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TM2 à Kalabancoro : « Ma cité en marche » et les élucubrations du Maire
Publié le lundi 15 fevrier 2016  |  Le Pays




Le jeudi 12 février 2016, l’émission « Ma cité en marche » de la TM2 était dans la commune rurale de Kalabancoro. L’émission, qui avait fait office à son début d’un espace démocratique pour la population, a montré le contraire à Kalabancoro.

L’année dernière, en mai 2015, cette émission a invité le maire Issa BocarBallo mais a fait chou blanc. Cette année, elle l’a reçu le jeudi 12fevrier 2016. Mais, en réalité, la population est restée sur sa fin car l’animateur de l’émission, Boua Diabaté, n’a pas hésité à censurer les spectateurs voulant réagir aux propos du maire. Ce qui laisse comprendre que les intervenants avaient été choisis à l’avance. Pour faire court, tout avait été préparé selon un plan savamment huilé du maire qui ne voulait pas que les voix contestataires se fassent entendre. D’ailleurs, tout le monde a compris que les dés étaient pipés lorsque le maire et l’animateur de l’émission sont venus ensemble dans une même voiture. Et dès le début, l’animateur a tenu à faire savoir que l’émission n’est pas un lieu de procès ni une foire d’empoigne.

Le maire, dont on attendait qu’il présente son bilan, est tombé dans son propre piège et passé le clair de l’émission à se parer des plumes du paon. En effet, comment trouver meilleure explication au fait qu’un maire, après sept ans de gestion,n’arrive pas à donner le nombre de sa population, le budget de la mairie, le nombre de conseillères, la recette de la mairie. Dans son intervention, il n’a pu donner aucune réalisation faite avec les recettes de la mairie. Autant dire que les écoles, les centres de santé cités par le maire comme réalisations sont à mettre à l’actif de l’ANICT ou d’ONG comme Plan-Mali et d’autres. Il y a vraiment de quoi se demander où va la recette de la mairie. Qu’est-ce que la mairie a réalisé dans son Plan de de développement économique et social?



Pris de panique, le maire est allé jusqu’à dire que Kalabancoro, dans les prochaines années, va dépasser Bamako sur le plan du développement. Interloqué, l’animateur lui a demandé en quelle année cela pourrait se faire. Le rêve est certes permis, mais comment peut-on prendre un tel rêve au sérieux, quand on sait que le maire ignore son budget, le nombre de sa population et sa recette.

Certains spectateurs l’attendaient de pied ferme pour lui poser des questions sur la gestion domaniale, les critères de recrutement à la mairie car les gens sont recrutés sans aucun avis de recrutement, l’affaire du marché principal qui reste inachevé. Mais les intervenants avaient été choisis sur mesure. Une pratique qui a déçu beaucoup dans l’assistance. Ils étaient venus pour poser les vraies questions sur les vrais problèmes de la commune. Des problèmes auxquels le maire n’a pas voulu toucher tout au long de son intervention.

En disant dès le début que l’émission n’est pas destinée à faire un procès, l’animateur-censeur a tout de suite laisser deviner, sans le savoir, qu’il est au courant de tout ce qui se passe dans cette commune, surtout la relation distendue que le maire entretient avec une grande partie de la population qui crie- même si c’est loin des oreilles du maire- leur ras-le-bol vis-à-vis d’un maire dont elle souhaite le départ. Il est tout de même révoltant de tenir une émission qui se veut après tout un espace démocratique, et empêcher les gens de poser des questions qui ont tout simplement le tort de déranger le maire. Et ensuite venir jouer ce qui n’est autre qu’une pièce de théâtre de mauvais goût. Ce que l’animateur et le maire n’ont toujours pas compris, c’est qu’à Kalabancoro, de l’eau a coulé sous le pont, la population a beaucoup évolué et a presque tout compris. Alors que, chose inacceptable, le maire Issa BocarBallo s’entête et fonce la tête baissée comme un taureau dans sa stratégie d’enfumage.

Pitoyable maire qui, en réaction contre les volées de bois dans la presse il n’y a pas longtemps, a pris des vessies pour des lanternes en croyant qu’il pourrait convaincre dans cette émission qu’il a boycottée en mai 2015. Pitoyable émission dont on pensait qu’elle était un espace d’idées, un face-à-face entre les élus communaux et les populations, mais qui se révèlent une comédie où tous les rôles sont taillés sur mesure. Pitoyable population de Kalabancoro qui a toujours du mal à comprendre qu’il faut se mobiliser, s’unir et dresser une muraille de chine pour faire barrage à tous ces élus gloutons qui ne pensent qu’à eux et non à la commune.

Souleymane Coulibaly, professeur de Philosophie à Kalabancoro
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