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Art et Culture

Entre succès et polémique
Publié le mercredi 17 fevrier 2016  |  Le Reporter




À la suite d’un attentat terroriste à Tombouctou, le tournage de «Timbuktu» s’est déroulé à Oualata (Mauritanie), sous protection de l’armée mauritanienne. À peine sorti, le film est présenté en sélection officielle au Festival de Cannes 2014 (France) où il était le seul long métrage africain en compétition. Il y a reçu le Prix du jury œcuménique le Prix François-Chalais récompensant les valeurs du journalisme.
Cette œuvre a été aussi sélectionnée pour représenter la Mauritanie à l’Oscar du «Meilleur film en langue étrangère» aux Oscars du cinéma en 2015 (Etats Unis). Auparavant, elle avait reçu Sept Césars l’an dernier, dont ceux du «Meilleur film» et du «Meilleur réalisateur». Ces succès n’ont fait qu’enfler la polémique autour de ce film d’une dramatique actualité.
Déjà, en décembre 2014, Sabine Cessou (journaliste, grand reporter et spécialiste de l’Afrique) avait jeté un pavé dans la marre en dénonçant une production «trop cantonnée aux clichés français» à propos du peuple touareg, donnant «un spectre trop limité de la barbarie islamique» et «une version simplifiée» de la reconstitution de la prise Timbuktu (Tombouctou) et des enjeux au Mali… «Une partie très tronquée de la réalité», avait dénoncé notre consœur.
Pour en rajouter à ce malaise, Nicolas Beau (journaliste et créateur de Mondafrique) avait taxé Sissako «d’imposture mauritanienne» en dénonçant les liens entre le réalisateur et le gouvernement mauritanien, illustrés entre autres, par sa fonction de conseiller culturel du président Mohamed Ould Abdel Aziz de la Mauritanie. «Je ne suis militant d’aucun parti, je ne soutiens personne et je n’ai jamais assisté à un meeting.
Je ne l’ai jamais remercié dans aucun discours. J’ai un statut d’ambassadeur culturel, c’est tout», avait répliqué Sissako dans les colonnes du quotidien français, Libération. À son tour, il avait accusé le journaliste de toucher de l’argent du banquier Mohamed Ould Bouamatou, opposant au régime mauritanien et l’un des financiers de Mondafrique. Qui ment ? Qui dit la vérité ? Le doute plane en tout cas sur «Timbuktu». Une œuvre dont les qualités esthétiques sont néanmoins incontestables !
Moussa BOLLY
Critique/Chroniqueur
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