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Front social en ébullition : Le Premier ministre Modibo Keita entre pression sociale et revanche politique du RPM
Publié le vendredi 12 fevrier 2016  |  Infosept
Primature:
© aBamako.com par mouhamar
Primature: La passation de pouvoirs entre le PM sortant Moussa Mara et le PM entrant, Modibo Keita
Bamako, le 09 janvier 2015. La passation de pouvoirs entre le Premier ministre sortant, Moussa Mara et le Premier ministre entrant, Modibo Keita a eu lieu ce vendredi à la Primature.  




Le président de la République, en renouvelant sa confiance au PM Modibo Keita, lors de la présentation des vœux 2016, semblait lui avoir donné carte blanche pour mener le bateau Mali à bon port. Cette confiance absolue bâtie sur la probité d’un homme que le président s’est dit prêt à en témoigner devant l’éternel, loin d’être un triomphe pour le PM Keita, lui est plutôt une lourde responsabilité, eu égard, à l’immensité et à la complexité des problèmes à résoudre. Va-t-il honorer IBK qui n’a pas tari d’éloges à son encontre et surtout qui s’est débarrassé du puissant secrétaire général du RPM à son profit? Le PM a-t-il toujours les mains libres ? Sera-t-il à la hauteur de la grande estime du Président de la République à lui placée ? Parviendra-t-il à résoudre les problèmes de plus en plus nombreux des maliens ? Jettera-t-il l’éponge si le front social continuait à être si agité ?

Modibo Keita nommé premier ministre, après la démission de Moussa Mara, reconduit après la mini crise qui a secoué l’exécutif, tarde à proposer même un début de solution aux multiples problèmes qui assaillent notre pays. Il est seulement passé maître dans l’art de parler bien la langue de Molière. Il manie bien le latin et le grec, mais un peuple vit-il que de ses humanités ? Les beaux discours ne suffisent plus, les maliens ont besoin des actes concrets qui changent leur quotidien, leur bien-être social. Le tableau du Mali d’IBK est tout en noir foncé comme en témoignent les multiples crises socio-sécuritaires et les scandales à répétition.

Aujourd’hui encore, le bateau Mali continue de tanguer sur le fleuve tumultueux du Djoliba. Les problèmes qui ont été à la base de la grave crise de 2012 demeurent toujours sans solution. Ils se sont même empirés. Malgré la signature de l’Accord de paix et de réconciliation, le Mali est loin de connaitre la paix. La sécurité s’est fortement détériorée au nord tout comme au sud. La crise sociale bat son plein. Les maliens sont de plus en plus et toujours plus malheureux. Les jeunes diplômés désespérés et déçus inondent les rues de Bamako autour du thé en tirant le diable par la queue. Les travailleurs, tous secteurs confondus, crient leur ras-le-bol face à leurs précaires conditions de vie et de travail pendant que les budgets des Institutions continuent leur hausse vertigineuse comme par insouciance. Si ce ne sont pas les agents de l’ORTM qui observent 72 heures de grève, ce sont les enseignants du secondaire et du fondamental qui arrêtent de travailler, parce que n’ayant pas perçus leur salaire du mois de janvier. Et tout cela se passe sous le regard impuissant du Chef de l’administration, le respectable Modibo Keita qui commence à s’essouffler. L’année 2016 ne sera pas de tout repos pour le régime car beaucoup d’autres couches socioprofessionnelles se préparent aussi à déposer leurs préavis de grève.



Il est grand temps de montrer enfin le chemin pour un Mali meilleur. Celui qui a été jusque là considéré comme la caution morale du régime d’IBK a-t-il encore des solutions pour ce Mali des crises ? L’équation pour lui est simple à présent : poser des actes qui préservent son nom et son image combien de fois élogieux ou rendre le tablier en permettant à un plus fougueux, avant qu’il soit trop tard et pour ne pas sortir probablement par la petite porte.

Youssouf Sissoko
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