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Ki a dit Koi : Zahabi Ould Sidi Mohamed, ministre de la Réconciliation
Publié le mercredi 17 fevrier 2016  |  Le Canard Déchaîné
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© aBamako.com par A.S
Le ministre de la Réconciliation nationale, Zahabi Ould Sidi Mohamed, a rencontré hier au CICB les représentants des populations de la région de Kidal pour un échange sur le document intitulé « Eléments pour un accord de paix et de réconciliation nationale"




Ce débat est en train d’être alimenté : Il faut qu’Iyad revienne, il faut dialoguer avec Iyad, etc. En tant que ministre de la Réconciliation nationale, des frères sont venus dans mon bureau de Kidal pour me dire : Nous n’aurons pas de paix si Iyad n’est pas dans le processus. Je leur ai dit : écoutez ! Je n’ai rien contre le fait qu’Iyad rentre dans le processus de paix, qu’il soit quelqu’un de positif pour la paix. Le gouvernement, comme disent les Arabes, c’est le mur le plus court, c’est-à-dire celui que tout le monde veut sauter. Donc, on met tous les pots sur le dos du gouvernement et on oublie ce qu’on doit faire soi-même. Je dis d’accord ! Vous dites qu’il est de bonne foi, qu’on ne peut pas faire la paix sans lui, je vous défie, emmenez-moi un communiqué, une lettre de lui, qui déclare qu’il veut entrer dans le processus, qu’il veut faire la paix avec les Maliens.

Mohamed El Moctar Ag Mahmoud dit Hado Porte parole des réfugiés du Burkina Faso

Au Burkina Faso, on vivait mieux que nos concitoyens du Nord du Mali, car on dormait bien sur nos deux oreilles, on mangeait bien. Seul, le sort de notre pays nous inquiétait, car, outre les actes terroristes, les pêcheurs en eau trouble s’étaient multipliés. Malgré tout, hormis quelques farfelus, tous les réfugiés ne rêvaient qu’au retour chez eux. La nostalgie du pays, ce n’est pas seulement celle des hommes, mais chaque oued, chaque forêt, chaque dune, était pour nous une montagne de souvenir qu’il faut retrouver.



Mohamed El Moctar Ag Enaderfe, représentant des réfugiés de la Mauritanie

On va nous dire : la paix est revenue, qu’est-ce que vous attendez dans les camps de réfugiés ? Je pense qu’aujourd’hui, ce qui est en train de se passer dans la région de Tombouctou, le monde entier le voit. En tout cas, je vivais à Tombouctou, il n’est pas question pour moi, aujourd’hui, de retourner à Tombouctou. Là où l’armée malienne et la MINUSMA ne sont pas en sécurité, ce ne sont pas les réfugiés qui y seront en sécurité.

Ismaïla Konaté, conseiller technique au ministère de l’Action humanitaire et de la reconstruction du Nord

En ce qui concerne la dimension sécuritaire, il est important de pouvoir protéger les populations de retour et éviter l’amalgame et la délation auprès des forces armées afin de créer la confiance réciproque. Il y a ensuite la réhabilitation des services sociaux endommagés, la création de points d’eau, de centres de santé éventuellement et de services marchands ; bien entendu, l’accompagnement en vivres et non vivres demeure un processus indispensable. Cet accompagnement doit être apprécié à chaque moment et adapté au contexte.

Mme Tacherefte Walet Wamanguenet, participante à la causerie-débat

Ce qui s’est passé est injuste et si on ne prend pas ça en considération, moi, je ne vois rien. Ce qui s’est passé, c’est de s’attaquer à ceux qui sont auprès de vous, des voisins, des amis et personne n’en parle. On parle d’amalgame, amalgame, c’est trop vague… les réfugiés ne veulent rester que chez eux et il n’y a aucun nomade qui peut se sauver d’un sédentaire. La paix doit être dans les cœurs, dans les cerveaux, dans les mouvements, mais pas superficiellement. On est tous les mêmes. Rien ne vaut notre terre. Rien ne vaut notre dignité. Tout ce que les gens tentent, je pense que leur dignité sur leur terre est meilleure.

B.D.
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