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Entre nous : Un pavé dans la marre !
Publié le samedi 13 fevrier 2016  |  Le challenger
Oumar
© Autre presse par DR
Oumar Mariko




« Pour moi, le mouvement démocratique a atteint ses limites. Il est même mort. Il faut applaudir à sa mort. Je vois des gens dire que le mouvement démocratique doit se retrouver. Je prie Dieu qu’il ne se retrouve jamais. Parce que s’il se retrouve, tel que les gens se sont comportés, ce n’est pas pour le bonheur du Mali. Je prie Dieu pour qu’il y ait un mouvement révolutionnaire qui se mette en place et qui puisse mettre fin à la troisième république de la démocratie et engager le Mali vers une 4ème république avec des vertus basées sur le collectivisme, la reconnaissance du mérite et la sanction de la faute.» L’auteur de ces propos publiés par notre confrère ‘’Le Pouce’’ du vendredi 5 février 2016 n’est autre que l’honorable Oumar Mariko, Président de la SADI, ancien leader estudiantin, acteur des événements de mars 1991 qui ont abouti à la chute du Général Moussa TRAORE. En parlant ainsi, l’honorable Mariko, connu pour n’avoir pas la langue dans sa poche, jette un pavé dans la marre des mouvements démocratiques avec qui il n’a pas été tendre.
L’échec des démocrates sincères et des patriotes convaincus à mettre le pays sur les rails du progrès dont les fruits devaient bénéficier à tous les citoyens, a conduit les nostalgiques à regretter les années de plombs du Comité National de Libération du Mali (CNLM) et l’Union Démocratique du Peuple Malien (UDPM) de Moussa TRAORE.
Le dictateur dont les 23 ans de règne ont détruit les fondements de la jeune République, est aujourd’hui plus aimé que ses tombeurs, placés devant le tribunal de leur propre conscience mais aussi celui de l’histoire. L’Etat dans lequel se trouve le pays est suffisamment révélateur de cet échec de la classe politique dans son ensemble qui porte l’entière responsabilité de la tragédie nationale avec son corollaire de honte et d’humiliation.
En 2009, soit trois ans avant les événements tragiques de mars 2012, votre bi-hebdomadaire préféré “Le Challenger” avait posé à Mme Sy Kadiatou Sow, figure emblématique de la lutte pour l’avènement d’un Mali démocratique, cette question : « Aujourd’hui, il y a des gens, qui se disent déçus par le comportement de beaucoup d’acteurs du 26 mars 91, en prédisant une autre révolution. Que pensez-vous de cela ? ». Mme Sy a répondu que « Chacun a la liberté de penser ce qu’il veut. S’il y a des gens qui pensent un autre 26 mars, ce 26 mars va se faire contre qui et contre quoi.
C’est cela la question. En tout cas, je ne suis pas en train de préparer un autre 26 mars parce que moi, j’avance. Je ne suis pas seule. On considère ce qu’on a fait pour le 26 mars comme des des erreurs, des faiblesses. On avance. On est dans cet état d’esprit. Mais on ne peut pas avancer si acquis. Et on travaille pour consolider les acquis. On corrige ce que les gens considèrent comme les principaux acteurs du Mouvement démocratique ne se retrouvent pas et ne disent pas que la mission n’est pas terminée. C’est juste ça. Il peut y avoir une autre révolution mais elle ne sera jamais comme le 26 mars 91 ».
Pr Issa N’Diaye, homme politique et philosophe, dans une contribution intitulée “Faut-il désespérer du Mali d’IBK’’ parue sur le site de Médiapart en mai 2014, a déclaré qu’il « est illusoire de croire que le Mali est dans une situation pré révolutionnaire même si les conditions objectives semblent favorables. Les conditions subjectives sont loin d’être réunies.
L’état de préparation politique, idéologique et organisationnel est plus qu’insuffisant. Le risque d’agitations sociales incontrôlées nous conduira certainement vers un autre coup d’État. Or l’histoire nous montre largement que les coups d’État ne sont pas une solution. Ils finissent par se retourner toujours contre les forces sociales qui les ont soutenus ».
Selon un penseur, « les philosophes préparent la révolution, les fous l’exécutent et les lâches prennent le pouvoir ».
Chiaka Doumbia
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