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Abdoulaye Berthé, secrétaire général de la section syndicale unique Untm-Transrail : « Le ministre n’est pas à la hauteur pour gérer le chemin de fer du Mali, en ce sens qu’il semble être un sujet du Sénégal »
Publié le vendredi 12 fevrier 2016  |  Mali sadio
Exercice
© aBamako.com par Androuicha
Exercice de questions orales à l`Assemblée Nationale
Bamako, le 18 juin 2015. Le ministre du Développement Rural, Dr Bocary TRETA et celui de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim KOUMARE ont été soumis à l`exercice des questions orales des honorables députés de l`hémicycle.( photo Mamadou Hachim Koumaré Ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement)




‘’ Le Ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement n’est pas à la hauteur pour diriger le chemin de fer du Mali…’’



La section syndicale unique UNTM- Transrail a tenu le mardi 2 février 2016 au siège du syndicat, une assemblée générale d’information. Cette deuxième assemblée, après la notification de la résiliation de la convention de concession par les autorités sénégalaises et maliennes adressée au PDG du Groupe Advens, l’Actionnaire de Référence de l’entreprise Transrail en date du 7 décembre 2015, avait comme ordre du jour l’analyse de la situation actuelle de l’entreprise.



Si rien n’est fait dans les mois à venir, certains villages et villes riverains des rails seront rayés de la carte du Mali. Ces villages et villes qui ont existé grâce aux rails sont entre autres : Boulouli ; Toukoto ; Fangala ; Badumbé ; Sougoutaly ; Oualia ; Tambaféto ;Solinta ; Dioumbéba (le village où Almamy Samory Touré a emprunté le train) ; Bourémassou ; Kalé ; Mahina;Galigo ; Babouko ; Diamou ; Dingagiray et Tintiba.

Les populations riveraines des voies ferroviaires sont inquiètes du sort de l’entreprise. Elle est dans l’impasse. La situation, lamentable et critique, se dégrade de jour en jour. Le train voyageur n’est pas régulier en semaine. Les pauvres populations sont rejetées et dans le dénuement en transport ferroviaire. L’entreprise ne dispose que de 3 machines en marche et cela est insignifiant au regard des besoins exprimés par les usagers. Quant au personnel de la société de chemin de fer, le paiement de son salaire ne se fait pas à temps.

La région de Kayes, spécifiquement, est synonyme de rail. Qu’arrivera-t-il si cet outil est complètement oublié ?

Le département en charge des Transports ne fait rien, en vue de protéger les intérêts de la société et des travailleurs. Son manque de vision paralyse cet important outil qui est un atout en matière d’économie. Aujourd’hui, 700 travailleurs sont menacés et plus de 3.000.000 de personnes souffrent avec le pilotage à vue dramatique des autorités.

Les travailleurs de cette entreprise étatique sont inquiets du devenir de la société, car l’entreprise est déjà à la dérive. Un désespoir total est en train de s’installer chez eux. Faut-il le rappeler ? Il n’y a que deux cadres cheminots au Sénégal en service, alors que nous ne pouvons pas compter le nombre de cadres maliens en service actuellement ici.



Les responsables de la section syndicale unique ont assené les quatre vérités. En dénonçant la situation de l’entreprise la destruction programmée du chemin de fer par le département ministériel en charge des transports du Mali et du Sénégal. Avant la résiliation de la convention de concession, le 7 décembre 2015, des dispositions devaient être prises, pour non seulement préserver l’avenir de l’entreprise, mais également la gestion administrative et juridique des travailleurs. Chose qui n’a pas été faite.

Cette résiliation est considérée comme un fait du prince.

Après la résiliation de la convention de concession, les autorités ont décidé de la création de quatre postes, dont celui de l’administrateur général, qui doit siéger à Bamako. Ce qui laisse croire que l’administrateur général viendra du Sénégal. Une proposition que la section syndicale unique UNTM–Transrail, dirigée par Abdoulaye Berthé, n’a pas du tout approuvée. Il a exigé que, maintenant, ils veulent leur souveraineté et demandé que la destinée du chemin de fer soit confiée à leurs cadres qui sont capables, compétents et valables pour gérer cette entreprise et répondre aux aspirations de l’entreprise. Comme prôné par le département en charge des Transports. Il a déploré que cette proposition ait été rejetée par le Ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement.

Le secrétaire général a signalé que de plus en plus, la section syndicale unique UNTM-Transrail constate une forme de dictature de la part du département chargé des Transports. En ce sens que toutes les propositions qu’elle a eu à faire, depuis le début de la mise en place du schéma institutionnel, en passant par la signature du 16 décembre 2014 tenue à Bamako et la notification de la résiliation de la convention, n’ont pas été prises en compte.

Selon le secrétaire général, le Ministère les appelle uniquement pour les informer. Ce qui n’est pas le sens du dialogue social, qui demande à écouter les gens pour pouvoir ensuite tirer des conclusions.

Cependant, Abdoulaye Berthé s’est interrogé si le Ministère de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement a réellement souci du chemin de fer du Mali. Car la situation qui prévaut, c’est que la République du Sénégal a imposé toutes ses décisions qui ont été prises au détriment des travailleurs maliens. ‘’ Les cheminots Maliens sont fatigués de l’esclavage des sénégalais’’, a-t-il déclaré.

Berthé a rappelé que c’est le Sénégal qui a cassé le contrat du concessionnaire et le Mali est entrain de le suivre. ‘’Aucun sénégalais ne viendra diriger les cheminots maliens ici. Si l’on doit mourir, on va mourir tous et si on doit vivre, on va vivre tous. Du moment que la convention de concession a été résiliée, on veut que le Mali s’occupe de sa société nationale chemin de fer. Le Mali n’a même pratiquement pas de chemin de fer alors que le Sénégal a près de cinq chemins de fer ’’, a-t-il déploré.

Abdoulaye Berthé a lancé un appel pressant au Président de la République d’envoyer une mission au chemin de fer, pour voir ce qui s’y passe réellement. Car le ministre n’est pas à la hauteur pour gérer le chemin de fer du Mali, en ce sens qu’il semble être un sujet du Sénégal.

Les professionnels de rail au Mali refusent catégoriquement la nomination d’un sénégalais comme administrateur.



Mamadou Sissoko
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