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Processus de paix et de réconciliation : L’Accord d’ «Alger» entre parenthèses ?
Publié le jeudi 18 fevrier 2016  |  Le Prétoire
Cérémonie
© aBamako.com par A S
Cérémonie de signature de l`accord de paix par la CMA
La CMA a signé l`accord de paix et réconciliation le 20 Juin 2015 à Bamako




Sur le terrain désormais, on assiste beaucoup plus à des arrangements locaux et des rencontres inter et intracommunautaires, alors que des actions qui étaient en cours, allant dans le sens de la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger, sont vraisemblablement dans l’impasse.

Depuis l’entrée du Groupe d’autodéfense touareg, imghad et alliés, le mardi 2 février courant, dans la ville de Kidal, le processus de paix et de réconciliation a pris une nouvelle tournure. En effet, entre le Gatia et son hôte de la Coordination des mouvements de l’Azawad qui régnait jusque-là en maître absolu dans la Cité des Adrars, un accord fut conclu pour la co-gestion de la ville. Un arrangement qui a été salué par le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, qui a laissé entendre que cela relève des devoirs de la mission onusienne au Mali d’encourager de tels arrangements.

Aussi, au cours de différentes rencontres intracommunautaires, le Général El Gamou a-t-il été porté à la tête de la communauté imghad, alors qu’Hanoune Ould Ali s’est vu désigné comme chef de la communauté arabe de Gao. Certaines sources rapportent d’ailleurs que ces deux responsables sont déjà à Bamako dans le cadre d’une rencontre que les responsables des groupes armés devraient avoir en cours de semaine avec des officiels maliens et les responsables de la Minusma. Toutefois, le Secrétaire général du Gatia, en l’occurrence Fahad Al Almahamoud que nous avons joint par téléphone, affirme, sans aucune forme de commentaires, n’être au courant d’une telle rencontre.

Au regard de cette nouvelle donne, des observateurs avisés du processus de paix craignent désormais que la paix se fasse en l’absence du gouvernement malien qui, apparemment, ne joue pas un rôle dans les négociations directes entre les communautés. L’autre point qu’il convient de souligner, c’est qu’au même moment où les accords intercommunautaires se multiplient sur le terrain, le processus de mise en œuvre de l’Accord de paix et de réconciliation semble prendre un nouveau plomb dans l’aile. A titre illustratif, le Comité de suivi de l’Accord qui se bat encore pour résoudre des questions liées à la représentativité des groupes armés en son sein ainsi qu’à son budget de fonctionnement ne s’est plus réuni depuis décembre 2015.

Aussi, le cantonnement, qui est pourtant l’un des points cruciaux du processus de paix, a-t-il curieusement disparu du discours et du gouvernement malien et de certains acteurs non étatiques du processus, notamment la Minusma. Pire, si le gouvernement a adopté des projets de textes relatifs à la Commission du désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) et la Commission d’intégration (CI) en décembre dernier, les observateurs en sont encore à se demander quand est-ce que ces deux commissions seront mises en place. Or, nul n’est besoin d’être un expert pour savoir que la situation sécuritaire dans le pays commande que toutes les parties mettent les bouchées doubles pour le cantonnement des ex-combattants rebelles.

Toujours est-il qu’à y voir de près dans le processus de paix et de réconciliation, on a l’impression que l’Accord de Bamako ou l’Accord d’Alger (c’est selon) est mis entre parenthèses au profit des différentes rencontres intra et intercommunautaires dans le Nord du pays.

Bakary SOGODOGO
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