nous saisir pour apporter des améliorations à notre dispositif légale en matière électorale. Parce que l’essentiel des problèmes que nous avons, et qui affaiblissent notre démocratie, c’est justement la mauvaise qualité des élections. Et tant que les élections vont se faire dans la logique de l’acceptation de la fraude et du vol, on aura toujours des problèmes. La classe politique est aujourd’hui décriée par les citoyens. Les gens ne croient plus aux hommes politiques. Ils ont raison, parce que quand la classe politique se met à fonctionner sur la base du vol et du mensonge, il est évident que les citoyens ont raison de ne pas croire. Je pense qu’aujourd’hui, il faut que nous prenions toutes les dispositions pour nous donner les moyens d’avoir des élections propres. Cela n’est pas au dessus de nos moyens. Un pays comme le Burkina, qui sort de dix ans d’absence d’élection démocratique, vient d’administrer la preuve que quand dans un pays, les gens veulent bien faire, ils le peuvent. Donc, il n’y a pas de raison aujourd’hui qu’au Mali, nous continuons dans une démarche qui consiste pour la classe politique de penser qu’il faut aller aux élections et voler pour gagner. Maintenant, celui qui vole moins est celui-là qui se met à crier au vol, alors que tout le monde est en train de voler. Pourquoi cette politique de l’autruche ? Nous savons qu’en continuant comme cela, nous n’aurons pas de démocratie. Ce qui s’est passé en 2012 en est la preuve. Un pays avec plus de 20 ans d’exercice démocratique, qui subit un coup d’Etat et la population ne se sent pas concernée, simplement parce qu’elle était en rupture avec les autorités. Il faut le corriger.
Faut-il retenir de vos propos que le ministère de l’Administration territoriale doit remplacer la Ceni ?
Jamais ! Cela n’a jamais été de mon propos. Au contraire, depuis longtemps, la classe politique, dans son écrasante majorité, est acquise à l’idée qu’on mette en place une structure unique chargée de l’organisation des élections, comme d’ailleurs cela est le cas dans beaucoup de pays. Donc, aujourd’hui, nous pensons qu’il faut au Mali une structure qui sera exclusivement dédiée à l’organisation des élections et qui sera une structure pérenne. C’est cela qui va garantir la qualité des élections et c’est cela qui va faire en sorte que les gens vont de plus en plus croire aux élections. Naturellement, il faut que cette structure soit pilotée par des gens qui soient moralement irréprochables.
Quel sentiment avez-vous sur la relecture de la loi électorale de façon globale ?
Cette relecture est une initiative des partis politiques. Nous pensons que c’était une nécessité, non pas l’exercice en tant que tel, mais le contenu qu’on y met. Et aujourd’hui, c’est ce contenu que nous avons discuté, et Dieu merci, les éléments auxquels nous tenions, c’est-à-dire ceux qui favorisent la crédibilité des élections et qui avaient semblés n’avoir pas eu l’assentiment de l’Administration, ont été réintégrés. Je pense que dans la mouture qui va sortir sous forme d’avant-projet de loi, ces éléments seront reconduits.
Propos recueillis par Bakary SOGODOGO
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