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Mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation : Sans pression, ni intimidation
Publié le lundi 15 fevrier 2016  |  Le Pouce
Cérémonie
© aBamako.com par DR
Cérémonie de signature de l`accord de paix au Mali.
Bamako, le 20 juin 2015 au CICB. La rébellion à dominante touareg du nord du Mali a signé à Bamako l’accord de paix entériné le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale.




Le gouvernement du Mali et les groupes rebelles, ont signé à Alger un accord de paix et de réconciliation, censé mettre un terme aux combats armés qui secouent le nord du pays depuis 2012 et ayant fait de nombreuses victimes. Sa mise en application devrait suivre un calendrier établie par les parties signataires. Mais, il revient au gouvernement malien de décider en dernier ressort.

Tout à basculé en 2012 lorsqu’un groupe rebelle décide d’attaquer les positions de l’armée malienne dans la partie septentrionale du pays. Motivés par une pensée « indépendantiste », ces groupes armés, fraichement débarqués de la Lybie, après la chute du Guide Mohammar Kadhafi, arrivent à bouleverser l’ordre préétabli et à imposer leur loi. Les nombres de victimes se comptent parmi les civiles et les militaires.

Le Mali, aidé par une coalition internationale, renverse la donne, et part à la conquête de ses territoires perdus, tombés entre les mains des « envahisseurs » qui y dictaient leurs lois. Si la majorité de ces territoires, a été conquise, Kidal, considérée comme le bastion de la rébellion reste entre les mains des rebelles. L’accord de paix signé sous l’égide de la communauté internationale, prévoit de rendre à l’Etat malien tout son territoire et de rétablir la paix et sceller la réconciliation entre les cœurs meurtris. Du moins, selon la compréhension des émissaires du gouvernement envoyés à Alger pour négocier, ainsi que pour une majorité des Maliens.



Aujourd’hui, l’accord de paix est censé être mis en œuvre et devrait suivre son rythme suivant la réalité des choses sans aucune pression sur le gouvernement du Mali, entité légitime, seule à même d’imposer son propre rythme. Doit-on mettre sur le même pied d’égalité un Etat, un gouvernement légitime et des groupes rebelles, auteurs d’atrocités et de nombreuses violations des droits de l’homme, même au nom de la paix ? La survie de l’accord, dépend du degré de considération, de respect de la légitimité à l’Etat malien en tant qu’entité au dessus des autres parties.

Il se trouve que cela n’a pas été de mise et on continue de traiter le gouvernement du Mali sur le même pied d’égalité que les groupes armés. Cela a pour conséquence d’affaiblir davantage l’Etat malien et le servir en pâture à ses ennemis. Car, depuis un certain temps, les critiques fusent de partout du côté des groupes rebelles tout comme parmi les partenaires extérieurs du Mali, accusant le gouvernement malien de trainer les pas dans la mise en œuvre de l’accord d’Alger comme s’il suffisait d’un petit claquement de doigts, pour que cet accord soit appliqué. Il y a des préalables, sans lesquels l’accord, lui-même, risque d’être affaibli. C’est le cas de la transformation de certaines localités en régions ; transformation effectuée par simple nomination de gouverneurs.

Pendant que la pression est menée sur le gouvernement du Mali, aucun désarmement des groupes armés, n’est annoncé ; or, cela devrait être la première phase de la mise en œuvre de l’accord. Pire, la situation sécuritaire se détériore, jour après jour, malgré la présence de la force Barkhane et de la MINUSMA faisant penser à un retour à la situation de départ.

La logique doit être d’arriver à une mise en œuvre d’un accord de paix qui s’inscrit dans la durée afin que le Mali ne puisse plus jamais vivre ce qu’il est en train de vivre. Pour cela, la légitimité du gouvernement du Mali, doit être renforcée/ confortée face à la pression des groupes armés.

Si en Syrie, des rebelles sont en train d’être encouragés pour renverser un pouvoir légitime ; en Lybie, une rébellion a été appuyée pour renverser un régime fut-il dictatorial ou non ; tout comme ce fut le cas en Côte d’Ivoire, le Mali doit être, finalement, l’ « exception ». Donc, il nous faut prendre notre destin en main et éviter de subir comme les autres ont subi.

Un Mali uni et fort face aux pressions des groupes rebelles et de l’extérieur acquis à leur cause, nous oblige à oublier nos différences et à parler d’une seule voix.

Tiémoko Traoré
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