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Nord du Mali : Pourquoi la Plateforme s’est installée à Kidal
Publié le lundi 15 fevrier 2016  |  le repere
MNLA
© Autre presse par DR
MNLA (Mouvement National pour la Libération de l`Azawad)




Depuis plus d’une semaine, la ville de Kidal est cogérée par la Plateforme et la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). C’est l’aboutissement d’une lutte qui a commencé après la libération des régions de Gao et Tombouctou (Kidal ayant été désigné comme une ligne rouge que l’armée malienne et les mouvements pro gouvernementaux ne doivent pas franchir) à Ménaka, en passant Tabankort, Anéfis et d’autres localités de la région de Kidal. Les efforts de conquête du reste du territoire par la Plateforme, qualifiée de pro-gouvernementale, ont toujours été sabordés par la communauté internationale. Qui ne ratait aucune occasion pour mettre en péril l’unité du Mali. Comment s’est passé la rentrée en force des combattants de la Plateforme à Kidal ? Quels en sont également les motifs ? Analyse.

Dans sa volonté de se battre pour que le Mali reste « Un et indivisible », la Plateforme des mouvements d’autodéfense a toujours défendu son droit d’être présente partout sur le territoire malien. De Ménaka à Kidal, en passant par Anéfis, Tabankort ou Takelout, la plateforme a toujours subi les contrecoups de la communauté internationale. Qui ne voulait pas voir la CMA et la Plateforme aplanir leurs différends et travailler conjointement sur un même territoire. Parce que tout simplement, cette communauté internationale voulait profiter de la division de nos communautés pour continuer à imposer son diktat aux Maliens en les obligeant à subir les affres de l’occupation des forces internationales.

Grâce à leur pugnacité et à la force de leur conviction, les combattants de la Plateforme ont tenu bon face aux multiples pressions qui voulaient encore les éloigner de leurs parents et de leur terroir. D’ailleurs, au-delà de tout ce que racontent les médias au service des forces occultes, les combattants de la Plateforme sont rentrés à Kidal dans le respect de l’accord signé après les évènements d’Anéfis. Cet accord prévoyait que les membres et combattants de la Plateforme et de la CMA peuvent circuler librement dans toutes les régions du nord. La seule restriction, c’est de signaler le mouvement des combattants en armes pour éviter des affrontements ou des accrochages entre groupes armés.



Aussi, la Plateforme a de fortes raisons de renter à Kidal. Parce qu’elle ne comprenait pas pourquoi la communauté internationale veut la cantonner par la force dans une zone donnée, alors que les autres mouvements armés, notamment ceux affiliés à la CMA, peuvent sillonner toutes les régions du nord et même du Mali.

Autre raison de la présence de la Plateforme à Kidal, le fait que certains de ses combattants, natifs de la région ou de la ville de Kidal, n’ont pas vu leurs parents depuis l’occupation de la localité en 2012. Et c’est de bonne guère que les combattants de la Plateforme, qui étaient positionnés seulement à 40 km de Kidal, dans la localité de Takelout, sont rentrés chez eux.

En réalité, la rentrée à Kidal était prévue de longue date, après plusieurs réunions entre des responsables des deux mouvements. Mais, en fait, la CMA n’avait pas prévu une rentrée en force des combattants de la Plateforme. Qui avaient mobilisé une soixantaine de 4×4 pour son retour au bercail. Pris de panique, les dirigeants de la CMA ont voulu ignorer les accords issus des différentes rencontres préparatoires de ce « grand retour » des fils du terroir.

Mais quand la CMA a compris qu’elle n’a plus le choix, elle a accepté de négocier avec la Plateforme. Cette négociation a abouti à un accord qui oblige d’une part la Plateforme à réduire son dispositif à Kidal avec la possibilité pour ses éléments d’être présents dans toutes les régions du nord y compris Kidal et ses cercles. Et d’autre part, la CMA a accepté une cogestion de Kidal avec la Plateforme. Qui doit désigner 18 personnes pour la représenter dans les six commissions qui gèrent actuellement les affaires courantes de la ville de Kidal. Il ne pouvait en être autrement. Car la Plateforme n’était pas disposée à se ridiculiser comme ce fut le cas à Anéfis où c’est le chef de l’Etat (garant de la souveraineté nationale) qui, contre toute attente, avait demandé à la Plateforme de quitter Anéfis au profit de la CMA. Une couleuvre qui lui est restée à la gorge. Parce qu’estimant avoir fait une lutte qui revient normalement à l’Etat et à ses représentants.

Cette fois-ci, la Plateforme était très déterminée, sachant bénéficiée du soutien de la majorité des Maliens, les combattants étaient prêts à en découdre avec la CMA, le gouvernement et même la communauté internationale, pour qu’enfin ceux-ci respectent leur droit d’être chez eux partout au Mali.

Pour beaucoup de nos compatriotes, ce sont les signes avant-coureurs d’un retour à la normale. Si les combattants de la Plateforme sont rentrés à Kidal, qu’est-ce qui pourrait empêcher l’administration et l’armée malienne d’y rentrer dans les prochaines semaines, voire les prochains jours. En tout cas, c’est le souhait de la majorité du peuple du Mali. Qui a souffert pendant longtemps des conséquences de cette guerre affreuse que des forces occultes ont ourdi contre leur pays.

Idrissa Maïga
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