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Coup de gueule de l’artiste Mylmo contre le régime IBK : « On ne vit pas dans un État sérieux »
Publié le vendredi 19 fevrier 2016  |  La Sirène
Finale
© aBamako.com par FS
Finale de la 55è édition de la coupe du Mali de Football: Stade malien 2-1 Onze Créateurs
Finale de la 55è édition de la coupe du Mali de Football le 29 Août 2015 au Stade Modibo Keita: Stade malien 2-1 Onze Créateurs. Mylmo




Artiste engagé, n’ayant aucunement sa langue dans sa poche, le jeune rappeur Mylmo, au style lyrique, avec des rimes d’enfer, sous-tendues par une authentique mélodie, n’est pas allé par quatre chemins pour cracher ses vérités les plus crues, sur le régime IBK. Pouvoir, en lequel, l’ex-étudiant du Conservatoire « Balla Fasséké Kouyaté », voit, tout comme l’immense majorité des maliens, un profond désenchantement, des espoirs douloureusement brisés, en un mot, un « auto-goal », communément appelé « Yabé » dans le jargon national, d’où le titre de son dernier single.

En effet, l’artiste ne passera point par le dos de la cuillère pour dire, bien haut, ce que de nombreux maliens, ceux-là mêmes qui avaient placé une confiance aveugle en l’actuelle gouvernance, pensent tout bas.

Ainsi, dans son titre «Yabé-2012», Mylmo démontre comment ses compatriotes ont été foncièrement déçus par un leader politique qui leur avait pourtant promis une Nation digne et honorable, un État fort et responsable. Mais aujourd’hui, c’est la désillusion dans toute son amertume, la découverte de l’imposture dans toute sa laideur. Le président IBK ne se préoccupe, en vérité, que de son prestige, ses allures bourgeoises quasiment « maladives ». Il se sert insidieusement et abusivement de la religion musulmane pour assouvir ses appétits politiques.

Toutes les attentes qui ont essentiellement motivé les Maliens, dans un élan historique sans précédent, à élire le candidat Ibrahim Boubacar Kéita à la tête du Mali, ont été cruellement déçues par un président ayant, plutôt, presque réussi à « institutionnaliser » le népotisme et l’oligarchie dans toutes les sphères du pouvoir.

L’amplification des maux sociaux dans lesquels les populations maliennes ont longtemps sombré et qui étaient supposés n’être plus que de lointains souvenirs avec l’avènement du nouveau régime, censé en être une panacée, n’est autre que le résultat d’un système politique suicidaire, propre à condamner le peuple à la survie, au désespoir.

La pauvreté aggravée et généralisée, a relativement transformé une frange importante des maliens, en des sous-hommes, avec tous les vices ou tares sociales qui s’y rapportent, notamment, l’escroquerie, la délinquance, la mendicité, la vénalité etc. En définitive, selon Mohamed Soumbounou, de son vrai nom, rien n’a changé. Bien au contraire, le mal persiste avec plus d’acuité, et le chemin qui mène vers notre sortie de l’auberge, est encore long et engorgé d’incertitudes. Les maliens ont donc été la source clé de leur propre malheur, en n’ayant compté que sur du néant.

C’est, en substance, au regard de toute une avalanche de dérives et maladresses, commises par le Président IBK et ses suppôts, au grand mépris des maliens, que l’artiste Mylmo, dans un élan révolutionnaire sans équivoque, finira par dire, très clairement, que nous ne sommes pas dans un État sérieux, sans toutefois omettre d’adresser un franc mot à l’Opposition politique au Mali, en laquelle, le célèbre rappeur semble plutôt y voir, un « groupuscule de fossoyeurs ».

A . D
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